Qu’est-ce que le VIH?
Le VIH (ou virus de l’immunodéficience humaine) est un virus qui s’attaque à certains globules blancs, aussi appelés cellules sanguines, du système immunitaire. Ces cellules permettent à l’organisme de combattre les infections. Les cellules ciblées portent divers noms : cellules CD4, cellules CD4+, cellules T, cellules assistantes ou lymphocytes CD4. Le VIH infecte les cellules CD4 et affaiblit le système immunitaire au fil du temps, d’où le risque de contracter d’autres infections graves. Cet affaiblissement porte aussi le nom de déficience immunitaire.
Les personnes infectées par le VIH sont dites séropositives et celles qui ne le sont pas sont dites séronégatives.
Le VIH affaiblit le système immunitaire et entraîne l’apparition d’autres infections ou maladies.
Une fois que le VIH a pénétré dans la cellule CD4, il se sert de sa machinerie cellulairei pour créer des copies de lui-même. Ce processus, qui se nomme réplication virale, détruit la cellule.
Chez les personnes non traitées, la quantité de copies du virus dans le sang, appelée charge virale, augmente à mesure que l’infection progresse dans l’organisme. Plus la charge virale est élevée, plus il y a des virus dans le sang.
Par conséquent, les cellules CD4 diminuent, car le nombre croissant de copies de VIH en détruisent de plus en plus. Le terme numération des cellules CD4 renvoie au nombre de cellules CD4 dans le sang. Quand le nombre de cellules CD4 diminue, le système immunitaire s a de plus en plus de mal à lutter contre les infections et la personne tombe malade.Ces infections, qui sont normalement inoffensives chez les personnes séronégatives, se nomment infections ou maladies opportunistes.
Différence entre le VIH et le sida
L’infection à VIH (ou la séropositivité) signifie que le virus a pénétré l’organisme. Certaines personnes infectées ne présenteront aucun symptôme pendant une période assez longue, tandis que des maladies apparaîtront plus rapidement chez d’autres. Une fois que votre enfant contracte le VIH, il ne s’en sera débarrassera jamais.
Le sida est le syndrome d'immunodéficience acquise. Il s’agit du stade avancé de l’infection à VIH qui se manifeste quand le système immunitaire est si affaibli que les personnes infectées sont atteintes de maladies opportunistes. Cela se produit lorsque:
- la numération CD4 est très faible,
- certains types d’infections graves ou de cancers apparaissent.
Comment les enfants sont-ils infectés par le VIH?
Chez les enfants, l’infection peut être due aux situations suivantes :
- Les femmes séropositives peuvent, à leur insu, transmettre le VIH à leur bébé pendant la grossesse, à l’accouchement ou durant l’allaitement. Certaines ne savent pas qu’elles sont infectées par le virus avant de devenir enceintes et de subir un test de dépistage. C’est de cette façon que la plupart des enfants sont infectés. Si vous êtes séropositive et enceinte, nous vous recommandons de consulter notre page Web Le VIH et la grossesse. Vous y apprendrez comment réduire le risque de transmission du virus à votre bébé et de quelle manière on détermine si votre bébé est infecté.
- Certains enfants contractent le VIH au cours d’une transfusion de sang ou de produits sanguins contaminés. Cependant, cela se produit rarement à l’heure actuelle étant donné qu’on fait le dépistage du VIH de tous les dons de sang dans la majorité des pays. De plus, les enfants peuvent être infectés par des seringues ou des instruments chirurgicaux contaminés. Toutefois, cela se produit dans les pays où le dépistage du VIH des dons destinés aux banques de sang n’est pas effectué et où les seringues et les instruments ne sont pas nettoyés et stérilisés de façon appropriée.
- Les adolescents qui ont des relations sexuelles non protégées ou les enfants ayant subi des sévices sexuels peuvent être infectés par le VIH.
- Le partage de seringues (pour l’injection de drogues) ou d’aiguilles (pour les tatouages ou le perçage corporel) ayant servi à une personne contaminée constitue un facteur de risque.
