Certaines crises ne comportent que de brèves périodes de non-réceptivité et ne nécessitent aucune intervention particulière. D’autres types de crises sont plus intenses et nécessitent des interventions précises comme s’assurer que l’enfant garde ses voies respiratoires dégagées pour permettre une bonne oxygénation.
Vous, les membres de votre famille, les gardiens et toute autre personne qui s’occupe de votre enfant devrez savoir quoi faire lorsque celui-ci a une crise. Le plus important dans tout type de crise est de demeurer calme et d’assurer la sécurité de l’enfant. Dans tous les cas, si votre enfant semble avoir de longues crises, des crises répétées en peu de temps (grappes de crises) ou un plus grand nombre de crises que d’habitude, consultez un médecin.
Voici quelques suggestions pour aider votre enfant dans différents types de crises. Vous pourrez constater que certains conseils fonctionnent mieux que d’autres ou que votre enfant a besoin d’une aide particulière lors d’une crise. Avec le temps, vous saurez ce qui fonctionne bien pour votre enfant, si vous ne le savez pas déjà. Il est important que vous en informiez les autres également.
Crises tonico-cloniques
Les crises tonico-cloniques sont souvent intenses et effrayantes. Avec ces types de crise, vous devriez prendre certaines mesures de sécurité afin que votre enfant ne se blesse pas.
Étape 1 : Demeurez calme et rassurez les autres
Beaucoup de gens ont peur lorsqu’ils voient une personne qui a une crise d’épilepsie. Vous pouvez aider votre enfant en demeurant calme. Rassurez-le, ainsi que les autres personnes présentes, en précisant que tout est sous contrôle.
Étape 2 : Éviter les blessures
- Gardez votre enfant éloigné de toute source de danger. S’il se trouve près d’un escalier, d’un poêle chaud, d’une rue achalandée ou d’autres dangers, protégez-le du mieux que vous pouvez.
- Retirez les objets environnants qui sont tranchants ou durs. Tenter de placer quelque chose de mou sous sa tête, comme un manteau.
- Pendant la phase tonique de la crise, l’enfant pourrait cesser de respirer temporairement (habituellement de 30 à 45 secondes environ). Cela est causé par les muscles, y compris les muscles de la poitrine, qui augmentent leur tonus (se raidissent) pour cette période. Parfois, l’enfant pourrait devenir sombre ou bleu, particulièrement autour de la bouche. Cela est attribuable au sang qui est pompé afin de protéger les organes vitaux et, par conséquent, une moins grande quantité de sang est envoyée aux vaisseaux sanguins situés à la surface du corps, y compris le visage. Vous pourriez remarquer un changement de couleur semblable lorsque vous immergez un jeune enfant dans l’eau froide. Ne tentez pas d’effectuer la réanimation cardio-respiratoire (RCR) pendant la crise. Cela n’est pas nécessaire. Votre enfant recommencera à respirer, bien que faiblement, pendant la phase clonique (spasmes musculaires) de la crise.
- Ne le tenez pas par terre ou ne tentez pas d’arrêtez ses mouvements, puisque cela pourrait entraîner des blessures.
Étape 3 : Prenez en note la durée de la crise
Dans la mesure du possible, prenez en note l’heure à laquelle la crise a commencé et sa durée. S’il s’agit de la première crise convulsive de votre enfant ou si la crise dure plus de cinq minutes, composez le 911 ou appelez les services d’urgence. Prêtez attention à la nature et à la durée de la crise afin d’être en mesure de fournir un rapport précis.
Étape 4 : Assurez-vous du confort de votre enfant
- Retirer les lunettes afin qu’elles ne se brisent pas.
- Si votre enfant a de la nourriture dans sa bouche, ne tentez pas de la retirer, car cela pourrait, au contraire, pousser la nourriture plus loin à l’intérieur.
- Dans la mesure du possible, roulez votre enfant sur le côté ou mettez sa tête sur le côté afin que tout fluide puisse s’écouler de sa bouche. Il se peut que vous soyez obligé d’attendre qu’il cesse de trembler.
- Desserrez ce qui se trouve autour de son cou afin de faciliter la respiration. Desserrez les boutons ou les ceintures qui sont serrés.
Étape 5 : Ne mettez rien dans la bouche de votre enfant
Mettre un doigt, une cuillère, un crayon ou tout autre objet dans la bouche de votre enfant pourrait faire en sorte qu’il s’étouffe ou que des dents se brisent, sans mentionner qu’il peut mordre votre doigt. Certains croient, à tort, que les personnes peuvent avaler leur langue pendant une crise, mais cela n’est pas vrai puisque la langue est attachée à la base de la bouche.
Étape 6 : Éloignez les spectateurs
Seules une ou deux personnes sont requises pour apporter les premiers soins. Votre enfant pourrait être troublé ou embarrassé lorsqu’il reprendra conscience si un grand nombre de personnes l’ont observé.
