L’épilepsie et les émotions

Epilepsy and emotions [ French ]

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Un enfant épileptique peut ressentir une gamme d’émotions, comme la dépression ou l’anxiété. Des problèmes d’estime de soi peuvent aussi apparaître. Voici comment faire pour l’aider.

  • Favorisez l’estime de soi chez votre enfant en valorisant ses forces, notamment en le faisant participer aux discussions sur ses soins de santé, et en l’encourageant.
  • Les enfants atteints d’épilepsie peuvent ressentir de l’anxiété parce qu’ils s’inquiètent à propos de leurs crises, d’une activité cérébrale anormale, des effets secondaires causés par les médicaments ou du retrait d’un médicament.
  • Consultez un médecin si votre enfant éprouve un grave problème d’anxiété ou s’il est déprimé.
  • Les enfants épileptiques sont à risque d’isolement social, d’intimidation et de taquineries, ce qui peut renforcer la mauvaise estime de soi au fil du temps.

Il est bien connu que les enfants et les adolescents dont l’épilepsie est difficile à contrôler sont plus à risque de présenter de graves problèmes affectifs que les enfants dont l’épilepsie est bien contrôlée. La page ci-après traite de certaines des difficultés rencontrées chez ces enfants pour réguler leurs émotions et des méthodes pour composer avec ce trouble émotionnel intense.

Estime de soi

L’estime de soi constitue la façon dont une personne se perçoit et se sent par rapport à elle-même et la valeur qu’elle s’attribue. Il s’agit de la mesure à laquelle une personne se sent bien à propos d’elle-même. L’estime de soi est importante, puisque la façon dont une personne se sent et pense à propos d’elle même influence la façon dont elle agit et se comporte. L’estime de soi est influencée par les pensées intérieures que nous avons de nous-mêmes et qui, souvent, ont été influencées par la façon dont les autres nous perçoivent.

L’estime de soi pourrait être menacée pour les enfants atteints d’épilepsie, parce qu’ils reçoivent de nombreux messages qui sont concentrés sur ce qu’ils ne peuvent pas faire à cause de leurs crises. Parler à votre enfant au sujet de ses sentiments et modifier le centre d’intérêt afin qu’il soit axé sur ce que votre enfant est en mesure de faire est une étape positive dans la lutte contre une image de soi négative. Favoriser l’estime de soi peut être bénéfique dans tous les aspects de la vie, y compris les relations avec les pairs et la réussite académique.

Voici des suggestions qui peuvent aider votre enfant à développer une estime de soi positive.

  • Montrez à votre enfant que vous l’aimez en passant du temps de qualité avec lui. Utilisez le contact visuel, le contact physique et des mots réconfortants. Les enfants qui se sentent aimés, confortables, protégés et en sécurité et qui comprennent les paramètres et les limites ont une estime positive d’eux-mêmes.
  • Respectez les sentiments de votre enfant et établissez un environnement dans lequel il est normal d’exprimer ses sentiments.
  • Respectez son caractère unique et misez sur ses forces. Aidez votre enfant à se sentir compétent en apprenant par ses réussites et ses erreurs. Équilibrez votre besoin de protection avec son besoin de prendre des risques.
  • Favorisez l’indépendance de votre enfant à la maison, à l’école et dans la collectivité. Au besoin, défendez votre enfant afin que les autres comprennent l’épilepsie et qu’il participe aux activités avec ses pairs.
  • Parlez à votre enfant au sujet de son épilepsie en tenant compte de son âge. Mettez l’accent sur le fait que l’épilepsie n’est qu’un aspect de ce qu’il est en tant que personne, et non un état qui le définit. Lorsque votre enfant doit composer avec des difficultés liées à l’épilepsie, mentionnez-lui qu’il faut être fort et brave pour traverser ces périodes difficiles.
  • Favorisez la participation de votre enfant dans l’équipe de soins liés à l’épilepsie. Cela lui prouvera que son opinion est valorisée et qu’il peut diriger certains aspects de ses soins.
  • Établissez un environnement dans lequel votre enfant peut se sentir responsable, indépendant et à la hauteur. Aidez-le à assumer des responsabilités en établissant un système de soutien adéquat dans le but de l’aider à réussir.
  • Encouragez les rencontres sociales. Assurez un sens d’appartenance en créant des occasions pour qu’il puisse s’amuser avec d’autres enfants.
  • Si vous avez l’impression de ne pas être en mesure de régler certains problèmes pour votre enfant, discutez-en avec l’équipe de soins liés à l’épilepsie et obtenez de l’aide professionnelle auprès d’un travailleur social ou d’un psychologue, au besoin.

