Des problèmes de croissance peuvent survenir chez les enfants atteints de tumeurs localisées dans l’hypophyse ou à proximité (craniopharyngiomes, gliomes hypothalamiques, tumeurs germinales) et/ou chez ceux qui reçoivent une radiothérapie. Par conséquent, chez certains enfants, la croissance et la taille finale peuvent être affectées.
Quelles sont les causes?
Il existe plusieurs causes possibles pour les problèmes de croissance.
- La tumeur elle-même, la chirurgie et la radiothérapie dans la partie centrale de l’encéphale peuvent endommager l'hypophyse. Cette glande régit la production d’hormones de croissance. En raison de la tumeur ou de son traitement, l’hypophyse peut ne pas produire suffisamment d’hormone de croissance, une affection appelée « déficit en hormone de croissance ». Il s’agit de l’effet secondaire hormonal le plus fréquent du traitement des tumeurs cérébrales.
- La radiothérapie dans l’encéphale et la moelle épinière peut ralentir la croissance des os dans le crâne et la colonne vertébrale. Il peut en résulter une colonne vertébrale raccourcie et un crâne ou des os du visage rapetissés.
- Les effets de la radiothérapie sont souvent plus prononcés lorsqu’on l’administre à des enfants plus jeunes et lorsque la dose au niveau de la colonne vertébrale est plus élevée. Dans certains cas, la radiothérapie provoque une puberté précoce. Cela peut réduire la taille adulte finale, car les poussées de croissance de la puberté peuvent survenir plus tôt et la croissance se terminer plus tôt que d’habitude.
- Un faible appétit à la suite de la chimiothérapie ou d’autres facteurs peut occasionner une mauvaise diète. Cette situation est moins fréquente, mais elle peut avoir une incidence sur la grandeur.
Comment évalue-t-on les problèmes de croissance?
À chaque consultation à l’hôpital, l’équipe de soins de santé consigne la taille et le poids sur une courbe de croissance et les examine.
Une petite taille ne signifie pas en soi qu’un enfant présente un déficit en hormone de croissance. Il y a de nombreux facteurs à considérer. L’équipe examinera la vitesse de croissance, le stade de la puberté et, occasionnellement, prendra une radiographie du poignet (appelée « âge osseux »), et comparera ces données aux plages attendues pour les enfants du même sexe et du même âge. La taille des deux parents permet également de déterminer le potentiel génétique de l’enfant.
Parfois, une visite d’une demi-journée à l’hôpital peut être organisée pour évaluer les taux d’hormone de croissance dans le sang. Il est important de suivre la croissance sur le long terme, car les problèmes de croissance peuvent ne pas survenir avant plusieurs années après le traitement.
Que peut-on faire?
- Chez les enfants qui ne produisent pas des quantités adéquates d’hormone de croissance (ceux qui ont un déficit en hormone de croissance), une hormone de croissance synthétique peut être prescrite. On l’administre par injection six jours par semaine. Elle est efficace pour maintenir une croissance normale et des poussées de croissance. Son efficacité est optimale si on commence son administration avant la puberté. La décision d’utiliser l’hormone de croissance doit être prise avec le neuro-oncologue, l’équipe soignante et l’endocrinologue, un médecin spécialisé dans le traitement des problèmes hormonaux.
- Il n’existe aucun traitement pour augmenter la grandeur si la colonne vertébrale est affectée par l’irradiation. La colonne vertébrale est raccourcie par l’effet de l’irradiation et les hormones de croissance n’aideront pas la colonne vertébrale à croître.
- On peut traiter la puberté précoce avec des médicaments qui font cesser la puberté et qui, par conséquent, font augmenter la croissance.
- Il est important de s’assurer que pendant le traitement, les enfants sont bien nourris afin de les aider à croître.
Les hormones de croissance peuvent-elles causer un retour de la tumeur?
On a déjà craint que les hormones de croissance puissent causer un retour des cellules tumorales, car elles stimulent la croissance des cellules. De nombreuses études se sont révélées rassurantes, dont la Childhood Cancer Survivor Study aux États-Unis. Cette étude montre que les hormones de croissance ne causent pas une récurrence des cellules tumorales. Il n’y avait pas plus de risques qu'une tumeur se développe de nouveau chez les personnes qui avaient reçu des hormones de croissance que chez celles qui n’avaient pas reçu de traitement aux hormones de croissance.
Quelles seront les répercussions sur l’avenir de votre enfant?
Les enfants atteints de tumeurs cérébrales peuvent présenter des problèmes de croissance dus à la tumeur ou à la radiothérapie. Si un déficit en hormone de croissance est diagnostiqué chez un enfant, son traitement est possible. En plus de nuire à la croissance, le déficit en hormone de croissance peut également être associé à une diminution de la force musculaire, à une réduction de la densité osseuse et à un risque de maladie cardiaque. Ils répondent souvent à l’hormonothérapie substitutive par l’hormone de croissance. On ignore encore si les personnes atteintes de déficit en hormone de croissance tirent un avantage du traitement par l’hormone de croissance après la fin de leur croissance et à l’âge adulte.