Composer avec la douleur

Coping with pain [ French ]

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Lisez les renseignements au sujet de la gestion de la douleur. Selon leur âge, les enfants expriment la douleur différemment. Cette page contient des idées pour rassurer les enfants de tous âges pendant le processus.

À retenir

  • De nombreuses interventions impliquent l’utilisation d’aiguilles, notamment la ponction au doigt, les prises de sang et l’insertion d’intraveineuses, lesquelles peuvent causer de brèves douleurs.
  • Pendant le traitement ou après l’intervention chirurgicale d’un enfant, il peut avoir des effets secondaires tels que des douleurs.
  • En général, la douleur n’est pas associée à la maladie à proprement parler.
  • Selon leur âge, les enfants expriment la douleur différemment.
  • On prescrira des analgésiques tels que l’acétaminophène, l’ibuprofène et la morphine aux enfants avant ou après les interventions.
  • L’équipe mettra tout en œuvre afin de contrôler la douleur, même si elle ne peut pas toujours être complètement éliminée.

De nombreux parents ont peur que leur enfant souffre beaucoup à cause de sa maladie ou de son traitement. Heureusement, nous avons appris qu’il existe de nombreuses manières de contrôler la douleur. Il est important que vous-même, votre enfant et l’équipe soignante travailliez ensemble pour réduire ou éliminer la douleur autant que possible.

Vous serez plus à même d’aider votre enfant si vous êtes tous les deux préparés pour cette expérience potentiellement douloureuse, et vous pourrez apaiser votre enfant lorsqu’il éprouvera de la douleur. Vous êtes la personne la mieux placée pour réconforter votre enfant, mais il serait bon d’apprendre d’autres techniques qui ont aidé d’autres personnes. Vous pouvez également aider l’équipe soignante à mettre sur pied un plan qui permettra de minimiser la douleur ou l’inconfort. Dans le cadre de ce plan, l’équipe pourrait recommander des médicaments en vue de prévenir ou de contrôler la douleur.

Quand votre enfant ressentira-t-il de la douleur?

D'après les études, les enfants disent que les interventions douloureuses sont la chose la plus difficile à laquelle il faut s’adapter. Bon nombre d'interventions nécessitent des piqûres, comme les piqûres au bout du doigt, les prises de sang et l'insertion de cathéters centraux. La douleur de ce type est brève, mais elle part habituellement après l'intervention.

Les enfants peuvent aussi subir de la douleur à la suite du traitement. Après la chirurgie, votre enfant pourrait ressentir de la douleur en raison de l’opération. La sonde alimentaire peut causer un mal de bouche ou de gorge.

En règle générale, la douleur n’est pas associée au maladie lui-même, bien que la difficulté de respirer puisse causer un inconfort.

Comment savoir si votre enfant ressent de la douleur?

Les enfants montrent leur douleur différemment selon leur âge. Vous pouvez probablement sentir si votre enfant souffre. Voici certains signes généraux de douleur qui pourraient aussi vous aider.

Bébés (de la naissance à un an)

Chez les bébés, les principaux signes de douleur sont liés à des changements de comportement. Les bébés pourraient faire ce qui suit :

  • bouger moins qu’à l’habitude;
  • pleurer plus souvent, ou quand ils se font toucher ou déplacer;
  • avoir l’air pâle ou être en sueurs;
  • mal manger;
  • être irritables;
  • ne pas s’intéresser à leur entourage.

Tout-petits (de un à trois ans)

Les tout-petits peuvent commencer à parler de leur douleur. Vous pouvez leur poser des questions sur leur douleur, en utilisant des mots qu’ils connaissent déjà. Ils peuvent montrer où ils ont mal. Étant donné que vous ne pouvez pas facilement savoir quelle est l'intensité de la douleur de votre tout-petit, vous devrez aussi être à l'affût de changements dans son comportement. Les tout-petits pourraient faire ce qui suit :

  • pleurer plus souvent;
  • être irritables ou difficiles;
  • ne pas jouer;
  • mal manger;
  • ne pas être facilement réconforté;
  • tenir une partie du corps qui fait mal;
  • avoir de la difficulté à dormir.

Enfants d’âge scolaire

Les enfants d'âge scolaire peuvent parler de l'endroit qui leur fait mal. Vous pourrez aussi savoir quelle est l'intensité de leur douleur au moyen de l'échelle de cotation de la douleur avec les visages. Les enfants peuvent aussi indiquer où ils ont mal en coloriant le dessin d'un corps. Les signes de douleur comprennent aussi, sans toutefois s'y limiter, les suivants :

  • pleurer;
  • être irritables ou difficiles;
  • éviter les gens;
  • avoir une expression « endolorie »;
  • tenir une partie du corps qui fait mal;
  • ne pas arriver à se concentrer.