Angoisse

Il est normal pour les enfants et les adolescents de ressentir, à l’occasion, des craintes, des inquiétudes ou de la tristesse. Toutefois, si les inquiétudes ou les craintes demeurent pendant une longue période et ont des incidences sur la façon dont votre enfant interagit avec les autres, il se pourrait qu’elles correspondent aux critères liés à un type de problème appelé trouble anxieux.

Bien que quelques études aient été menées sur l’angoisse chez les enfants atteints d’épilepsie, selon les estimations, de 23 pour cent à 33 pour cent des enfants atteints d’épilepsie sont également atteints de troubles anxieux. Les enfants atteints d’épilepsie pourraient être angoissés à cause des éléments suivants :

  • l’inquiétude et l’incertitude au sujet des crises;
  • une activité cérébrale anormale en raison de l’épilepsie;
  • des effets secondaires causés par les médicaments;
  • le retrait d’un médicament.

Une angoisse accrue pourrait être causée par la crainte et l’inquiétude liées à la nature imprévisible des crises (le moment et l’endroit où une crise pourrait se produire) et la possibilité de se blesser et d’être embarrassé. En vue d’éviter le risque de blessure ou d’embarras, les enfants et les adolescents pourraient perdre confiance en ce qui concerne leur participation à des activités sociales ou physiques avec leurs pairs, augmentant ainsi leur sens d’isolement social.

Un enfant aux prises avec des troubles anxieux pourrait ne pas parler ouvertement de ses inquiétudes, mais peut afficher son angoisse de différentes façons, dont les suivantes :

  • avoir l’air tendu;
  • avoir des manies nerveuses comme gruger ses ongles, faire sautiller une jambe, retenir sa respiration ou avaler de façon exagérée;
  • avoir peur d’être en retard;
  • ne pas vouloir quitter ses parents pour aller à l’école ou son professeur pour aller dans la cour d’école;
  • avoir constamment besoin d’une approbation ou de rassurance au sujet de son rendement;
  • refaire des tâches parce qu’il n’est pas satisfait de son rendement;
  • tenter d’éviter des situations nouvelles ou difficiles.

Si votre enfant semble angoissé outre mesure, vous pouvez procéder comme suit.

  • Parlez avec l’équipe de soins liés à l’épilepsie. Une consultation visant à améliorer les capacités d’adaptation pour composer avec les inquiétudes au sujet des crises et les stigmates liés à l’épilepsie peut diminuer l’angoisse de votre enfant.
  • Établissez un environnement dans lequel votre enfant peut discuter de ses inquiétudes et de ses préoccupations.
  • Certains adolescents ont précisé qu’il peut être très utile de discuter avec des pairs ou des jeunes plus âgés atteints d’épilepsie au sujet de leur façon de s’adapter et de gérer leur vie avec les crises.

Dans de rares cas, l’angoisse pourrait faire en sorte que l’enfant ou l’adolescent se sente dépassé et que sa capacité de fonctionner normalement soit limitée, faisant en sorte qu’il n’aille pas à l’école ou qu’il ne sorte pas de la maison. Dans ces cas, il se pourrait qu’une évaluation menée par un travailleur social, un psychologue ou un psychiatre soit requise, ainsi qu’un traitement à l’aide de médicaments contre l’anxiété.

Il est important de préciser que l’angoisse sévère chez les enfants peut constituer l’expression d’une dépression. La section suivante décrit cette question plus en profondeur.

