Une commotion cérébrale est une blessure à la tête qui doit être prise au sérieux et qui doit être traitée de manière adéquate. Lorsque votre enfant reçoit le diagnostic d’une commotion cérébrale, la clé de sa guérison est le repos physique et cognitif (mental).
Le cerveau de chaque enfant répond de manière différente à une commotion cérébrale et guérit à son propre rythme. Certaines commotions cérébrales présentent d’abord de légers symptômes et guérissent rapidement, mais d’autres peuvent avoir des symptômes plus intenses qui prennent plus de temps à se résorber. La plupart des personnes se remettent complètement après une commotion cérébrale, mais la durée de leur guérison dépend de certains facteurs comme la gravité de la commotion cérébrale, leur état de santé avant qu’ils ne subissent la commotion cérébrale et la façon dont ils ont géré leur convalescence.
Un retour graduel aux activités habituelles, y compris l’école et la pratique d’activités sportives, vous permettra, votre enfant et vous-même, d’évaluer ses symptômes de commotion cérébrale et d’ajuster ses activités au besoin. Cela laisse plus de temps au cerveau pour se rétablir.
Symptômes après une commotion cérébrale
Une commotion cérébrale peut avoir pour effet chez votre enfant.
Symptômes physiques
- Maux de tête
- Nausées
- Étourdissements
- Être incommodé par la lumière ou le bruit
- Mauvaise coordination
- Dormir plus ou moins que d’habitude
Symptômes cognitifs
- Confusion
- Se sentir étourdi
- Difficultés à se concentrer ou à se souvenir
Symptômes émotionnels
- Irritabilité
- Anxiété
- Problèmes de compétence émotionnelle
L’erreur la plus fréquente des personnes souffrant d’une commotion cérébrale est de reprendre trop tôt leurs activités habituelles. Tant que les symptômes de commotion cérébrale de votre enfant n’auront pas complètement disparu, tenez pour acquis qu’il n’est pas encore complètement guéri.
Comment gérer la convalescence immédiatement après la commotion cérébrale?
Si vous pensez que votre enfant est atteint d’une commotion cérébrale, faites-le évaluer par un professionnel en soins de santé afin de confirmer le diagnostic et voyez s’il a besoin de traitements immédiats. Un professionnel en soins de santé peut aussi aider à établir un programme de reprise des activités habituelles préparé sur mesure pour votre enfant.
Première nuit de sommeil
Au cours de la première nuit de sommeil à la suite de sa commotion cérébrale, allez surveiller votre enfant à quelques reprises afin de vous assurer que les symptômes de la commotion ne se soient pas aggravés. Vérifiez que sa respiration est normale et qu’il ne gémit pas ni ne vomit ou fait des convulsions. Poussez-le doucement afin de vous assurer qu’il répond, mais, si possible, ne le réveillez pas totalement. Une pleine nuit de sommeil est très importante à la guérison. S’il présente des signes d’un sommeil agité, amenez votre enfant au service des urgences.
Auparavant, il était fréquent de réveiller les patients souffrant d’une commotion cérébrale au cours de leur première nuit de sommeil afin de s’assurer qu’ils ne tombent pas dans le coma. Cette pratique est de moins en moins recommandée à moins que votre enfant ne perde connaissance, ait des pertes de mémoire ou qu’il éprouve toujours des symptômes de commotion cérébrale avant de se mettre au lit.
Convalescence à la maison
- Assurez-vous que votre enfant dorme et se repose autant que possible. Conservez un horaire de sommeil régulier sans nuits passées à l’extérieur de la maison ou soirées tardives.
- Administrez de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène contre les maux de tête de votre enfant
- évitez les activités qui sont physiquement exigeantes ou qui demandent beaucoup de concentration pour au moins 24 à 48 heures après l’incident.
- Bien que le repos soit important, un repos excessif peut retarder la guérison de votre enfant.
Reprendre l’école après une commotion cérébrale
Pendant leur convalescence à la suite d’une commotion cérébrale, les étudiants peuvent éprouver des difficultés de concentration, de mémoire et de vitesse de raisonnement. Ces difficultés peuvent nuire à l’apprentissage et aux résultats de votre enfant à l’école.
Le cerveau a besoin de repos pour pouvoir guérir d’une commotion cérébrale. Si le cerveau n’est pas complètement guéri, les travaux scolaires risquent de le surmener. Accorder du temps de repos à votre enfant peut parfois signifier qu’il faudra justifier des absences de l’école. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre l’importance de retourner à l’école et la convalescence du cerveau.