Adolescents

Les adolescents réagissent à la douleur comme les adultes. Certains d'entre eux peuvent en parler, mais d'autres peuvent tenter de la cacher. Les adolescents peuvent coter leur douleur sur une échelle de 1 à 10, où 1 est un léger inconfort et 10 est la pire douleur possible.

Les adolescents qui ressentent de la douleur peuvent faire ce qui suit :

  • devenir silencieux;
  • avoir de la difficulté à se concentrer;
  • avoir de la difficulté à dormir;
  • mal manger;
  • devenir irritables ou se fâcher;
  • se retirer.

Comment pouvez-vous aider votre enfant à se préparer pour les interventions douloureuses?

Le fait de préparer votre enfant pour les interventions douloureuses peut permettre de diminuer son anxiété et sa peur. Par le fait même, sa douleur pourrait être réduite. Voici certaines stratégies générales, qui sont suivies d’idées en fonction de l’âge de votre enfant.

Idées générales

  • Parlez à des spécialistes du milieu de l’enfant ou à d’autres membres de l’équipe de traitement afin d’obtenir des idées sur la façon de vous préparer.
  • Assurez-vous de préparer votre enfant en fonction de son âge et de sa compréhension. Soyez honnête.
  • Essayez de demeurer le plus calme possible avant l’intervention.
  • N’ayez pas d’attentes quant à votre enfant sur la façon dont il devrait réagir.
  • Ne mentez jamais au sujet des interventions douloureuses. Votre enfant aura peur et ne vous fera plus confiance.
  • Essayez de rester avec votre enfant pendant les interventions douloureuses, dans la mesure du possible. Votre enfant s'en trouvera réconforté. Vous saurez mieux que quiconque si votre enfant ressent de la douleur.
  • Si vous ne pouvez pas assister aux interventions douloureuses, laissez des objets familiers de la maison avec votre enfant, comme des jouets, de la musique, des photos, des enregistrements audio ou des enregistrements vidéo de vous et de votre famille. D’autres personnes pourraient être présentes, comme un grand-parent, une tante ou un oncle, un frère ou une sœur, une travailleuse sociale, un spécialiste du milieu de l'enfant ou une infirmière.

Voici d'autres idées afin d'aider votre enfant à se préparer en fonction de son âge.

Bébés (de la naissance à un an)

  • Assurez-vous de demeurer calme et en confiance.
  • Essayez d’être là pour réconforter votre enfant.

Tout-petits (de un à trois ans)

  • Dites à votre enfant ce qui se passera avec des mots qu'il comprend. Répondez à ses questions avec honnêteté.
  • Pratiquez l'intervention avec un jouet afin que l'enfant acquière de l'expérience en jouant. Par exemple, vous pourriez utiliser des marionnettes ou des poupées pour montrer où un cathéter central pourrait être placé.

Enfants d’âge scolaire

  • Dites à votre enfant ce qui se passera avec des mots qu'il comprend. Répondez à ses questions avec honnêteté.
  • Traitez tous les problèmes éventuels avant le test ou l’intervention.
  • Donnez à votre enfant l'occasion de prendre des décisions, le cas échéant. Par exemple, il peut décider sur quel doigt se faire piquer pour le prélèvement d'un échantillon de sang.
  • Pratiquez l'intervention avec un jouet afin que l'enfant acquière de l'expérience en jouant. Par exemple, vous pourriez utiliser des marionnettes ou des poupées pour montrer où un cathéter central pourrait être placé.
  • Lisez des livres au sujet de situations semblables. Demandez à votre enfant d’inventer ses propres histoires.

Adolescents

  • Expliquez ce qui se passera et répondez à ses questions avec honnêteté. Utilisez des schémas, au besoin.
  • Traitez tous les problèmes éventuels avant le test ou l’intervention.
  • Donnez à votre adolescent l'occasion de prendre des décisions, le cas échéant.
  • Encouragez-le à apporter des objets pour qu’il puisse se distraire pendant l’intervention, comme des lecteurs de disques compacts ou des livres.

Comment atténuer la douleur?

Il existe de nombreuses choses que vous pouvez faire pour aider à atténuer la douleur de votre enfant. Étant donné que vous êtes les personnes qui connaissez le mieux votre enfant, vous saurez quelles méthodes seront les plus utiles pour lui. De plus, l'équipe de traitement fournira des médicaments afin d'atténuer la douleur, au besoin. Voici des approches générales que vous pouvez emprunter.

  • Soyez à l'écoute, confiants et honnêtes. Préparez votre enfant aux interventions douloureuses. Laissez-le jouer afin d'exprimer ses sentiments (méthodes psychosociales).
  • Distrayez votre enfant avec des jeux, de la musique, des histoires, des vidéos ou en lui faisant penser à des images ou des expériences positives (méthodes cognitives).
  • Enseignez à votre enfant des techniques de respiration et de relaxation (méthodes comportementales).
  • Réconfortez votre enfant en le touchant (méthodes physiques).

Selon l’âge de votre enfant, voici des exemples précis de ce que vous pouvez faire quand votre enfant ressent de la douleur.