Dépression

La dépression ne signifie pas seulement « avoir les bleus ». Il s’agit d’une maladie grave, ou d’un trouble de l’humeur, causé par une combinaison de facteurs biologiques et sociaux. Les personnes qui sont dépressives ne peuvent pas se débarrasser de ce problème « comme par magie ».

La dépression peut avoir des répercussions sur le développement social et émotionnel d’un enfant. Les enfants dépressifs ont tendance à être isolés, à entretenir de faibles relations sociales et à avoir une faible estime de soi. Les enfants et les adolescents atteints d’une dépression sont plus susceptibles de tenter de se suicider. À long terme, il arrive souvent qu’une dépression se produise de nouveau et elle pourrait se poursuivre jusqu’à l’âge adulte.

Les études menées ont révélé que de 10 pour cent à 26 pour cent des enfants et des adolescents atteints d’épilepsie ont mentionné qu’ils sont déprimés, comparativement à 2 pour cent à 6 pour cent des enfants de la population générale. Il reste que la dépression chez les enfants atteints d’épilepsie est souvent ignorée.

Voici des facteurs qui augmentent le risque de dépression :

  • des crises fréquentes;
  • être atteint d’épilepsie depuis longtemps;
  • des antécédents familiaux de dépression;
  • une attitude négative face au fait d’être atteint d’épilepsie;
  • des relations familiales tendues;
  • un sentiment de perte de contrôle sur les crises.

Chez les adultes atteints d’épilepsie, il a également été constaté que certains médicaments antiépileptiques (phénobarbital, topiramate, vigabatrin, tiagabine) augmentent le risque de dépression. Des études ont révélé que les crises partielles complexes qui touchent certaines zones du cerveau sont liées à la dépression chez les adultes.

Les points suivants sont des signes possibles de dépression chez les enfants.

  • Une angoisse constante qui réduit la capacité de l’enfant ou de l’adolescent de participer aux activités normales de la vie quotidienne.
  • Des symptômes émotionnels, comme une fréquente tristesse, une tendance à pleurer constamment, pleurer, une irritabilité accrue, de la colère et de l’hostilité, ou une sensibilité extrême face au rejet et à l’échec.
  • Des symptômes comportementaux, comme une perte d’intérêt pour des activités ou l’incapacité de participer aux activités qui étaient, auparavant, les préférées de l’enfant. Une manifestation de l’envie ou une tentative de quitter la maison, un isolement social, une mauvaise communication, des difficultés avec ses relations, des absences fréquentes de l’école ou un mauvais rendement scolaire, la consommation d'alcool ou de drogues, des expressions sur le suicide ou des comportements autodestructeurs.
  • Des symptômes cognitifs, comme une faible estime de soi, un sentiment d’inutilité, un manque d’espoir, de la culpabilité, un sentiment de ne pas être aimé, une faible concentration, une chute du rendement scolaire, ainsi que des pensées fréquentes liées à la mort ou au suicide.
  • Des symptômes physiques, comme une baisse d’énergie, de fréquentes plaintes de malaises physiques tels que des maux de tête et d’estomac, ou un changement majeur lié aux habitudes alimentaires ou aux modèles de sommeil.

De 40 pour cent à 70 pour cent des enfants et des adolescents en dépression ont d’autres troubles psychiatriques, comme de l’angoisse ou des abus de substances.

Si vous croyez que votre enfant pourrait être dépressif, parlez avec l’équipe de soins liés à l’épilepsie, votre médecin de famille et/ou le pédiatre. Ils devront évaluer la situation de votre enfant de façon exhaustive, y compris son environnement scolaire et familiale. Le plus tôt votre enfant sera évalué, le mieux cela vaudra.

Le traitement contre la dépression chez les enfants peut comprendre les éléments suivants :

  • une thérapie personnelle et/ou familiale;
  • un antidépresseur.

Si votre enfant a eu plus d’un épisode de dépression et s’il examine la possibilité de se suicider ou si cela s’est produit auparavant, l’équipe de soins pourrait suggérer qu’il rencontre un spécialiste en santé mentale pour les enfants ou les adolescents.

Last updated: February 04 2010