Maintien des fonctions vitales pendant la cardiochirurgie

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Au cours de l’intervention chirurgicale, votre enfant sera assisté par un système de ventilation mécanique, de pontage cardiopulmonaire, d'assistance respiratoire extracorporelle, d’hémoconcentration, d’arrêt circulatoire, ou par une perfusion cérébrale sélective.

À retenir

  • La ventilation mécanique fait circuler l’oxygène et l’air dans le corps de votre enfant à partir du ventilateur afin de l’aider à respirer ou prend le relais complètement.
  • Un processus appelé pontage cardiopulmonaire permet la circulation artificielle du sang dans le corps au moyen d’une machine de dérivation après l’arrêt du cœur par le chirurgien pendant l’intervention.
  • L’assistance respiratoire extracorporelle consiste à utiliser un « poumon artificiel » pour apporter de l’oxygène dans le sang et une pompe ou un appareil d’assistance circulatoire.
  • Pendant ou après la dérivation, l’hémoconcentration élimine le liquide du sang pour augmenter la concentration d’hémoglobine et de globules rouges.
  • Une perfusion cérébrale sélective apporte un flux sanguin et un soutien métabolique au cerveau pendant l’arrêt de la circulation sanguine vers le reste du corps au cours d’un arrêt de la circulation lors d’une intervention chirurgicale complexe.

Au cours de l’intervention de votre enfant, il est très probable que votre enfant soit assisté par plusieurs machines et techniques pour assurer sa stabilité. Ces machines et techniques comprennent entre autres la ventilation mécanique, le pontage cardiopulmonaire, l'assistance respiratoire extracorporelle, l’hémoconcentration, l’arrêt circulatoire et une perfusion cérébrale sélective.

Ventilateur mécanique

La ventilation mécanique comporte l’insertion d’une sonde par le nez ou la bouche et dans la trachée (intubation) afin de faire passer l’oxygène et l’air dans le corps de votre enfant à partir du ventilateur mécanique. On insère ensuite la sonde après que votre enfant a reçu un sédatif, afin qu’il n’ait pas d’inconfort. Quand la sonde se trouve dans la trachée, on dit que les patients sont intubés, et quand on les débranche du ventilateur, on les extube.

Le ventilateur peut aider un enfant à respirer ou prendre le contrôle total si votre enfant ne respire pas du tout. Dans la salle d’opération, l’anesthésiologiste ajuste la quantité d’oxygène, la fréquence des respirations et la pression des voies respiratoires afin de répondre aux besoins de votre enfant. Une fois que le taux, le volume et la concentration en oxygène sont réglés, l’appareil aide l’enfant à inspirer de l’oxygène comprimé.

On peut placer un enfant sur un ventilateur pendant la cardiochirurgie ou le cathétérisme. On procède ainsi parce que la sédation ou l’anesthésie peut éliminer l’instinct naturel de la respiration. On place parfois les enfants sur un ventilateur après la chirurgie afin de régulariser leur respiration et de faciliter le travail du cœur.

Les enfants placés sur des ventilateurs restent dans l’unité des soins intensifs, où ils sont régulièrement observés de près par les infirmières, les médecins et les inhalothérapeutes. La durée pendant laquelle l’enfant doit rester sur le ventilateur dépend de son état, de la gravité de sa situation, du type de chirurgie et, parfois, de l’âge du patient.

Quand l’enfant est prêt à être « sevré » de l’appareil, on éteint les contrôles jusqu’à ce qu’il respire par lui-même. On retire ensuite la sonde de la trachée et on éteint l’appareil.

Circulation extracorporelle

Pour effectuer une chirurgie à cœur ouvert, le chirurgien doit habituellement arrêter le fonctionnement des poumons et du cœur. Le cœur sera donc inerte et ne pompera pas de sang. Une procédure que l’on appelle la circulation extracorporelle permet au sang de circuler dans le corps artificiellement après que le chirurgien a arrêté le cœur.

On insère des sondes spéciales (canules) dans les grands vaisseaux du cœur afin de faire dériver le sang du patient vers une pompe mécanique et un poumon artificiel. Cet appareil prend en charge la fonction du cœur et des poumons. Il ajoute de l’oxygène et enlève du dioxyde de carbone, puis il renvoie le sang vers l’aorte du patient afin que son corps et ses organes vitaux reçoivent l’oxygène dont ils ont besoin. Le système comporte aussi des pompes de récupération du sang, des dispositifs de contrôle et de surveillance, des réservoirs, des sondes et des filtres.

On appelle souvent cet appareil de dérivation un cœur-poumon artificiel, car il prend essentiellement en charge le travail des deux organes. Dans ce cas, on dit du patient qu’il est « en dérivation ». La personne en charge de l’appareil porte le titre de perfusionniste.

Avant que votre enfant soit en dérivation et pendant qu’il l’est, on lui administrera un anticoagulant afin de prévenir la formation de caillots de sang.

Le chirurgien décide souvent de baisser la température corporelle de l’enfant de quelques degrés pendant la dérivation. Ce faisant, il réduit la quantité de soutien nécessaire et améliore la sécurité de l’intervention.

Selon le type de chirurgie, on pourrait arrêter le cœur complètement au moyen d’un liquide appelé cardioplégie. La cardioplégie est un liquide froid que l’on injecte dans le cœur pour le faire arrêter. Il a une teneur élevée en potassium, ce qui aide à protéger le muscle cardiaque quand le cœur ne bat pas et quand son approvisionnement sanguin est interrompu.

