Évaluation de l’activité et du comportement cérébraux

PDF download is not available for Arabic and Urdu languages at this time. Please use the browser print function instead

Renseignez-vous au sujet de l’évaluation du cerveau du bébé prématuré. Ces procédures peuvent donner un aperçu très détaillé de la fonction et de la structure cérébrales.

À retenir

  • En plus d’une mesure de la circonférence de la tête, tous les bébés prématurés chez qui l’on soupçonne des troubles cérébraux subiront certaines formes d’imagerie, des électroencéphalogrammes et des mesures de potentiel évoqué.
  • Les trois différentes formes d’imagerie cérébrale sont l’échographie transfontanelle, la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique (IRM).
  • Un électroencéphalogramme fournit rapidement des renseignements généraux sur l’activité cérébrale du bébé en mesurant l’activité électrique de fond du cerveau.
  • Les potentiels évoqués évaluent l’activité cérébrale lorsque l’on présente des stimuli visuels, auditifs ou tactiles particuliers au bébé prématuré.

Tous les bébés prématurés chez qui l’on soupçonne des troubles cérébraux subiront une échographie transfontanelle en plus de plusieurs autres tests dont certaines formes d’imagerie, des électroencéphalogrammes et des mesures de potentiel évoqué.

Mesurer le cerveau et les fonctions cérébrales

On mesurera la circonférence de la tête de tous les bébés prématurés. La circonférence de la tête peut être significative pour les bébés prématurés pour plusieurs raisons. D’abord, une tête anormalement grosse pourrait être un signe d’hémorragie intraventriculaire – un saignement dans les cavités appelées ventricules dans le cerveau – ou d’autres troubles associés au cerveau. Il est important de savoir rapidement si c’est le cas ou non, car lorsque ces troubles sont dépistés tôt, il est possible d’en diminuer les dommages potentiels. Ensuite, le fait de mesurer immédiatement la tête fournira une mesure de base qui permettra de constater la vitesse à laquelle le cerveau du bébé prématuré grossit. Cela peut se révéler important dans les mois à venir; la circonférence de la tête peut souvent être un signe de déficience neurologique quelconque chez le bébé prématuré.

Ceci étant dit, il n’est pas suffisant de constater une circonférence anormale de la tête pour diagnostiquer des troubles cérébraux. Tous les bébés prématurés chez qui l’on soupçonne des troubles cérébraux subiront une échographie transfontanelle.

Malgré tous les tests qui peuvent être effectués sur l’activité et le comportement cérébraux du bébé prématuré, il faut souvent plusieurs mois avant que l’on constate une déficience. Par exemple, on effectue souvent des échographies transfontanelles sur les bébés modérément prématurés et les grands prématurés. Tôt après la naissance, il est possible que les tests d’imagerie ne dévoilent rien; cependant, la déficience peut se manifester quelques mois plus tard.

On examine également les bébés prématurés pour les troubles de mobilité et de flexibilité, qui peuvent être des signes de déficiences cérébrales. Cependant, comme une échographie transfontanelle, souvent ces tests ne dévoilent rien avant qu’on ne les répète quelques mois plus tard.

Imagerie cérébrale et potentiels évoqués

Tous les bébés prématurés chez qui l’on soupçonne des lésions cérébrales ou chez qui des lésions cérébrales sont confirmées devront subir une certaine forme d’imagerie afin d’évaluer l’étendue des dommages. On pratiquera également des évaluations de l’activité cérébrale. Ces tests sont effectués afin d’évaluer et de contrôler l’étendue des dommages réels au cerveau à un endroit particulier, et pour évaluer les conséquences de ces dommages sur l’activité cérébrale dans son ensemble. Avec cette information, le personnel de l’unité néonatale des soins intensifs tentera de déterminer s’il existe des options de traitement immédiates et de prévoir les effets à long terme d’une telle lésion. Ces évaluations peuvent être pratiquées sur une base régulière et continue.

Par exemple, un bébé prématuré ayant une lésion de la substance blanche, une forme de lésion du tissu cérébral, subira une imagerie afin de déterminer la taille et l’emplacement de la lésion. On l’évaluera aussi pour déterminer de quelle façon la lésion risque de nuire à l’organisation de l’activité électrique du cerveau dans son ensemble. Forts de toutes ces connaissances, les médecins peuvent être en mesure de fournir des indications sur les conséquences qu’auront ces lésions sur le bébé au fur et à mesure qu’il grandit. Ils peuvent être en mesure d’estimer les effets qu’aura la lésion sur le fonctionnement cognitif et le mouvement du corps à long terme. Ces renseignements indiqueront également les types de thérapies qui maximiseront les capacités futures du bébé, et leur fréquence.

Imagerie

Voici les trois différentes formes d’imagerie cérébrale présentement disponibles :

  • l’échographie transfontanelle, qui utilise des ondes sonores afin de créer une image visuelle du cerveau;
  • la tomodensitométrie, qui utilise des rayons X et un ordinateur pour prendre des images transversales de la tête;
  • l’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui utilise comme indicatif des vibrations d’atomes d’hydrogène à l’intérieur de chaque cellule pour créer des images transversales de la tête. On utilise un aimant, des signaux radio et un ordinateur pour créer l’image.

