Souvent, les bébés prématurés atteints de troubles pulmonaires de tous types auront besoin d’une forme quelconque d’oxygène d’appoint. Bien qu’il y ait plusieurs manières de fournir de l’oxygène, chacun avec ses propres avantages et risques.
Oxygène d’appoint
Bien qu’il y ait plusieurs manières de fournir de l’oxygène, plusieurs étant décrites ci dessous, la méthode la plus simple et la moins effractive consiste tout simplement d’offrir un environnement plus riche en oxygène au bébé. Cela peut être accompli en utilisant une canule nasale ou une tente à oxygène, soit une boîte de plexiglas qui recouvre la tête du bébé, ou en augmentant la teneur en oxygène d’une couveuse étanche. Apporter de l’oxygène de cette façon évite les complications plus graves que peut entraîner l’utilisation de la ventilation artificielle. Malgré cela, le bébé doit pouvoir respirer par lui-même et il y a certains risques.
Bien que cela semble contre-intuitif, les poumons peuvent être endommagés lorsqu’ils sont exposés à des niveaux d’oxygène excessifs. De plus, l’exposition du bébé prématuré à l’oxygène augmente le risque de rétinopathie de la prématurité. La fluctuation des niveaux d’oxygène au moment du développement de la rétine de l’œil est un facteur important pour la régulation de la croissance des vaisseaux sanguins. Si un bébé a une condition qui affecte le flux régulier de sang oxygéné à l’œil et autour de l’œil, les vaisseaux sanguins de la rétine peuvent croître anormalement, occasionnant la rétinopathie de la prématurité.
Pour ces raisons, les niveaux d’oxygène du sang du bébé et son environnement immédiat sont sous constante surveillance.
Ventilation artificielle
Ventilation spontanée en pression positive continue
La ventilation spontanée en pression positive continue (CPAP) consiste à apporter de l’air et de l’oxygène d’appoint, habituellement à l’aide de petits tubes placés dans le nez, appelés pinces nasales, ou à l’aide d’un masque. Parfois, bien que rarement, l’oxygène est livré plus directement aux poumons à l’aide d’un tube plus long, soit par le nez, soit par la bouche. Ce mélange d’air et d’oxygène est doucement soufflé par la pince nasale, occasionnant une pression plus grande dans la cavité orale et dans les poumons que l’environnement immédiat. Cette pression, sans être forte, aide à éviter que les poumons ne s’affaissent et facilite la respiration, puisque les poumons sont continuellement remplis d’une petite quantité de gaz et très peu d’effort est donc requis pour chaque respiration. La quantité d’oxygène donnée dans le mélange avec l’air peut être ajustée afin de satisfaire aux besoins en oxygène du corps du bébé. De plus, la pression créée dans les poumons peut aussi être ajustée. Le but est de garder les poumons dilatés sans occasionner trop de pression sur les poumons eux-mêmes. Au fur et à mesure que la respiration et la force des poumons s’améliorent, le bébé peut être sevré du CPAP en réduisant graduellement la pression et/ou en évaluant la respiration du bébé sans l’assistance du CPAP.
Ventilation artificielle conventionnelle
Dans des circonstances normales, lorsque quelqu’un respire, ses poumons se dilatent, tirant de l’air dans les poumons. Avec la ventilation artificielle conventionnelle, le ventilateur pousse une quantité mesurée de gaz dans les poumons à un certain débit visant à imiter la respiration normale. Le débit, le volume d’air (ou pression), et son taux d’oxygène peuvent tous être ajustés pour chaque bébé. Les poumons ressemblent plutôt à une bande élastique : tandis que le ventilateur pousse une quantité mesurée d’air dans les poumons, ils s’étirent. À la fin de la respiration du ventilateur, les poumons cessent de se dilater, et reprennent leur état au repos.
Les ventilateurs modernes peuvent détecter quand un bébé s’apprête à prendre une respiration, et synchroniser la respiration du ventilateur avec les respirations spontanées du bébé. De cette façon, la ventilation artificielle conventionnelle peut être utilisée comme soutien à la respiration au lieu de la remplacer.
Oscillation à haute fréquence
L’oscillation à haute fréquence (HFO) est une autre méthode pour aider l’échange gazeux sans utiliser les poussées d’un ventilateur. Elle est généralement utilisée pour les bébés ayant un risque important de développer des maladies et des lésions pulmonaires. L’HFO exerce une pression sur les poumons, les conservant dilatés, pour ensuite faire vibrer de très petits volumes d’air en va-et-vient dans les poumons à un rythme très rapide. En ayant les poumons toujours dilatés, de petits volumes d’air passent dans les poumons à 600 à 900 oscillations par minute. L’HFO a l’avantage de réduire la pression et l’étirement des poumons, puisque les poumons ne se dilatent pas et ne se vident pas. Bien que le bébé puisse respirer spontanément avec l’HFO, plusieurs deviennent à l'aise avec cela et cessent de respirer activement. Pour sevrer le bébé de l’HFO, les petits volumes d’air qui sont vibrés, ou oscillés, sont graduellement réduits. Subséquemment, au fur et à mesure que les niveaux de dioxyde de carbone augmentent dans le sang du bébé, son cerveau l’encouragera à prendre des respirations.
Jet ventilation à haute fréquence
La jet ventilation à haute fréquence (JVHF) est semblable à l’HFO, à l’exception qu’au lieu d’amener l’oxygène aux poumons par des oscillations, elle utilise une action similaire à celle d’un petit fusil à air comprimé. Il y a un apport régulier et continuel de gaz dans les poumons qui est interrompu très souvent par des jets pulsatiles de gaz dirigés à angle droit du flux régulier de gaz. Les jets de gaz pénètrent les poumons à un rythme accéléré. En général, le JVHF est souvent utilisé chez les bébés qui ont développé l’emphysème pulmonaire interstitiel. Dans cette condition, qui peut être occasionnée par la ventilation artificielle, certaines parties des poumons emplies d’air sont scindées du reste des poumons et ne fonctionnent plus.