Tests de dépistage du VIH
Le médecin ne peut pas vous dire si votre enfant est séropositif simplement en le regardant. En général, rien ne peut permettre de faire la distinction entre les enfants séropositifs et séronégatifs. Les infections d’autres types que présentent les enfants peuvent être causées par le VIH. Il peut toutefois s’agir d’infections que les enfants auraient contractées de toute manière.
Tests de dépistage du VIH chez les bébés
Le médecin de votre bébé doit faire trois analyses analyses sanguines. La première est faite peu après la naissance et, d’habitude, la deuxième et la troisième se font respectivement à l’âge d’un mois et de deux mois. L’analyse sert à dépister le VIH dans le sang de votre bébé. Vous devez compter environ un mois avant que le médecin obtienne les résultats. Si ceux-ci sont négatifs (ne révèlent aucun virus), votre bébé est séronégatif, c’est-à-dire, qu’il n’a pas contracté le VIH.
Tests de dépistage du VIH chez les enfants
Chez les enfants plus âgés et les adultes, le test habituel de dépistage du VIH se sert des anticorps. Les anticorps sont des protéines que fabrique le système immunitaire pour lutter contre les infections. Quand une personne est atteinte d’une infection ou se fait vacciner, son organisme crée des anticorps pour combattre le microbe qui l’a rendu malade ou qui a été utilisé pour produire le vaccin.
Les personnes dont le sang contient des anticorps du VIH sont habituellement séropositives. Malheureusement, ces anticorps ne protègent pas l’organisme contre le VIH.
L’analyse des anticorps ne peut pas être utilisée pour les bébés étant donné que pendant la grossesse, les mères leur transmettent certains de leurs propres anticorps. Cela veut dire que les analyses des anticorps révéleront invariablement la présence d’anticorps du VIH chez les bébés auxquels ont donné naissance des femmes séropositives même s’ils ne sont pas infectés par le VIH.
Tests de suivi de l’infection à VIH
Des analyses de sang de votre enfant seront effectuées à des intervalles de trois à quatre mois afin de faire le suivi de l’infection. Deux tests seront réalisés à cette fin:
- La charge virale sera déterminée afin de mesurer la quantité de copies du VIH dans le sang. La mesure de la charge virale est exprimée en nombre de copies (c)de virus par millilitre (pm) de sang (cpm).
- On déterminera également la numération des cellules CD4. Les résultats de ce test permettent à l’équipe de soins de santé de savoir dans quelle mesure le système immunitaire fonctionne normalement. La numération habituelle de cellules CD4 chez les enfants varie selon l’âge.
Traitements de l’infection à VIH
Les deux principaux types de traitement des enfants et des adolescents séropositifs sont:
- l’administration de médicaments pour le traitement de l’infection à VIH,
- l’administration de médicaments pour prévenir d’autres types d’infections.
Médicaments servant au traitement de l’infection au VIH
Les médicaments servant au traitement de l’infection au VIH empêchent le virus de se répliquer ou de pénétrer les cellules CD4. Ils s’appellent antirétroviraux (ARV).
La plupart du temps, le traitement consiste à prendre un minimum de trois types de médicaments. Quand ces derniers sont pris en association, on parle souvent de thérapie antirétrovirale combinée ou de traitement antirétroviral hautement actif (TAHA). Comme le TAHA diminue le risque de résistance à l’un ou l’autre des médicaments, il constitue le traitement le plus efficace à long terme. La combinaison des médicaments permet de diminuer les nombre de pilules à prendre quotidiennement.
Pour que ces médicaments soient efficaces, ils doivent être pris régulièrement de la manière prescrite sans sauter de dose. En vous conformant au traitement de façon appropriée, votre enfant peut conserver la santé et vivre normalement.
Pour plus de renseignements au sujet de médicaments spécifiques, consultez le site Web Positively Good 2 Go (en anglais seulement) de SickKids.
Médicaments servant à prévenir d’autres infections
D’autres sortes de médicaments sont administrés pour lutter contre toute autre infection. Par exemple, le triméthoprime-sulfaméthoxazole (Septra) est donné pour prévenir un certain type de pneumonie grave. Les enfants ne prennent toutefois pas tous ces médicaments préventifs. Ceux-ci ne sont prescrits que si leur système immunitaire est trop affaibli pour prévenir les infections de ce type.
