Qu’est-ce que le virus du papillome humain (VPH)?
Le virus du papillome humain (VPH) est un virus transmissible par contact sexuel au cours des rapports vaginaux, anaux et buccaux et des attouchements (contact des mains et des organes génitaux). Le VPH est à l'origine des maladies transmissibles sexuellement les plus répandues au Canada. La plupart des gens infectés par le VPH ne se rendent pas compte qu'ils en sont atteints parce qu'ils ne présentent aucun symptôme. Malheureusement, ces personnes risquent de transmettre le virus à leurs partenaires. Les infections au VPH persistantes peuvent provoquer certains types de cancers.
Sa prévalence serait d'environ 1 personne sur 4 chez les moins de 25 ans.
Il existe de nombreuses souches différentes de VPH. Le vaccin contre le VPH protège contre les quatre souches les plus courantes.
- Les souches VPH-6 et VPH-11 causent les verrues génitales.
- Les souches VPH-16 et VPH-18 sont responsables de la plupart des cancers du col utérin. Le col utérin est la partie inférieure de l’utérus qui rétrécit pour former un canal se joignant au vagin. Les souches VPH-16 et VPH-18 peuvent aussi être responsables des cancers du pénis et de l’anus ainsi que des cancers de la tête et du cou.
Au Canada, deux marques de vaccins procurent une protection contre le VPH : le Gardasil et le Cervarix.
Quel type de protection offre la vaccination?
Le Gardasil protège contre quatre souches du VPH :
- les souches VPH-16 et VPH-18, qui causent environ 70 pour cent de tous les cas de cancers du col de l'utérus
- les souches VPH-6 et VPH-11, qui causent environ 90 pour cent de tous les cas de verrues génitales.
Le Gardasil est autorisé pour les filles et les femmes dans la tranche d'âges de 9 à 45 ans et pour les garçons et les hommes dans la tranche d'âges de 9 à 26 ans. Il offre une protection contre certains cancers du pénis et de l'anus ainsi que de la tête et du cou. Il permet aussi de protéger les partenaires des hommes vaccinés. Malheureusement, la plupart des programmes de santé publique ne prennent pas encore en charge le coût du vaccin chez les garçons.
Le Cervarix protège contre le VPH-16 et le VPH-18. Il est destiné aux filles et aux femmes dans la tranche d'âges de 10 à 25 ans.
Les deux marques de vaccins sont administrées en trois doses au cours d'une période de 6 mois (les doses de Cervarix sont administrées à 0, 1 et 6 mois, tandis que les doses de Gardasil sont administrées à 0, 2 et 6 mois). Au Canada, selon la province ou le territoire (voir le tableau ci-dessous), l'un des deux vaccins est administré aux écolières de la 4e année à la 8e année.
Faits importants concernant la vaccination contre le VPH
Il existe de nombreuses idées fausses sur le virus du VPH et le vaccin qui y correspond. L'information correcte est fournie ci-dessous afin que vous ayez tous les faits nécessaires lorsque vous parlez à votre enfant de santé sexuelle et du vaccin contre le VPH.
La vaccination contre le VPH n'est pas un substitut aux contrôles réguliers
La vaccination assure une protection contre certaines souches du VPH pouvant éventuellement causer des cancers. Des contrôles réguliers chez le médecin demeurent importants. La vaccination ne permet pas de prévenir environ 30 % des cancers du col de l'utérus étant donné qu'elle n'agit pas sur toutes les souches du virus. Chez les femmes, les dépistages du cancer du col de l'utérus à l'aide de tests PAP doivent se poursuivent même après l'administration des trois doses du vaccin.
La vaccination ne sert pas au traitement des infections ou des maladies causées par le VPH
La vaccination aide à prévenir les infections ou les maladies causées par le VPH mais ne sert pas au traitement des infections au VPH. Son efficacité est à son maximum chez les femmes qui ne sont pas encore actives sexuellement, car celles-ci sont moins susceptibles d'avoir contracté une infection au VPH.
Aucun traitement médical ne permet de guérir les infections au VPH
Une fois qu'une personne est infectée, les verrues génitales peuvent prendre des semaines et même des mois avant d'apparaître. Les verrues qui se forment à l'intérieur du vagin ou de l'anus risquent de ne pas être apparentes. Certains traitements qu'on peut faire soi-même ou qui sont effectués chez le médecin peuvent permettre d'éliminer les verrues, mais ils ne permettent pas de supprimer entièrement l'infection virale. Cela veut donc dire que même si les verrues sont éliminées, elles peuvent réapparaître. De plus, lorsque les verrues sont traitées, elles peuvent persister jusqu'à 8 mois et même plus longtemps.
La vaccination contre le VPH n'assure aucune protection contre les autres formes d'infections transmissibles sexuellement
La vaccination contre le VPH assure une protection contre les verrues génitales, lesquelles constituent un type d'infection transmissible sexuellement (ITS). Elle ne protège pas contre les ITS comme les infections à VIH, à chlamydia ou à gonorrhée. Les pratiques sexuelles sans risque sont importantes. Les parents devraient expliquer à leurs enfants comment réduire les risques d'ITS.
La vaccination contre le VPH ne favorisera pas la promiscuité sexuelle chez les enfants
Aucune donnée probante ne permet de croire que la vaccination encouragera les rapports sexuels. La vaccination crée une occasion pour les parents de discuter de relations sexuelles et de santé avec leurs enfants. D'ailleurs, les parents devraient parler de sexualité avec leurs enfants régulièrement.
Les études démontrent que l'éducation sexuelle n'entraîne aucune hausse de la fréquence des actes sexuels. De fait, elle peut les réduire lorsque les sujets deviennent actifs sexuellement, particulièrement quand on y véhicule l'idée qu'il est préférable de s'abstenir (remettre à plus tard) ou de pratiquer le sexe sans risque.
Les femmes actives sexuellement peuvent-elles tirer profit de la vaccination?
Les effets des vaccins sont les plus bénéfiques chez les filles qui ne sont pas encore actives sexuellement. C'est pourquoi, chez elles, les médecins recommandent habituellement la vaccination contre le VPH à l'âge de 9 à 13 ans. Toutefois, peu de filles et de femmes actives sexuellement sont sujettes aux infections à VPH de toutes souches. Par conséquent, les vaccins aident tout de même à prévenir les infections et peuvent être administrés chez les filles à compter de 14 ans. Même si chez les personnes infectées, le VPH persiste généralement la vie durant, la vaccination permet de prévenir les récidives.
La protection vaccinale est-elle durable?
Des études montrent que les personnes présentent une forte immunité contre le VPH. Les scientifiques ne savent pas exactement combien de temps le vaccin protège contre le VPH, car des études à long terme n’ont pas été réalisées, mais la protection dure au moins cinq ans.
Les vaccins contre le VPH sont-ils sûrs?
Les études démontrent que la vaccination contre le VPH ne comporte aucun danger. Pour les deux vaccins, une douleur provisoire dans la région de l'administration constitue l'effet secondaire le plus courant. Une réaction allergique à une dose des vaccins et la grossesse seraient les seuls motifs valables de refuser la vaccination.
Les deux vaccins contiennent des particules du virus, mais ils ne présentent aucun risque de transmission. De plus, aucun antibiotique ou agent de conservation comme le mercure et le thimérosal n'entre dans leur composition. Le Cervarix contient le nouvel additif ASO4, qui, selon Santé Canada, est sans danger.