La chirurgie pour l’épilepsie: la résection temporale

Epilepsy surgery: Temporal resection [ French ]

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La résection temporale est l’ablation chirurgicale d’une partie du lobe temporal. Renseignez-vous sur les risques et les avantages de la résection temporale et sur les complications possibles.

  • La résection temporale est l’ablation du lobe temporal du cerveau qui est envisagée lorsque les crises persistent malgré l’essai de médicaments. L’évaluation préopératoire détermine un foyer épileptogène dans le lobe temporal où l’ablation pourrait être effectuée sans affecter les zones essentielles du cerveau.
  • Selon les types de crises de votre enfant et l’emplacement du foyer épileptogène, la chirurgie peut permettre le contrôle total ou « partiel » des crises et réduire le besoin de médicaments.
  • Les effets secondaires postopératoires peuvent comprendre un engourdissement du cuir chevelu, des nausées, de la fatigue, de la tristesse, des maux de tête et des difficultés de mémoire, d’élocution ou de vision.
  • Votre enfant devra peut-être suivre un programme de réadaptation fonctionnelle pour prendre en charge les effets secondaires. Il pourra généralement reprendre ses activités quotidiennes et scolaires dans un délai de deux à trois mois.

Le cerveau est divisé en deux hémisphères. Chaque hémisphère est divisé en quatre lobes : le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe occipital et le lobe temporal. Les lobes temporaux sont situés de chaque côté de la tête, tout juste au-dessus des oreilles. Ces lobes temporaux jouent un rôle dans l’audition, l’élocution et la mémoire.

L’épilepsie du lobe temporal comprend divers types de crises et de syndromes qui prennent naissance dans une partie du lobe temporal. C’est le type d’épilepsie le plus courant qui est évalué pour une opération et il est plus fréquent chez les adultes que chez les enfants. Autrefois, on appelait lobectomie l’ablation du lobe temporal, mais maintenant, on privilégie le terme « résection du lobe temporal ».

Indications

On envisage la résection du lobe temporal si :

  • Les crises persistent, malgré l’essai de deux ou trois médicaments seuls ou combinés.
  • L’évaluation pré-opératoire témoigne d’un problème dans le lobe temporal du cerveau et a réussi à cerner la région épileptogénique du lobe temporal. Cette évaluation comporte habituellement de nombreux tests. Les EEG du cuir chevelu confirment habituellement l’activité anormale dans le lobe temporal, mais parfois, une surveillance invasive avec des électrodes en profondeur est nécessaire. Les IRM peuvent quant à elles révéler des anomalies structurales. Les TEP peuvent montrer que la circulation sanguine est réduite dans le lobe temporal. Les tests neuropsychologiques, eux, peuvent montrer une atteinte dans la mémoire et le langage.
  • Il est possible de retirer la région épileptogénique sans perturber les aires fonctionnelles vitales du cerveau.

Avant l’opération

Une évaluation pré-opératoire complète et exhaustive est essentielle pour situer la ou les sections à retirer.

Le chirurgien et son équipe vous expliqueront l’opération et discuteront de toute question apparentée. Ils vous diront toutes les étapes en cause avant l’opération.

Ils discuteront aussi des symptômes postopératoires, de toute réhabilitation et de tous soins intensifs dont l’enfant aura besoin et des déficits et des soins continus éventuels.

Opération

L’opération prendra environ six heures. Votre enfant sera placé sous anesthésie générale

Une partie de sa tête sera rasée. Une partie du cuir chevelu et de l’os sera retirée, et la dure-mère sera repliée pour exposer la partie du lobe temporal à retirer.

Pendant l’opération, une surveillance d’un EEG intracrânien peropératoire pourrait être faite pour aider le chirurgien à circonscrire avec précision uniquement les parties du cerveau qui causent les crises, pour les retirer ou les isoler. Les adultes et les enfants plus vieux peuvent être conscients pendant l’opération. On se servira alors d’un anesthésique local pour supprimer la douleur et effectuer les tâches pendant que l’on représente graphiquement les fonctions de certaines parties du cerveau. De cette manière, on peut éviter de retirer des parties fonctionnelles essentielles du cerveau. La pratique est très rare chez les enfants.

Après l’opération, l’os sera remis en place et on fermera le cuir chevelu à l’aide de points de suture. Votre enfant passera quelques heures dans la salle de réveil, jusqu’à ce que l’anesthésie cesse de faire effet, et ensuite un à deux jours à l’unité de soins intensifs, suivis d’environ une semaine à l’hôpital.

Après l’opération

Les effets secondaires de l’opération dépendent de la région du lobe temporal qui est retiré. Les effets secondaires temporaires de l’opération, qui devraient disparaitre d’eux-mêmes après quelques jours, peuvent comprendre un engourdissement du cuir chevelu, de la nausée, de la fatigue, une dépression, des maux de tête, des défaillances de mémoire ou des difficultés avec la parole ou la vision, et des auras (sensations qui signalent le début d’une crise). Il arrive rarement que certains de ces effets persistent. Le chirurgien et le neurologue peuvent vous parler des effets secondaires qu’ils s’attendent de voir chez l’enfant.

La thérapie par l’exercice pourrait être bénéfique pour votre enfant, car elle améliore toute faiblesse ou perte de coordination qu’il pourrait avoir. À l’hôpital, des physiothérapeutes et des ergothérapeutes aideront votre enfant et pourraient vous enseigner des exercices. Il pourrait aussi avoir besoin des services d’un orthophoniste si le langage a été touché.

Une fois que votre enfant sera à la maison, il pourrait toujours avoir besoin des services d’un physiothérapeute ou d’un ergothérapeute dans son milieu. Par ailleurs, on pourrait lui donner des exercices qu’il devra faire seul. L’équipe soignante en discutera avec vous, et pourrait être en mesure de vous aider à trouver un thérapeute.

Les cheveux devraient repousser, et la plupart des enfants peuvent retourner à leurs activités normales et à l’école deux à trois mois après l’opération.

Il faut continuer de prendre les antiépileptiques après l’opération. Comme toujours, tout changement dans la posologie doit être fait selon les conseils et sous la surveillance du médecin de votre enfant. Parfois, il se peut que l’enfant puisse cesser de prendre les médicaments après quelques années sans crise.

Si des crises surviennent après l’opération, une évaluation approfondie (à l’aide de tests et d’examens), et une éventuelle deuxième opération pourraient être nécessaires. Par ailleurs, on pourrait aussi tenter des traitements de substitution.

À quoi s’attendre après l’opération?

Chaque enfant est différent. Selon la nature des crises de votre enfant et l’emplacement de la région épileptogénique, l’opération pourrait entraîner un contrôle complet ou partiel des crises, et réduire le besoin de médicaments. Il se peut aussi que l’opération n’améliore pas les choses. Parlez au médecin de votre enfant au sujet des attentes réalistes que vous et votre enfant pouvez avoir par suite de l’opération.

Complications et risques

Toute intervention chirurgicale a des risques, y compris l’infection, les saignements, l’œdème cérébral et une allergie à l’anesthésique ou des complications à l’anesthésie. Le médecin de votre enfant discutera des risques de l’intervention avec vous en détail.

Last updated: February 04 2010