Les crises toniques sont caractérisées par la contraction et le raidissement soudains des muscles. Les crises cloniques sont caractérisées par la contraction et le raidissement d’un ou de plusieurs muscles. Les crises tonico-cloniques sont une combinaison de ces deux types. Elles suivent un modèle particulier et font partie du type de crise généralisée.
Quels autres noms donne-t-on aux crises tonico-cloniques?
Voici d’autres termes utilisés pour nommer les crises tonico-cloniques :
- grand mal;
- convulsions généralisées;
- crise d’épilepsie motrice.
Comment savoir si votre enfant a une crise tonique, clonique ou tonico-clonique?
Crises toniques
Les crises toniques comportent une augmentation accrue du tonus musculaire ou une raideur. Selon la rapidité à laquelle la crise commence et sa durée, la crise tonique peut entraîner un mouvement graduel ou des spasmes massifs. L’enfant peut être poussé vers l’avant ou vers l’arrière et pourrait tomber en raison du raidissement des muscles. L’enfant peut devenir bleu et sembler cesser de respirer, car les muscles de sa poitrine ont aussi raidi. Les crises toniques durent habituellement de 10 à 15 secondes, mais peuvent également durer jusqu’une minute. Elles se produisent souvent pendant le sommeil ou tout juste après le réveil de l’enfant. L’enfant est confus pendant une brève période seulement après la crise.
Crises cloniques
Les crises cloniques comportent des spasmes rythmés, contrairement aux crises myocloniques qui ne comportent que quelques secousses ou spasmes sans rythme particulier.
Crises tonico-cloniques
Le premier signe d’une crise tonico-clonique est que l’enfant pleure ou pousse de forts gémissements et tombe ensuite par terre. L’enfant pourrait perdre conscience à ce moment ou plus tard pendant la crise.
Pendant la phase tonique, l’enfant est rigide, sa mâchoire est crispée, il peut cesser de respirer et devenir bleu, et de la salive ou de l’écume peut s’écouler de sa bouche. Son rythme cardiaque et sa pression sanguine augmentent et il pourrait transpirer ou trembler.
Pendant la phase clonique de la crise, les bras et les jambes de l’enfant ont des spasmes rapides et rythmés et ses pupilles se contractent et se dilatent. À la fin de cette phase, l’enfant se détend et pourrait perdre le contrôle de ses intestins ou de sa vessie.
Après la crise, l’enfant reprend lentement conscience. Il peut sembler somnolent, confus, anxieux ou déprimé. Cette phase postcritique peut durer plusieurs heures.
Les crises tonico-cloniques durent, en moyenne, environ une minute, mais elles peuvent durer plus longtemps. La durée et la gravité de la crise tonico-clonique, qui touche les muscles, ainsi que l’importance de la participation autonome (rougeur, transpiration, changements du rythme cardiaque) peuvent varier d’une personne à une autre.
Pendant la crise, l’EEG de l’enfant affiche un modèle généralisé et symétrique. Les détails de l’EEG peuvent aider à déterminer un syndrome particulier ou à savoir si les crises sont symptomatiques.
Des variations de ces types de crise peuvent apparaître. Par exemple, une crise partielle peut devenir une crise généralisée secondaire, ou une crise myoclonique peut devenir une crise tonico-clonique. Lorsque les crises commencent rapidement, il pourrait être difficile de faire la différence entre une crise généralisée au début ou une crise qui devient généralisée.
Les crises tonico-cloniques se produisent rarement au cours des six premiers mois de vie d’un bébé, mais des mouvements toniques et cloniques séparés peuvent être constatés.
Les crises tonico-cloniques sont-elles dangereuses?
Il est possible, bien que peu commun, qu’un enfant se blesse pendant une crise tonico-clonique.
La blessure la plus commune est une morsure de la lèvre, de la langue ou de la joue pendant la crise. Malheureusement, il n’est pas possible d’éviter ces blessures, puisque le fait d’entrer un objet dans la bouche de l’enfant peut causer un étouffement ou briser ses dents.
L’enfant peut également avoir des éraflures et des coupures sur sa tête s’il tombe subitement ou s’il cogne un meuble pendant la crise.
Il peut arriver, à l’occasion, qu’un enfant subisse une fracture de stress. Il s’agit d’un os cassé en raison d’une activité excessive ou d’une tension dans l’os, et non d’une blessure précise.