Étape 7 : Ne pas donner d’eau, d’aliments ou de pilules à votre enfant jusqu’ à ce que la crise soit terminée et qu’il soit complètement alerte
Cela évitera que votre enfant s’étouffe. Dans certains cas, le médecin de votre enfant pourrait avoir prescrit des médicaments à utiliser au moment de la crise. Veuillez suivre les conseils du médecin. Demandez à votre enfant s’il est alerte en lui posant des questions simples jusqu’à ce qu’il revienne à son état normal.
Étape 8 : Faites preuve de sensibilité et de soutien après la crise
Les enfants se rétablissent habituellement d’eux-mêmes après une crise.
- Si votre enfant est suffisamment âgé, expliquez-lui exactement ce qui s’est produit et dites-lui combien de temps la crise a duré.
- Votre enfant pourrait vouloir que vous le réconfortiez. Aidez-le à se réorienter en lui disant où il se trouve et en lui décrivant ce qui s’est produit.
- Il se peut qu’il ait perdu le contrôle de ses intestins ou de sa vessie pendant une crise. Lui donner des sous-vêtements propres le plus tôt possible après la crise l’aidera à se sentir plus à l’aise et cela pourrait atténuer tout sentiment d’embarras. Dites-lui que vous savez qu’il ne pouvait pas se retenir.
Étape 9 : Après la crise
- Si votre enfant se plaint d’un faible mal de tête ou d’une douleur musculaire, ou parce qu’il s’est mordu la langue, l’acétaminophène pourrait le soulager.
- S’il a une forte douleur ou s’il a subi une blessure pendant la crise, amenez-le voir un médecin.
- Si votre enfant fait de la fièvre à cause de la crise, consultez son médecin. Il pourrait avoir une infection qui nécessite des soins.
Crises partielles simples
Une crise partielle simple touche une partie du cerveau seulement et l’enfant demeure habituellement conscient et éveillé tout au long de la crise. Si votre enfant a une crise partielle simple, assurez-vous qu’il est en sécurité. Habituellement, aucune autre intervention n’est requise.
Crises partielles complexes
Les crises partielles complexes touchent les parties du cerveau qui ont trait à la vigilance et à la prise de conscience. Elles prennent de nombreuses formes différentes. Il se peut que votre enfant puisse errer ou avoir des automatismes (mouvements répétitifs qui peuvent sembler utiles, comme claquer ses lèvres ou frotter ses mains). Il pourrait réagir de façon imprévisible si vous lui parler ou le touchez. Cependant, pendant ce type de crise, un enfant ne sait pas ce qu’il fait : il n’attaque pas une personne en particulier dans un but précis et n’est pas consciemment destructif. Si votre enfant a une crise partielle complexe, procédez comme suit.
- S’il marche ou court, tentez de servir de barrière. Guidez-le doucement afin de l’éloigner des objets chauds ou tranchants ou des escaliers, puisqu’il pourrait se blesser ou tomber.
- Ne le retenez pas à moins que cela soit absolument nécessaire (s’il est dans une position non sécuritaire), puisqu’il pourrait vous frapper ou tenter de s’enfuir.
- Si vous devez le toucher, approchez-vous prudemment du côté et parlez-lui afin qu’il ne se sente pas menacé.
- Une fois que la crise est terminée, votre enfant pourrait être confus ou fatigué. Expliquez-lui doucement ce qui s’est passé et où il se trouve. Donnez-lui du temps pour se reposer et récupérer.
Crises d’absence
Les crises d’absence épileptique comportent de courtes périodes d’insensibilité, souvent plusieurs fois par jour. Si votre enfant a une crise d’absence, procédez comme suit.
- Ne haussez pas le ton, il ne peut pas vous entendre.
- Dans le cas où vous ne seriez pas certain si votre enfant a une crise ou s’il ne fait que « rêver en couleur » tout éveillé, touchez-le doucement sur le bras.
- Habituellement, aucune autre intervention n’est requise.
Crises atoniques et toniques
Les crises atoniques font en sorte que tous les muscles du corps deviennent mous, alors qu’avec les crises toniques, ils deviennent raides. Ces crises sont souvent appelées « drop attack » parce qu’elles peuvent faire en sorte que l’enfant tombe par terre soudainement s’il se tient debout lorsque la crise commence. Il pourrait être difficile, voire impossible, d’intervenir à temps pour empêcher la chute de votre enfant.
Si votre enfant a souvent des crises de ce type, il pourrait avoir besoin de porter un casque de protection afin d’éviter les blessures à la tête.
Aucune autre intervention n’est requise pour ces crises, à moins que votre enfant se soit blessé en tombant.
Oxygène
Dans de nombreux cas, un enfant qui a une crise recevra de l’oxygène par les services d’urgence. Toutefois, les avantages de cette procédure n’ont pas été étudiés. Dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire de donner de l’oxygène à l’enfant pendant une crise brève.