Bébés (de la naissance à un an)

  • Chantez à votre enfant ou faites jouer de la musique relaxante.
  • Donnez une suce à votre enfant.
  • Bercez et consolez votre enfant rapidement.
  • Cajolez votre enfant.
  • Parlez à votre enfant afin de le distraire.
  • Donnez à votre enfant un nouveau jouet ou son jouet préféré pour le distraire.
  • Nourrissez votre enfant.

Tout-petits (de un à trois ans)

  • Tenez votre enfant et cajolez-le.
  • Utilisez ses chansons ou sa musique favorite afin de distraire votre enfant.
  • Donnez à votre enfant certains de ses objets favoris pour le réconforter.
  • Lisez des histoires à votre enfant.
  • Faites souffler des bulles à votre enfant.
  • Faites imiter par votre enfant une intervention douloureuse par la suite.
  • Utilisez le renforcement positif, comme les collants, les coupons, les félicitations et les commentaires positifs.

Enfants d’âge préscolaire (de trois à six ans)

  • Parlez à votre enfant pendant l’intervention.
  • Caressez ou cajolez votre enfant.
  • Racontez des histoires à votre enfant.
  • Utilisez ses chansons ou sa musique favorites.
  • Utilisez des objets distrayants, comme des livres animés ou des jouets avec des parties amovibles.
  • Faites souffler des bulles à votre enfant.
  • Enseignez à votre enfant des techniques de respiration et de relaxation.
  • Faites imiter par votre enfant une intervention douloureuse par la suite.
  • Utilisez le renforcement positif, comme les collants, les coupons, les félicitations et les commentaires positifs.

Enfants d’âge scolaire

  • Parlez à votre enfant pendant l’intervention.
  • Enseignez à votre enfant des techniques de respiration et de relaxation.
  • Utilisez des objets distrayants.
  • Massez doucement votre enfant.
  • Utilisez ses chansons ou sa musique favorites.
  • Racontez des histoires à votre enfant ou encouragez-le à le faire.
  • Utilisez le renforcement positif, comme les collants, les coupons, les félicitations et les commentaires positifs.

Adolescents

  • Ayez une conversation pendant l’intervention.
  • Enseignez à votre enfant des techniques de respiration et de relaxation.
  • Utilisez le massage.
  • Faites-le écouter de la musique, lire ou regarder la télévision ou des vidéos afin de se distraire.
  • Encouragez-le à apporter des objets réconfortants aux interventions.
  • Utilisez le renforcement positif en le félicitant après une intervention.

Respiration et relaxation

La forme la plus simple de relaxation est l'inspiration-expiration. Même des jeunes âgés de trois ans peuvent l'apprendre et elle peut servir jusqu'à l'âge adulte. Les mères pourraient avoir utilisé une technique semblable au moment de la naissance de l'enfant. Demandez à votre enfant d'inspirer profondément et d'expirer doucement, puis répétez cet exercice plusieurs fois. La répétition lente et rythmique de l'inspiration-expiration aide les enfants à relaxer et leur confère un certain contrôle dans des situations qui peuvent être douloureuses et effrayantes. Il est important que votre enfant apprenne et pratique cet exercice avant de vivre une expérience douloureuse. Voici des conseils pour enseigner et pratiquer la technique :

  • demandez à votre enfant de faire semblant qu’il est un grand ballon qui laisse lentement sortir tout l’air du ballon;
  • demandez à votre enfant de faire semblant qu’il y a un gâteau de fête devant lui et qu’il doit souffler tout plein de bougies. Il faut qu’il souffle toutes les bougies très lentement;
  • les jeunes enfants aiment utiliser les bulles pour apprendre la technique d’inspiration-expiration. Au moyen d'un appareil à faire des bulles, si on souffle doucement, il y aura beaucoup de bulles. Vous pouvez en faire un jeu en le faisant d'abord et en encourageant ensuite votre enfant à essayer;
  • tenez un mouchoir devant le visage de votre enfant, à environ 25 ou 30 centimètres de distance. Demandez-lui ensuite de voir pendant combien de temps il peut faire flotter le mouchoir en l'air en soufflant doucement dessus.

Médicaments contre la douleur

Des médicaments contre la douleur appropriés seront prescrits pour votre enfant après la chirurgie et avant ou après les interventions. Ces médicaments comprennent, par exemple, l’acétaminophène, l’ibuprofène et la morphine. Les infirmières de votre enfant évalueront et coteront régulièrement la douleur de votre enfant, et les doses de médication seront administrées et rajustées en conséquence.

Vous pouvez aider les infirmières à coter la douleur de votre enfant et dire à l’équipe de soins de santé quand vous jugez que les médicaments ne sont pas efficaces. Tous les efforts possibles seront mis de l’avant afin d'atténuer adéquatement la douleur, même s’il n’est pas toujours possible de l’éliminer complètement.


Last updated: February 18 2010