D’autres complications rares peuvent survenir, comme une pneumonie par aspiration ou un œdème pulmonaire, si un enfant s’étouffe ou inhale sa salive ou vomit pendant une crise. Il est impossible qu’un enfant avale sa langue pendant une crise tonico-clonique.
Votre enfant pourrait brièvement cesser de respirer
Parfois, il peut arriver que votre enfant cesse de respirer pendant la phase tonique (raideurs) de la crise. Cela se produit parce tous les muscles deviennent raides, y compris les muscles de la respiration dans le thorax.
À ce moment, le visage de votre enfant pourrait s’assombrir ou devenir bleu, particulièrement autour de la bouche. Cela est attribuable au fait que le sang est pompé pour protéger ses organes vitaux. Par conséquent, moins de sang est envoyé aux vaisseaux sanguins de la surface du corps, y compris le visage. Vous pourriez observer un changement de couleur semblable lorsqu’un jeune enfant saute dans l’eau froide.
Cette période est habituellement brève et ne nécessite pas d’entreprendre la réanimation cardio-respiratoire (RCR). L’enfant recommencera à respirer, faiblement, pendant la phase clonique (spasmes musculaires) de la crise.
Combien d’enfants ont des crises tonico-cloniques?
Les crises tonico-cloniques sont le type le plus commun de crises d’épilepsie généralisée. Selon certaines études, des crises tonico-cloniques ont été observées chez 27 pour cent des enfants épileptiques.
Quelles sont les causes des crises tonico-cloniques?
Les enfants ont des crises tonico-cloniques avec un grand nombre de syndromes épileptiques et d’autres types de crise peuvent également devenir des crises tonico-cloniques. Une blessure, des tumeurs ou des infections liées au cortex cérébral augmentent le risque de crises tonico- cloniques. Le retrait soudain des médicaments antiépileptiques peuvent déclencher une crise tonico-clonique.
Les enfants qui ne sont pas épileptiques peuvent également avoir des crises tonico-cloniques à la suite d’une autre maladie (comme une méningite ou le diabète).
Les crises toniques sont communes avec le
syndrome de Lennox-Gastaut.
Comment les crises tonico-cloniques sont-elles traitées?
Le meilleur traitement contre les crises tonico-cloniques dépend de la cause. Dans certains cas, les crises tonico-cloniques peuvent être contrôlées avec des médicaments antiépileptiques. Les crises généralisées secondaires sont susceptibles de répondre un peu moins bien aux médicaments antiépileptiques. Le régime cétogène, la stimulation du nerf vague ou la chirurgie peuvent tous être pris en considération dans certains cas.
Que dois-je faire lorsque mon enfant a une crise tonico-clonique?
Les crises tonico-cloniques sont souvent intenses et effrayantes. Avec ces types de crise, vous devriez prendre certaines mesures de sécurité afin que votre enfant ne se blesse pas.
Étape 1 : Demeurez calme et rassurez les autres
Beaucoup de gens ont peur lorsqu’ils voient une personne qui a une crise d’épilepsie. Vous pouvez aider votre enfant en demeurant calme. Rassurez-le, ainsi que les autres personnes présentes, en précisant que tout est sous contrôle.
Étape 2 : Éviter les blessures
- Gardez votre enfant éloigné de toute source de danger. S’il se trouve près d’un escalier, un poêle chaud, une rue achalandée ou d’autres dangers, protégez-le du mieux que vous pouvez.
- Retirez les objets environnants qui sont tranchants ou durs. Tenter de placer quelque chose de mou sous sa tête, comme un manteau.
- Pendant la phase tonique de la crise, il pourrait cesser de respirer temporairement et son visage pourrait s’assombrir ou devenir bleu, particulièrement autour de la bouche. Cette période est habituellement brève et ne nécessite pas de procéder à la RCR. Il recommencera à respirer faiblement pendant la phase clonique (spasmes musculaires).
- Ne le tenez pas par terre ou ne tentez pas d’arrêtez ses mouvements, puisque cela pourrait entraîner des blessures.
Étape 3 : Prenez en note la durée de la crise
Dans la mesure du possible, prenez en note l’heure à laquelle la crise a commencé et de sa durée. S’il s’agit de la première crise convulsive de votre enfant ou si la crise dure plus de cinq minutes, composez le 911 ou appelez les services d’urgence. Prêtez attention à la nature et à la durée de la crise afin d’être en mesure de fournir un rapport précis.