Après que votre enfant ait passé quelques jours à la maison et que ses symptômes se soient résorbés, il peut essayer quelques brefs efforts cognitifs comme des travaux domestiques, des devoirs ou regarder la télévision afin de voir si les symptômes recommencent. Si les symptômes n’augmentent pas lors de ces activités ou s’ils réapparaissent, mais diminuent après une pause, votre enfant peut reprendre à l’école avec une charge de cours plus allégée. Une fois que votre enfant est de retour à l’école, assurez-vous de négocier les accommodements nécessaires pour ses travaux scolaires.
Accommodements possibles pour un enfant d’âge scolaire ayant subi une commotion cérébrale
- Consultez le professeur de votre enfant ou laissez-lui un message dans le but de discuter d’une reprise graduelle des travaux scolaires. Votre médecin peut communiquer avec l’école afin de recommander les accommodements nécessaires.
- Permettez à votre enfant de prendre des demi-journées de congé ou de faire des pauses fréquentes si ses symptômes s’aggravent quand il est à l’école.
- Encouragez votre enfant à faire des pauses, mentales et physiques, en quittant la salle de classe toutes les 20 minutes s’il éprouve de la difficulté à se concentrer.
- En cas de maux de tête, administrez suffisamment d’acétaminophène ou d’ibuprofène à votre enfant afin de soulager sa douleur au cours de la journée. Assurez-vous que votre enfant est bien hydraté et qu’il fait des pauses fréquentes.
- Retirez temporairement votre enfant de certains cours, par exemple, d’éducation physique, de travaux manuels, de musique ou tous les cours faisant appel à des ordinateurs.
- Si le bruit ou la lumière incommodent votre enfant, il peut porter des lunettes de soleil ou des bouchons d’oreille. Il devrait éviter les endroits bruyants comme la cafétéria et les assemblées.
- évitez à votre enfant le passage de tests et d’examens académiques jusqu’à ce qu’il se sente prêt mentalement
- limitez le temps des devoirs à des périodes de 20 minutes. Augmentez lentement cette durée à mesure que les symptômes se résorbent.
Une fois que vous avez l’impression que les symptômes de votre enfant ont disparu ou qu’ils se sont largement résorbés, il peut reprendre sa charge de travaux scolaires habituels à l’école. Si les symptômes s’aggravent, il doit réduire son niveau d’activités.
Si les symptômes persistent, consultez le médecin de votre enfant, car votre enfant pourrait avoir besoin de davantage d’évaluations ou d’accommodements.
Reprendre la pratique d’activités sportives après une commotion cérébrale
Le repos physique est aussi important que le repos mental au rétablissement de votre enfant. Si votre enfant est un athlète, il doit également employer une approche graduelle pour son retour aux activités athlétiques.
Un enfant ne doit jamais reprendre le sport la journée où il a subi une commotion cérébrale. Non seulement cela ralentit la convalescence, mais cela peut aggraver la blessure ou entraîner des complications.
Votre enfant doit reprendre ses activités physiques uniquement lorsque tous les symptômes de commotion cérébrale se sont résorbés:
- il est de retour à l’école à temps plein sans accommodement
- il a reçu l’autorisation de son médecin.
Votre enfant peut reprendre ses activités en suivant un protocole par étape, sous supervision médicale. Votre enfant doit passer au moins une journée par étape et passer à l’étape suivante uniquement si ses symptômes ne sont pas revenus. Si ses symptômes réapparaissent à l’une des étapes, il doit s’asseoir et se reposer immédiatement. Une fois les symptômes disparus à nouveau, il doit seulement reprendre à la dernière étape qu’il a complétée sans ressentir de symptôme.
Les étapes pour reprendre les activités sportives
- Étape de repos: votre enfant ne doit pratiquer aucune activité physique mis à part de légers étirements et de la marche. Il doit demeurer à cette étape jusqu’à ce que ses symptômes aient disparu et pour les quelques jours suivants, surtout si ses symptômes initiaux ont pris plus d’une semaine avant de disparaître. Votre enfant ne devra plus prendre d’acétaminophène ou d’ibuprofène après cette étape afin d’évaluer de manière adéquate la manière dont son cerveau se rétablit.
- Étape d’activité physique légère: les activités suggérées comprennent la marche, la natation, la course légère et le vélo stationnaire pratiqués à moins de 50 pour cent de son intensité. Le but est de tester de quelle façon le cerveau de votre enfant répond à une augmentation du rythme cardiaque.