On fait ensuite augmenter graduellement la température du corps juste avant la fin de la chirurgie.

Quels sont les risques de la circulation extracorporelle?

Les risques de la cardiochirurgie varient en fonction de l’âge de l’enfant, de son état et de la difficulté de la chirurgie.

Les complications sont rares. Elles peuvent comprendre le décès, l’accident vasculaire cérébral ou les crises, le saignement et l’infection, de même que les dommages des organes ou des tissus. L’intervention chirurgicale nécessite aussi parfois des transfusions sanguines. De plus, le fait d’être branché à l’appareil de circulation extracorporelle expose le sang qui circule dans le circuit à des surfaces étrangères, ce qui peut causer une inflammation.

Maintien extracorporel des fonctions vitales

Le maintien extracorporel des fonctions vitales (MEFV) comporte l’utilisation d’un « poumon artificiel » pour donner de l’oxygène dans le sang et d’une pompe ou d’un dispositif d’assistance circulatoire. On appelle souvent cette technique l’oxygénation extracorporelle. L’oxygénation extracorporelle ressemble à une dérivation, en ce sens qu’elle comporte un appareil servant à maintenir la fonction du cœur et des poumons, mais on ne l’utilise habituellement pas dans les situations où la chirurgie constitue le principal objectif. On l’utilise toutefois pour soutenir le cœur ou pour permettre au cœur et aux poumons de se reposer, et une chirurgie peut parfois être nécessaire pendant qu’un enfant est branché à l’appareil.

On utilise souvent l’appareil à l’unité des soins intensifs cardiaques après la chirurgie afin d’aider à la récupération, surtout si l’état de l’enfant n’est pas stable ou avant la chirurgie en cas d’insuffisance cardiaque ou pulmonaire. On peut aussi utiliser le MEFV pour aider les patients en détresse respiratoire. Il peut s’agir par exemple de nouveau-nés dont les poumons ont été endommagés en respirant du méconium. Le méconium est la matière épaisse, noirâtre et collante qui constitue les premières selles du bébé. Les perfusionnistes ou les spécialistes de l’oxygénation extracorporelle manipulent l’appareil.

La procédure de MEFV est très semblable à la circulation extracorporelle en ce qui a trait à l’utilisation de sondes spéciales afin de rediriger le sang. Une fois que le MEFV est en place, cependant, on permet que certains enfants demeurent conscients.

Les principales complications en ce qui concerne le MEFV sont le saignement, l’infection, le traumatisme crânien et la défaillance de multiples organes.

Hémoconcentration

L’hémoconcentration est entreprise pendant ou après une dérivation. Elle comporte le retrait de liquides du sang afin d’augmenter la concentration d’hémoglobine et de globules rouges. Des solutions administrées pendant la chirurgie peuvent augmenter dans le volume sanguin des patients et diluer la concentration de globules rouges. C’est ce que l’on appelle l’hémodilution.

Hypothermie profonde avec arrêt circulatoire

L’hypothermie d’entend du refroidissement du corps sous sa température normale de 37 °C (98,6 °F).

Les personnes peuvent devenir hypothermiques si elles sortent dans le froid pendant de longues périodes sans porter assez de vêtements chauds pour se protéger du vent et de l’air froids. L’hypothermie peut être très dommageable pour le corps. Quant à elle, l’hypothermie profonde avec arrêt circulatoire se fait sciemment et de façon contrôlée.

L’arrêt circulatoire s’entend d’une technique que l’on utilise pour faciliter la chirurgie du cœur complexe. Il comporte l’arrêt de la circulation sanguine dans le corps du patient.

Avec l’hypothermie profonde avec arrêt circulatoire, la température du corps est abaissée jusqu’à environ 20°C et le cœur-poumon artificiel est éteint. Pour ce faire, il existe un certain nombre de méthodes, dont l’abaissement de la température de la pièce, le placement de glace autour du corps du patient et l’utilisation d’une couverture de refroidissement spéciale (refroidissement de surface). La principale méthode consiste toutefois à refroidir le sang quand il passe par l’échangeur de chaleur dans le cœur-poumon artificiel.

De quelle façon l’arrêt circulatoire aide-t-il pendant la chirurgie?

On abaisse la température des enfants branchés à un cœur-poumon artificiel afin de ralentir leur métabolisme et les protéger contre le traumatisme crânien. À l’occasion, il faut arrêter toute la circulation du patient afin d’exécuter des opérations précises. Dans de tels cas, on abaisse la température du patient à 20 °C et on place de la glace sur la tête du patient afin de le protéger contre le traumatisme crânien. C’est ce que l’on appelle une hypothermie profonde avec arrêt circulatoire. Le refroidissement du corps vise à protéger ce dernier et à réduire son besoin d’oxygène, un peu de la même façon que les animaux sont protégés quand ils hibernent pendant les hivers froids.

Perfusion cérébrale sélective

La perfusion cérébrale sélective est une technique qui comporte la prestation de soutien circulatoire et métabolique au cerveau pendant que la circulation sanguine vers le reste du corps est arrêtée au cours d’un arrêt circulatoire.

On utilise couramment cette méthode pendant les chirurgies complexes qui nécessitent un arrêt circulatoire, comme une chirurgie pour corriger des anomalies cardiaques congénitales complexes. Elle offre une meilleure protection au cerveau et permet de réduire au minimum le risque d’accident vasculaire cérébral et d’autres complications graves. En maintenant la circulation de sang et d’oxygène dans le cerveau, l’arrêt circulatoire n’a pas à durer aussi longtemps.

Dernières mises à jour: décembre 11 2009