Étape 4 : Assurez-vous du confort de votre enfant
- Éloignez les verres afin qu’ils ne se cassent pas.
- Si votre enfant a de la nourriture dans sa bouche, ne tentez pas de la retirer, car cela pourrait, au contraire, pousser la nourriture plus loin à l’intérieur.
- Dans la mesure du possible, roulez votre enfant sur le côté ou mettez sa tête sur le côté afin que tout fluide puisse s’écouler de sa bouche. Il se peut que vous soyez obligé d’attendre qu’il arrête de trembler. Assurez-vous que ses voies respiratoires sont ouvertes.
- Desserrez ce qui se trouve autour de son cou afin de faciliter la respiration. Desserrez les boutons ou les ceintures qui sont serrés.
Étape 5 : Ne mettez rien dans la bouche de votre enfant
Mettre un doigt, une cuillère ou tout autre objet dans la bouche de votre enfant pourrait faire en sorte qu’il s’étouffe ou que des dents se brisent, sans mentionner qu’elle peut mordre votre doigt. Certains croient, à tort, que les personnes peuvent avaler leur langue pendant une crise, mais cela n’est pas vrai, puisque la langue est attachée au fond de la gorge.
Étape 6 : Éloignez les spectateurs
Seules une ou deux personnes sont requises pour apporter les premiers soins. Votre enfant pourrait être troublé ou embarrassé, lorsqu’il reprendra conscience, si un grand nombre de personnes l’ont observé.
Étape 7 : Ne pas donner d’eau, d’aliments ou de pilules à votre enfant jusqu’ à ce que la crise soit terminée et qu’il soit complètement alerte
Cela évitera que votre enfant s’étouffe. Dans certains cas, le médecin de votre enfant pourrait avoir prescrit des médicaments à utiliser au moment de la crise. Veuillez suivre les conseils du médecin. Demandez à votre enfant s’il est alerte en lui posant des questions simples jusqu’à ce qu’il revienne à son état normal.
Étape 8 : Faites preuve de sensibilité et de soutien après la crise
Les enfants se rétablissent habituellement d’eux-mêmes après une crise.
- Si votre enfant est suffisamment âgé, expliquez-lui exactement ce qui s’est produit et dites-lui combien de temps la crise a duré.
- Votre enfant pourrait être confus, effrayé ou embarrassé. Il aura besoin de réconfort. Aidez-le à savoir où il se trouve et ce qui ce passe.
- Il se peut qu’il ait perdu le contrôle de ses intestins ou de sa vessie pendant une crise. Aidez-le à se laver. Dites-lui que vous savez qu’il ne pouvait pas se retenir.
Étape 9 : Après la crise
- Si votre enfant se plaint d’un faible mal de tête ou d’une douleur musculaire, ou parce qu’il s’est mordu la langue, l’acétaminophène pourrait le soulager.
- S’il a une forte douleur au dos ou s’il a subi une blessure pendant la crise, amenez-le voir un médecin.
- Votre enfant pourrait faire de la fièvre après la crise. Si la fièvre est plus élevée que d’habitude, qu’elle dure plus de six heures ou qu’elle apparaît plus de trois heures après la crise, consultez un médecin.
Quelles sont les perspectives pour un enfant qui a des crises tonico-cloniques?
Certains enfants ont seulement une crise tonico-clonique provoquée par une maladie, une fièvre ou des médicaments, et n’en auront jamais d’autres. Ces enfants ne sont pas considérés comme épileptiques.
Puisque les causes potentielles des crises tonico-cloniques sont nombreuses, il est difficile de discuter du résultat possible. Si les crises sont idiopathiques, les chances de rémission à un certain point sont bonnes. Cependant, les chances que les crises cessent à un moment donné dépendent de la condition sous-jacente.
La relation entre le nombre de crises qu’un enfant a et le pronostic de l’enfant n’est pas claire. Certaines études ont établi un lien entre le nombre de crises tonico cloniques avant que les crises soient contrôlées et la possibilité qu’elles se reproduisent, alors que d’autres n’ont rien trouvé qui puisse établir une telle relation.
Avec les crises toniques, particulièrement celles qui commencent avant que l’enfant soit âgé de 2 ans, la possibilité de contrôler les crises n’est pas très bonne.
Les enfants qui ont des problèmes neurologiques, en plus de l’épilepsie, sont également moins susceptibles de cesser de faire des crises.