Beaucoup d’enfants atteints d’une malade grave, comme la leucémie, apprennent à s’y adapter au fil du temps, pourvu qu’ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Cependant, tout comme les adultes, les enfants connaissent de bons et de mauvais jours. Si votre enfant est de mauvaise humeur, il peut être difficile pour vous d’attribuer son humeur à sa leucémie, au traitement ou tout simplement au fait qu’il soit un enfant qui se conduit en enfant.
Les changements de comportement fluctuent avec l’âge. Vous devrez passer au travers de problèmes différents à mesure que votre enfant grandira. Un tout-petit leucémique ne se comporte pas comme un enfant d’âge scolaire.
Chez les enfants en bas âge, il est normal qu’ils pleurent, piquent des crises de colère ou se montrent difficiles de temps à autre. Les enfants d’âge scolaire, eux, peuvent se sentir plus coupables ou plus nerveux à propos de leur maladie. Certains enfants peuvent manifester des problèmes graves : retrait dans leur coquille, angoisse, insomnie, difficultés à se faire des amis, problèmes scolaires ou refus de se faire traiter.
Les adolescents se sentent souvent frustrés parce que la leucémie les rend moins indépendants. En s’approchant de l’âge adulte, ils doivent relever de nouveaux problèmes, physiques et sociaux, qui ont des répercussions sur leur prise en charge. Ils sont aussi plus sensibles aux changements qui se produisent dans leur apparence. Enfin, il arrive souvent qu’ils se montrent irritables, piquent des crises ou se retirent dans leur coquille.
Il faut s’occuper sans tarder des changements de comportement plus graves chez votre enfant : par exemple, des changements d’humeur intenses et fréquents ou des difficultés à adopter une conduite acceptable. Si vous vous sentez inquiet, n’hésitez pas à vous adresser à l’équipe de soins qui s’occupe de lui.
Voici certaines des causes possibles de ses changements de comportement :
- les changements apportés à sa routine;
- la fatigue, qui peut le rendre irritable;
- les malaises causés par son traitement;
- le stress causé par son traitement, les changements dans son apparence ou des problèmes familiaux;
- les effets secondaires de médicaments comme les stéroïdes (dexaméthasone).
Comment réagir aux changements de comportement chez votre enfant
Adressez-vous à l’équipe de soins qui s’occupe de votre enfant si sa conduite vous cause du souci. Voici des méthodes que vous pouvez adopter chez vous pour atténuer ce problème :
- Suivez votre routine dans la mesure du possible. Même si votre existence est maintenant semée d’imprévus, ce n’est pas une raison de ne pas suivre une routine pour vous la faciliter. Les routines rendent la vie plus facile aux enfants. Cependant, au fur et à mesure que changera le mode de vie de votre enfant, vous devrez sans doute modifier votre routine en conséquence.
- Élaborez une stratégie vous indiquant comment réagir si votre enfant se conduit mal. Par exemple, trouvez d’autres façons dont votre enfant peut exprimer ses émotions négatives. Dites-lui : « Lorsque tu te sens en colère, j’aimerais que tu... ». Dans certains cas, faire semblant de ne pas remarquer son comportement peut constituer la stratégie la plus efficace. Au contraire, lui accorder trop d’attention risque d’empirer la situation.
- Récompensez votre enfant lorsqu’il se conduit bien. Par exemple, vous pouvez réserver des moments privilégiés qu’il passera avec ses parents. S’il se comporte mal, infligez-lui une punition qui soit adaptée à son âge ou à son stade de développement. Elle doit être prompte, claire et logique.
- Thérapie par le jeu. Chez les enfants en bas âge, le jeu leur permet d’exprimer leurs pensées et leurs émotions. Par exemple, votre enfant pourrait trouver les seringues moins effrayantes s’il joue d’abord avec des seringues vides.
- Faites participer votre enfant aux discussions qui portent sur son traitement, surtout si c’est un adolescent, car les jeunes tiennent à participer aux prises de toutes les décisions qui les concernent. Ces discussions l’aideront à mieux supporter la perte de contrôle et d’indépendance qui sont parfois le prix à payer pour se faire traiter.