L’utilisation de l’imagerie comme indice des capacités motrices et cognitives futures est plutôt imprécise et l’IRM chez les bébés prématurés est un outil de diagnostic relativement nouveau. C’est seulement une image et il y a beaucoup de choses concernant la fonction cérébrale qui ne sont pas bien comprises en ce qui concerne la structure, l’emplacement et l’étendue de la lésion. On sait que, dans certaines circonstances, selon l’emplacement et l’étendue de la lésion, le cerveau peut s’adapter au point où une fonction cérébrale satisfaisante revient; cependant, il est difficile de déterminer les cas où cela se produira. Plus fréquemment, la lésion cérébrale sera là, mais on ne la verra pas sur une échographie de routine. On remarque certains effets sur le corps, l’esprit, ou les deux, dans les évaluations ultérieures; encore une fois, c’est seulement à ce moment que l’on peut estimer l’identification du type de conséquences, et de leur étendue, et non au début de l’évaluation à l’unité néonatale des soins intensifs. On a entrepris des études dans le but de prévoir plus précisément les capacités futures selon une meilleure imagerie de la lésion cérébrale et de meilleures évaluations de la fonction cérébrale.

Électroencéphalogramme et activité cérébrale

Il existe plusieurs façons d’évaluer l’activité cérébrale, dont certaines sont plus connues des parents, car elles sont également pratiquées sur les adultes. En règle générale, ces tests mesurent l’activité électrique du cerveau ou de parties précises du cerveau.

Un électroencéphalogramme à intégration d’amplitude (aEEG), aussi appelé moniteur de la fonction cérébrale, fournit rapidement des renseignements généraux sur l’activité cérébrale du bébé en mesurant l’activité électrique de fond du cerveau. À l’aide de trois petits fils, appelés conducteurs, reliés à la tête, l’aEEG indique le niveau généralisé d’activité électrique qui se produit dans le cerveau. L’activité électrique est enregistrée et ensuite représentée sur papier par des lignes onduleuses que les médecins peuvent interpréter. L’aEEG est également un outil de détection très utile pour les nouveaux-nés souffrant de certains types de crises épileptiques ainsi que d’une lésion cérébrale.

Les médecins utilisent l’aEEG dans le but de repérer les troubles d’électricité dans les cellules du cerveau du bébé prématuré. Les lignes onduleuses produites par l’électricité changent lorsqu’il y a un trouble, comme une crise épileptique. Le schéma de lignes onduleuses aide le médecin à repérer et à identifier le trouble, en plus donner le meilleur moyen pour le traiter.

Il est important de noter que des lectures exactes de l’aEEG peuvent être compromises par la ventilation artificielle et l’incapacité du bébé à rester immobile pendant le test.

Potentiels évoqués

Les potentiels évoqués peuvent être un indice de déficiences cognitives ou corporelles, ou les deux, provenant d’une lésion cérébrale. Contrairement aux EEG, les potentiels évoqués évaluent l’activité cérébrale lorsque l’on crée des stimuli particuliers chez le bébé prématuré. Habituellement, ces stimulations peuvent être visuelles, auditives ou tactiles. Autrement dit, on évalue l’activité cérébrale du bébé lorsque celui-ci est soumis à des images, à des sons ou au toucher. Plus précisément, les potentiels évoqués mesurent si le cerveau réagit aux stimuli et le temps nécessaire pour que le cerveau réagisse aux stimuli. D’une certaine façon, il s’agit d’une évaluation du temps dont ont besoin les signaux électriques pour passer d’une partie à une autre du cerveau. La science a une très bonne idée du temps dont un cerveau intact a besoin pour réagir; ainsi, on peut comparer le temps de réaction du cerveau endommagé à celui du cerveau intact. La différence entre les temps de réaction peut donner une idée de l’ampleur des conséquences qu’a la lésion cérébrale sur la fonction cérébrale. Ces tests sont d’une durée d’environ 45 minutes et sont habituellement faciles à effectuer, quoiqu’ils puissent nécessiter une certaine forme de sédation légère.

Les potentiels évoqués visuels (PEV) mesurent la réaction du cerveau face à la lumière. À l’aide de trois petites électrodes munies de fils reliés à un ordinateur, il est possible d’enregistrer la réaction du cerveau face à un stimulus de lumière rouge clignotante à l’aide d’une lunette de diode électroluminescente placée doucement sur les yeux du bébé. La lumière entraîne la production d’impulsions électriques à onde unique de grande amplitude par les cellules du cortex occipital situé dans la région postérieure du cerveau. Lorsque ces impulsions sont absentes dans le cortex occipital, cela signifie que des dommages très importants ont été causés dans cette région du cerveau.

Les potentiels évoqués auditifs (PEA) mesurent la réaction du cerveau face au son. Contrairement aux épreuves auditives ou à l’audiométrie électroencéphalographique du tronc cérébral, ces tests démontrent la présence ou l’absence d’une voie en réaction à un bruit ou à un clic très bruyant de 90 décibels. Une forme d’onde formée de six sommets principaux est produite par différentes cellules tout au long de la voie à différents endroits de l’oreille interne, du tronc cérébral et du cortex sensoriel du lobe temporal. Il est possible que certaines des ondes, ou que toutes les ondes, soient absentes dans le cas de lésion cérébrale. Les impulsions sont encore une fois enregistrées par les trois fils simples placés sur le cuir chevelu et grâce à l’utilisation d’un ordinateur destiné à amplifier et à intégrer les ondes afin d’annuler l’activité aléatoire et de pouvoir voir les ondes qui résultent du son.

Les potentiels évoqués somesthésiques (PES) mesurent la réaction du cerveau face au toucher. Le stimulus est ressenti dans le cortex sensoriel prémoteur du cerveau. Une réaction intacte signifie qu’une partie du cerveau a été épargnée lors d’un choc. À l’aide d’un ensemble semblable de trois électrodes, on capte les ondes électriques générées par le stimulus, on les amplifie, on fait la moyenne de tous les bruits de fond et on les présente sur un écran d’ordinateur. Ces ondes sont très sensibles aux chocs, donc si elles demeurent intactes, cela laisse entendre que la lésion est très légère et localisée, probablement sans entraîner de conséquences motrices ou cognitives à long terme.

Dernières mises à jour: octobre 31 2009