Il existe deux types d’interventions chirurgicales cardiaques, à savoir à cœur ouvert et à cœur fermé. Une intervention chirurgicale cardiaque peut être considérée comme moins effractive si la taille de l’incision est petite.
Il existe également un type d’intervention très spécialisée pratiquée avant la naissance d’un bébé. Cette intervention s’appelle la chirurgie fœtale. La majorité des interventions chirurgicales cardiaques sont pratiquées à cœur ouvert.
Toutes ces interventions impliquent le recours à une anesthésie et elles sont toutes réalisées par des chirurgiens. Elles visent à corriger les anomalies cardiaques. Certains enfants peuvent subir une reconstruction par étapes, ce qui veut dire qu’ils vont avoir besoin de plusieurs interventions pour corriger ou traiter une anomalie donnée, étape par étape. Cela peut consister en une association d’interventions chirurgicales à cœur ouvert, à cœur fermé et moins effractives.
La chirurgie palliative, pouvant consister en l’un des trois types de chirurgies citées, renvoie aux interventions qui ne corrigent pas les anomalies, mais qui visent à minimiser les symptômes qui y sont associés.
Dans quelle mesure la cardiochirurgie est-elle sécuritaire?
Des risques sont associés à tout type de chirurgie, surtout le saignement et l’infection. Les risques dépendent aussi de l’âge de l’enfant, du type de trouble qu’il présente et de la gravité de son état.
Chirurgie à cœur ouvert
Qu’est-ce qu’une chirurgie à cœur ouvert?
Pendant une chirurgie à cœur ouvert, on ouvre la poitrine au moyen d’une sternotomie. Il s’agit d’une incision pratiquée dans le sternum qui vise à exposer totalement le cœur. Pour corriger une anomalie, il faut que le cœur soit tout à fait immobile. Pour ce faire, on fait cesser le cœur de battre temporairement en le refroidissant (arrêt circulatoire) et en y injectant une substance spéciale appelée cardioplégie. Une fois le cœur arrêté, il ne peut plus pomper le sang vers le corps; il faut donc qu’un appareil spécial le remplace pour jouer ce rôle; il s’agit d’un cœur-poumon artificiel. C’est ce que l’on appelle une circulation extracorporelle.
On pratique une chirurgie à cœur ouvert pour corriger des problèmes comme la communication interventriculaire, la transposition des grandes artères, et la tétralogie de Fallot. La chirurgie remporte un grand succès avec les anomalies relativement directes; la plupart des risques sont liés aux troubles complexes.
Quels sont les risques neurologiques de la chirurgie à cœur ouvert?
Le temps passé sur le cœur-poumon artificiel pose un risque pour l'encéphale de l’enfant. Il y a eu des améliorations depuis les débuts de la chirurgie à cœur ouvert, et l’incidence de graves complications neurologiques continue de baisser au fil des années. On estime généralement que les complications graves aiguës qui affectent l’encéphale se produisent dans moins de 5 % des opérations à cœur ouvert pédiatriques. Les crises d’épilepsie, qui peuvent être un signe de traumatisme crânien, sont considérées comme la complication la plus fréquente.
Chirurgie à cœur fermé
La chirurgie à cœur fermé concerne souvent les principaux vaisseaux sanguins rattachés au cœur. Il n’est pas nécessaire d’exposer entièrement le cœur, comme pendant la chirurgie à cœur ouvert; par conséquent, le refroidissement et la circulation extracorporelle ne sont habituellement pas nécessaires. Le besoin d’une circulation extracorporelle est la principale distinction entre la chirurgie à cœur ouvert et la chirurgie à cœur fermé. Étant donné que la circulation extracorporelle n’est pas nécessaire, le temps passé à l’hôpital et le temps nécessaire à la récupération peuvent être réduits comparativement aux interventions à cœur ouvert.
On peut utiliser la chirurgie à cœur fermé afin de corriger la persistance du canal artériel et la coarctation de l’aorte. On peut aussi l’utiliser, par exemple, pour placer un shunt de Blalock-Thomas-Taussig (shunt BTT) afin d’améliorer la circulation sanguine vers les poumons. On accède au cœur ou moyen d’une sternotomie ou d’une thoracotomie (pratiquée entre les côtes, sur le côté du corps). Certaines opérations à cœur fermé sont palliatives.
Micromanipulation chirurgicale
Pendant la micromanipulation chirurgicale, le chirurgien n’a pas besoin d’ouvrir complètement le cœur de l’enfant et pourrait ne pas avoir à recourir à la circulation extracorporelle, dans la mesure où l’anomalie cardiaque est corrigée. Une ministernotomie (une petite incision pratiquée dans le sternum) est pratiquée et de minuscules instruments et appareils télescopiques sont insérés dans le corps afin que le chirurgien puisse voir les parties du cœur pour opérer.
On pratique habituellement ce type de chirurgie afin de corriger les anomalies relativement directes, comme la persistance du canal artériel (une intervention à cœur fermé) ou la communication interauriculaire (une intervention à cœur ouvert). Habituellement, les enfants qui subissent une micromanipulation chirurgicale restent moins longtemps à l’hôpital et récupèrent légèrement plus vite que ceux ayant subi un des autres types de chirurgie.