À mesure qu’un enfant grandit, son appétit et son niveau d’activité changent, tout comme ses besoins en insuline. Vous ne devriez pas avoir à attendre un rendez-vous régulier avec un membre de l’équipe de soins de santé du diabète pour réagir à ces changements. Les études montrent que les parents et les enfants qui prennent une part active dans la gestion du diabète sont ceux qui réussissent le mieux à s’adapter à la maladie.
Rappelez-vous que si votre enfant a besoin de plus d’insuline ou d’injections, cela ne veut pas dire que son diabète s’aggrave. De même, si votre enfant a besoin de moins d’insuline, cela ne signifie pas que son diabète disparaît.
Pourquoi ajuster la quantité d’insuline?
L’ajustement de l’insuline aux demandes ponctuelles du corps est simplement un moyen de garder l’équilibre et de mieux contrôler la glycémie. Par exemple, un enfant plus lourd peut avoir besoin de plus d’insuline qu’un enfant plus petit. Un enfant très actif peut avoir besoin de moins d’insuline qu’un enfant qui ne l’est pas. Un adolescent aura probablement besoin de plus d’insuline pendant la puberté après sa poussée de croissance. Également, un adolescent peut avoir besoin de plus d’insuline pendant la semaine des examens en réaction au stress accru.
Pour ajuster eux-mêmes la dose d’insuline, les parents (et les jeunes qui gèrent leur propre insuline) doivent :
- être certains que les tests de glycémie sont exacts et que les régimes alimentaires sont respectés (c.-à-d. pas de collations secrètes ou de repas manqués);
- connaître la fourchette de valeurs cible de l’enfant pour la glycémie;
- comprendre les types d’insuline utilisée et leur temps d’action;
- comprendre la signification des lectures de glycémie;
- savoir quand communiquer avec l’équipe soignante.
Quand faire des ajustements à l’insuline
Les diabétiques savent quand un changement s’impose d’après la manière dont ils se sentent et les résultats des tests de glycémie et des tests pour dépister la présence de cétones dans l’urine. Si votre enfant suit de près son régime alimentaire, un taux de sucre continuellement élevé signifie en général qu’il lui faut plus d’insuline. Des lectures continuellement faibles signifient qu’il lui faut moins d’insuline.
Vous pouvez supposer que la dose d’insuline convient et qu’aucun changement est nécessaire si :
- votre enfant se sent bien et ne présente pas de symptômes d’hypoglycémie et d’hyperglycémie;
- son urine ne contient pas de cétones;
- sept à huit de tous les 10 tests au glucose se situent dans la zone cible.
Dans tout schéma insulinique – que ce soit deux, trois ou quatre injections par jour – il importe de savoir quel type d’insuline agit à quel moment et quelle dose d’insuline il faut ajuster quand les niveaux de sucre sont trop élevés ou trop faibles.
Comprendre les lectures d’insuline : le cas de Jeanne
Jeanne est une fille de dix ans qui est diabétique depuis l’âge de cinq ans. Elle reçoit de l’insuline NPH (à action intermédiaire) et de l’Humalog (à action rapide) avant le repas du matin, de l’Humalog au repas du soir et de l’insuline NPH à l’heure du coucher. Sa famille a découvert que le résultat de chacun des tests faits quatre fois par jour dépend de l’action de l’une des quatre doses d’insuline :
- la lecture avant le repas du matin reflète l’efficacité de l’insuline NPH administrée au coucher;
- la lecture avant le repas du midi reflète l’efficacité de l’insuline Humalog administrée avant le repas du matin;
- la lecture avant le repas du soir reflète l’action du NPH administré le matin;
- la lecture au coucher indique si l’Humalog administrée au repas du soir est efficace.
Ces lignes directrices peuvent paraître simples, mais elles sont un bon point de départ pour Jeanne et sa famille quand les lectures de ses tests ne se situent pas dans les limites des fourchettes cibles. Par exemple, quand Jeanne a obtenu une lecture élevée trois matins de suite, ses parents savaient qu’elle avait besoin avant le coucher d’une plus grande quantité de NPH (à action intermédiaire).
Gestion des tendances
Tout schéma insulinique vise à garder la glycémie stable. La dose d’insuline ne devrait être modifiée que si vous remarquez une tendance à la hausse ou à la baisse de la glycémie.
La glycémie, par exemple, pourrait être élevée au même moment de la journée pendant plus de deux ou trois jours de suite. Là, il s’agit d’une tendance. Ou encore, la glycémie pourrait être faible au même moment de la journée pendant deux jours de suite ou plus de trois jours par semaine.
Tant que votre enfant se sent bien et qu’il n’y a pas de cétones dans son urine, avant d’ajuster la dose d’insuline, attendez que ses tests se situent hors de la fourchette cible :
- à trois reprises pour des lectures élevées au même moment de la journée;
- à deux reprises pour des lectures faibles au même moment de la journée.
Il peut y avoir une bonne raison pour les lectures élevées et faibles, comme faire de l’exercice imprévu ou manger un repas préparé par quelqu’un d’autre. (Souvent les repas mangés au restaurant ou achetés au magasin ont des sucres cachés.) Si c’est le cas, attendez un peu avant d’ajuster la dose d’insuline pour voir s’il s’agit d’une tendance qui dure.
Vous devriez aussi vérifier la présence de cétones dans l’urine ou le sang de votre enfant si la glycémie dépasse les 14 mmol/L pendant trois lectures consécutives. S’il y a présence de cétones, vous pourriez devoir faire un ajustement immédiat. Dans ce cas, consultez immédiatement votre équipe de soins de santé du diabète.
Tenir un livret de contrôle
La meilleure façon de tenir compte des changements dans les doses d’insuline et les lectures de glycémie est de les inscrire dans un journal.