Gestion des médicaments anti-VIH
Votre enfant peut devoir prendre des médicaments anti-VIH. Votre fournisseur de soins de santé tiendra compte, entre autres, des facteurs suivants pour amorcer son traitement:
- ses antécédents médicaux (temps qui s’est écoulé depuis le diagnostic, symptômes et autres infections),
- sa numération de cellules CD4,
- sa charge virale.
L’équipe de soins de santé discutera avec vous des possibilités de traitement de votre enfant. Il existe de nombreuses associations possibles de médicaments. Vous et l’équipe devrez choisir une combinaison efficace pour votre enfant.
À mesure que vous apprenez à gérer les médicaments, vous connaîtrez ce en quoi consiste :
- eur efficacité : dans quelle mesure ils permettent de réduire la charge virale et d’augmenter la numération de cellules CD4 de votre enfant,
- leur durée d’action : combien de temps ils demeurent efficaces chez votre enfant,
- leur tolérance : la facilité avec laquelle votre enfant les prend ainsi que leurs effets secondaires éventuels et leur gravité.
Comment administrer les médicaments
La dose et la fréquence d’administration varient selon chaque médicament. Votre équipe de soins de santé vous dira comment et quand administrer les médicaments prescrits à votre enfant.
Les médicaments ne seront efficaces que si votre enfant les prend tous les jours à l’heure fixée. Il peut être difficile de respecter l’horaire de prise de médicaments, mais la santé à long terme de votre enfant en dépend.
L’importance de ne pas oublier de donner à votre enfant ses médicaments
Le fait de sauter des doses de médicaments peut permettre au virus de se répliquer plus facilement, ce qui augmenterait donc la quantité de copies de VIH (charge virale accrue) dans le sang de votre enfant. Lorsque la charge virale augmente, le virus peut acquérir une résistance aux médicaments et peut affaiblir davantage le système immunitaire. Le fait de sauter quelques doses est suffisant pour provoquer ces phénomènes. Si le virus acquiert une résistance aux médicaments de votre enfant, d’autres antiviraux agissant de façon similaire risquent également d’être inefficaces.
NE cessez PAS de donner les médicaments prescrits à votre enfant sans en parler préalablement à votre médecin.
Effets secondaires des médicaments anti-VIH
La plupart des gens ne présentent aucun effet secondaire des médicaments anti-VIH. Lorsque des effets secondaires se manifestent, leur importance s’échelonne de très faible à très grave. Chaque médicament provoque ses propres effets secondaires, mais ils ont également en commun. Certains effets secondaires courants sont présentés ci-dessous en fonction de leur incidence (du plus courant au plus rare).
Troubles de l’appareil digestif
Les effets secondaires les plus souvent et communément observés chez les personnes prenant des médicaments anti-VIH sont des troubles de l’estomac ou des intestins, à savoir des nausées, des vomissements, lla perte d’appétit, des diarrhées et la flatulence. L’équipe de soin peut employer le terme symptômes gastro-intestinaux (GI) pour désigner ces troubles.
L’infection à VIH peut aussi provoquer des troubles digestifs.
Voici des conseils pour composer avec les symptômes GI de votre enfant:
- donnez-lui des repas légers fréquents,
- donnez-lui une collation salée avant qu’il prenne ses médicaments,
- choisissez des aliments fades, inodores et froids.
Éruption cutanée
Les éruptions cutanées sont aussi des effets secondaires relativement courants des médicaments antirétroviraux. Dans certains cas, elles sont légères et disparaissent avec le temps sans avoir à cesser l’administration des médicaments à votre enfant. Cependant, dans d’autres cas, il peut s’agir d’un effet secondaire grave. Signalez toute éruption cutanée qui se manifeste pour la première fois à votre médecin, particulièrement si elle se produit dans le mois ou les deux mois qui suivent le moment où votre enfant a commencé à prendre un nouveau médicament.