- Étape d’activité physique propre à un sport: votre enfant peut ajouter la course ou le patinage à intensité modérée, mais il doit encore éviter les contacts et les entraînements complexes. Il doit éviter tout type d’entraînements de musculation ou de résistance.
- Étape d’entraînement sans contact: les activités proposées à votre enfant comprennent des entraînements plus complexes faisant appel à des passes, des lancers, des mouvements plus élaborés et une prise de décision rapide. Les adolescents qui pratiquent un sport peuvent ajouter des entraînements de musculation ou de résistance de faible intensité.
- Étape de pratique avec contact: une fois que votre enfant a reçu l’autorisation de son médecin, il peut recommencer à prendre part à des activités d’entraînement avec contact comme frapper, bloquer et lutter. Assurez-vous que votre enfant surveille ses symptômes avec attention au cours de cette étape.
- Étape du retour au jeu: à cette étape, votre enfant peut reprendre le jeu normal. Les symptômes de commotion cérébrale de votre enfant doivent avoir disparu et vous êtes sûr qu’il s’est complètement remis.
Les enfants qui pratiquent des sports avec contact doivent être particulièrement prudents lorsqu’ils retournent au jeu après une commotion cérébrale. Il est primordial d’avoir obtenu l’accord du médecin avant de reprendre la pratique de leur sport. Il faut également s’assurer de faire un reprendre l’activité avec contact graduellement.
Votre enfant est plus à risque de subir une autre commotion cérébrale s’il retourne au jeu avant de s’être remis complètement de sa première commotion cérébrale. Avec cette deuxième commotion cérébrale, les symptômes pourraient s’aggraver et durer plus longtemps.
Si votre enfant a des antécédents de commotions multiples, il doit suivre ces étapes de manière encore plus stricte.
Évaluation cognitive de référence
Certaines ligues de sports de contact mettent en œuvre des évaluations neurocognitives ou neuropsychologiques de référence.
Ce type d’évaluation permet aux entraîneurs, aux parents et aux professionnels en soins de la santé de comparer les résultats de tests avant et après une commotion cérébrale afin de voir si le cerveau de votre enfant s’est complètement remis de sa blessure. Les évaluations neuropsychologiques sont aussi utiles aux athlètes qui ont subi de multiples commotions cérébrales ou aux enfants dont les symptômes s’aggravent ou ne s’améliorent pas malgré le repos physique ou cognitif.
Ces évaluations sont des manières très utiles et objectives d’évaluer la progression du rétablissement de votre enfant et peuvent permettre de repérer des déficits cognitifs spécifiques et guider la planification des études.
Éviter de conduire avant un rétablissement complet
Les adolescents ne doivent pas conduire avant d’être complètement remis de leur commotion cérébrale et d’avoir reçu l’autorisation de leur médecin. Conduire nécessite plusieurs fonctions mentales, comme la perception spatiale, la coordination et un temps de réaction rapide. Ce sont tous des éléments altérés par la commotion cérébrale.
Raisons pouvant expliquer un lent rétablissement après une commotion cérébrale
Plusieurs raisons peuvent expliquer le lent rétablissement de votre enfant.
- Votre enfant a subi des commotions cérébrales par le passé, surtout au cours de la dernière année. Les enfants qui ont souffert de multiples commotions cérébrales prennent plus de temps à se rétablir à chaque nouvelle commotion cérébrale.
- Votre enfant souffre d’un trouble de l’humeur, d’anxiété ou de troubles du sommeil.
- Votre enfant a des antécédents de maux de tête. La migraine, en particulier, peut entraîner un ralentissement du rétablissement.
- Votre enfant prend des médicaments qui masquent ses symptômes physiques ou interfèrent avec son rétablissement.
Quand consulter le médecin de votre enfant en cas de commotion cérébrale
Votre enfant doit être suivi par son médecin jusqu’à la disparition des symptômes. Le médecin peut aider votre enfant à gérer ses symptômes, peut créer un programme individualisé de retour au jeu ou aux activités scolaires et peut fournir une autorisation médicale lorsque votre enfant sera rétabli. Il peut aussi recommander d’autres façons de gérer certains symptômes comme les maux de tête persistants ou des troubles de santé mentale et donner des conseils sur la façon de favoriser un sommeil réparateur ou la vigilance. Si votre enfant souffre toujours des symptômes liés à sa commotion cérébrale après un mois de repos mental et physique adéquat, le médecin de votre enfant pourrait vous aiguiller vers un spécialiste.