Crises dans l’eau
Si votre enfant a une crise d’épilepsie dans l’eau, procédez comme suit.
- Soutenez-le et maintenez sa tête hors de l’eau.
- Sortez-le de l’eau dès que possible.
- Vérifiez sa respiration et s’il ne respire pas, commencez la RCR.
- Amenez-le voir le médecin dès que possible, même s’il semble aller bien. Il pourrait avoir aspiré de l’eau qui contient des bactéries, ce qui peut causer une infection.
Vous ne pouvez pas toujours être présent lorsque votre enfant a une crise. Assurez-vous que ses amis, les membres de la famille, les gardiennes et les enseignants savent aussi comment l’aider, au besoin.
Quand appeler le médecin de votre enfant
Vous devriez appelez le médecin de votre enfant dans les situations suivantes :
- si votre enfant a des crises plus souvent que d’habitude;
- si votre enfant a un type de crise différent de celui qu’il a habituellement;
- si votre enfant est malade;
- si vous remarquez des éléments inhabituels pendant les crises de votre enfant.
Tenez le médecin de votre enfant informé au sujet des crises à chaque examen. Vous pourriez trouver qu’il est utile de tenir un journal en y inscrivant vos observations, y compris la date et l’heure de chaque crise, ce que votre enfant faisait lorsque la crise a commencé et ce qu’il faisait pendant la crise.
Prendre des notes
Pour toutes les crises, particulièrement les premières, tentez d’observer le plus grand nombre d’éléments possible pendant les crises et prenez des notes. Cela aidera le médecin à mieux comprendre l’épilepsie de votre enfant.
Éléments que vous pouvez observer :
- l’heure à laquelle la crise s’est produite;
- ce que faisait votre enfant avant la crise;
- s’il est malade, fatigué ou stressé;
- s’il prend ses médicaments contre l’épilepsie tel que prescrits;
- s’il prend d’autres médicaments;
- la façon dont la crise a commencé;
- si votre enfant a décrit des signes avant-coureurs avant la crise;
- les mouvements qu’il faisait (s’il y a lieu) pendant la crise : par exemple, s’il a tourné la tête, et si tel est le cas, dans quelle direction, ou si son bras ou sa jambe tremblait, et si tel est le cas, lequel ou laquelle;
- si les mouvements se produisaient d’un seul côté de son corps, en précisant lequel;
- s’il était en mesure de parler et de répondre pendant la crise;
- s’il a produit des sons;
- la durée de la crise;
- s’il était confus ou fatigué ou s’il avait des douleurs après la crise;
- s’il pouvait parler et bouger normalement après la crise;
- si des éléments pendant la crise en question étaient différents des autres crises.
Quoi faire en cas d'urgence
Certaines crises d’épilepsie ne sont pas des situations urgentes. Toutefois, il arrive qu’un enfant expérimente un état de mal épileptique. Cela comprend des crises qui durent longtemps (plus de 30 minutes) ou des crises consécutives entre lesquelles l’enfant n’a pas le temps de récupérer. L’état de mal épileptique doit cesser dès que possible. Plus longue sont les crises, plus il est difficile de les arrêter à l’aide de médicaments antiépileptiques.
Le moment de composer le 911 ou d’appeler les services médicaux d’urgence
Vous devriez composer le 911 ou appeler les services d’urgence dans les situations suivantes :
- s’il s’agit de la première crise de votre enfant;
- si une crise dure longtemps (habituellement cinq minutes ou plus longuement); De façon générale, vous devriez composer le 911 si une crise dure plus longtemps que cinq minutes. Plus la crise dure longtemps, plus il est difficile de l’arrêter. Cependant, chaque enfant est différent et l’épilepsie de chaque enfant atteint est unique. Par exemple, si votre enfant a toujours des crises qui durent sept minutes, son médecin et vous pourriez décider d’attendre davantage avant d’appeler une ambulance. Si vous demeurez dans une région éloignée, assurez-vous de savoir combien de temps il faut pour se rendre à l’hôpital et calculez en conséquence. Il est important d’avoir une lettre de votre médecin sur la façon de gérer l’épilepsie de votre enfant. Cependant, tous les médecins qui travaillent aux salles d’urgence sont formés sur la façon d’arrêter les crises. Assurez-vous que les autres personnes qui s’occupent de votre enfant savent quoi faire s’il a une crise :
- si vous avez donné un médicament antiépileptique d’urgence, comme du lorazépam ou du diazépam, lorsqu’une crise dure depuis plus de cinq minutes et la crise se poursuit pendant plusieurs minutes après la prise du médicament;
- si votre enfant a plusieurs crises consécutives entre lesquelles il n’a pas le temps de récupérer;
- si votre enfant ne reprend pas conscience après une crise;
- si vous croyez que votre enfant pourrait avoir subi une blessure pendant la crise.