Réactions allergiques
Avant de commencer à donner tout médicament anti-VIH à votre enfant, signalez à votre médecin toute réaction allergique à d’autres médicaments qu’a eu votre enfant auparavant.
Les éruptions cutanées que causent les médicaments anti-VIH sont habituellement légères ou modérées et ne présentent aucun danger. Toutefois, dans de rares cas, elles peuvent empirer et avoir des conséquences plus graves. Elles sont alors accompagnéesde fièvre, de nausées ou de vomissements, de cloques ou de douleurs musculaires ou articulaires. Il est donc préférable d’amener votre enfant chez le médecin s’il présente une éruption cutanée.
Syndrome lipodystrophique
Certains médicaments anti-VIH peuvent causer le syndrome lipodystrophique. Ce dernier consiste en une redistribution de la graisse dans l’organisme. Par exemple, la graisse du visage peut diminuer et celle du ventre peut augmenter. Le syndrome lipodystrophique peut aussi accroître les taux de sucre, d’insuline et de graisse dans le sang, ce qui peut avoir des répercussions à long terme sur la santé.
Toxicité du foie
Les médicaments anti-VIH peuvent endommager le foie, bien que cela ne se produise que très rarement. Les symptômes sont, entres autres, les suivants :
- nausées et vomissements,
- douleurs abdominales (maux de ventre),
- urine de couleur foncée,
- jaunissement des yeux et de la peau.
- Les dommages sont réversibles si vous cessez l’administration des médicaments assez rapidement. Des analyses de sang seront faites régulièrement pour surveiller les effets des médicaments sur le foie de votre enfant.
Gestion des effets secondaires
Signalez toujours dès que possible à votre équipe de soins de santé les symptômes de votre enfant, car ces manifestations peuvent être provoquées par un médicament. Il peut être indiquer que votre enfant continue de prendre le médicament si les effets secondaires ne sont pas trop graves étant donné qu’ils sont susceptibles de s’atténuer ou de disparaître d’eux-mêmes.
Si un effet secondaire est important ou que votre enfant ne peut pas le supporter, il devra peut-être cesser de prendre le médicament.
Assurez-vous que votre équipe de soins de santé connaît tous les médicaments et les suppléments (comme les vitamines et les herbes médicinales) que votre enfant prend, car les effets secondaires peuvent parfois être causés par des interactions entre eux.
Vous devriez aussi discuter avec votre équipe de soins de santé des effets secondaires possibles de tout nouveau médicament (y compris tous ceux qui sont naturels et à base d’herbes médicinales) avant que votre enfant commence le traitement.
Interactions entre les médicaments
Les antirétroviraux peuvent réagir avec d’autres médicaments, lesquels peuvent en accentuer ou en affaiblir l’effet. Dans certains cas, ce sont les antirétroviraux qui augmenteront ou réduiront l’effet d’autres médicaments.
Conservez une liste de tous les médicaments que votre enfant prend, y compris les autres médicaments sur ordonnance et ceux en vente libre dans les pharmacies ainsi que les vitamines et les suppléments à base d’herbes médicinales.
Divulgation
La divulgation est le fait de dévoiler aux autres personnes que vous ou votre enfant êtes porteurs du VIH. Les renseignements sur votre état sont confidentiels.
Il est néanmoins dans l’intérêt de votre enfant et dans le vôtre de divulguer ce fait aux médecins et aux autres professionnels de soins de santé comme le dentiste que vous consultez pour obtenir les meilleurs soins possibles.
Vous et votre adolescent devez réfléchir au fait de dévoiler votre état à un partenaire avant d’avoir des rapports sexuels, et en discuter. Au Canada, vous êtes maintenant tenu en vertu de la loi de divulguer votre séropositivité à toute personne avant d’avoir des relations sexuelles avec elle. Vous pourriez faire l’objet d’accusations au criminel si vous dissimulez délibérément votre état à un partenaire sexuel. La divulgation est un moyen de protéger votre partenaire et vous-même. Vous et votre adolescent pouvez adopter des pratiques sexuelles sûres et, de cette manière, prévenir la propagation d’infections transmises sexuellement (ITS).