Les crises partielles simples peuvent prendre diverses formes selon la zone touchée à l’intérieur du cerveau. Elles comprennent ce qui suit :
- des crises motrices qui entraînent un changement dans l’activité musculaire (tels que des spasmes et des secousses);
- des crises sensorielles (sensation de picotements, d’engourdissement ou de chatouillements sur une partie du corps; voir ou entendre des choses qui ne sont pas réelles);
- des crises autonomes qui entraînent un changement dans les fonctions autonomes du corps (l’enfant peut rougir ou transpirer, ou avoir la nausée ou une sensation de « soulèvement » dans son estomac);
- des crises psychiques qui entraînent un changement dans le raisonnement et les sentiments (comme la peur ou la tristesse) ou dans l’expérience (comme une illusion de déjà vu).
Les crises partielles simples s’étendent parfois à d’autres régions du cerveau. Si elles se propagent à l’ensemble du cerveau, elles deviennent des crises généralisées secondaires. L’enfant pourrait alors avoir une crise tonico-clonique.
Quels autres noms donne-t-on aux crises partielles simples?
Voici d’autres termes utilisés pour nommer les crises partielles simples :
- crises focales;
- crises localisées dès le début;
- crises motrices : crises motrices focales;
- crises sensorielles entraînant des engourdissements ou des sensations de piqures d’aiguille sur une partie du corps : crises tactiles, crises somatosensorielles.
Comment savoir si votre enfant a des crises partielles simples?
Un médecin diagnostiquera les crises partielles simples en examinant les antécédents médicaux de l’enfant, ses examens physique et neurologique et, parfois, son EEG.
Les crises partielles simples semblent différentes d’une personne à une autre, selon le centre de la crise (la zone touchée dans le cerveau). Cependant, un enfant aura habituellement le même modèle de crise à chaque fois. Une caractéristique commune des crises partielles simples est que l’enfant demeure conscient et alerte et peut se souvenir de ce qui s’est passé.
Il peut être difficile de déterminer les crises partielles simples chez les bébés et les enfants de moins de 5 ou 6 ans, car leur système nerveux est moins développé que ceux des enfants plus âgés et des adultes. Un enfant de cet âge peut soudainement arrêter de faire ce qu’il fait, sa main ou son bras peut avoir des spasmes rythmés et le fait de tenir son bras ne fera pas cesser les spasmes. Il se peut que l’enfant soulève un bras ou les deux ou qu’il tourne sa tête d’un côté. Dans de rares cas, les yeux de l’enfant peuvent regarder d’un côté.
Épilepsie motrice
Un enfant ayant une crise motrice expérimente de brèves contractions musculaires (fibrillations, spasmes ou raideurs) qui commencent souvent dans le visage, les doigts ou les orteils d’un côté du corps. Les fibrillations et les spasmes s’étendent ensuite à d’autres parties du corps du même côté, près de la zone initiale. On appelle cela une marche motrice ou une marche jacksonienne et elle se produit parce que la crise s’étend aux parties voisines de l’aire de motricité du cerveau.
En revanche, la tête de l’enfant peut se retourner sur un côté et il pourrait soulever un bras. Cela s’appelle la gesticulation.
La crise commence de la même façon chaque fois. Lorsque la crise est terminée, l’enfant peut ressentir une faiblesse ou une paralysie dans la partie touchée du corps, habituellement pendant moins de deux heures, bien que cela puisse durer jusqu’à 24heures. On appelle cela la paralysie de Todd.
Les crises motrices simples deviennent souvent des crises généralisées ou des crises partielles complexes.
Épilepsie sensorielle
Voici certains des symptômes possibles de l’épilepsie sensorielle.
- Ressentir des piqures d’aiguille ou des engourdissements dans une partie du corps (ces sensations peuvent s’étendre aux parties voisines du corps, comme dans le cas des crises motrices).
- Entendre des tintements, des bourdonnements ou des voix qui ne sont pas réels ou entendre les sons normaux comme s’ils étaient étouffés ou distordus.
- Voir des lumières ou des objets qui ne sont pas réels, voir de la distorsion ou des mouvements dans les objets qui sont réels ou voir des objets d’une taille plus petite ou plus grande qu’ils ne le sont réellement.
- Sentir ou goûter une chose qui n’est pas réelle (une sensation souvent déplaisante).
Épilepsie autonome
Un enfant ayant une crise d’épilepsie autonome peut ressentir l’un ou plusieurs des éléments suivants :
- des changements au niveau du rythme cardiaque;
- des changements au niveau de la respiration;
- de la transpiration
- la chair de poule;
- une rougeur ou une pâleur;
- une sensation étrange ou déplaisante dans l’estomac, la poitrine ou la tête.
Épilepsie psychique
Un enfant ayant une crise d’épilepsie psychique peut avoir des problèmes de mémoire et s’exprimer de façon incompréhensible. L’enfant peut avoir le sentiment de se retrouver à l’extérieur de son propre corps ou avoir des illusions de déjà vu, de jamais vu ou d’une connaissance de l’avenir. Il peut ressentir des émotions soudaines, comme la peur, la déprime ou la joie, sans raison apparente. Les enfants qui ne sont pas suffisamment âgés pour parler peuvent courir vers un de leurs parents et s’y accrocher.
Épilepsie généralisée secondaire
Une crise d’épilepsie généralisée secondaire commence par une crise partielle simple et s’étend ensuite à l’ensemble du cerveau pour devenir une crise tonico-clonique ou clonique généralisée. Cela peut se produire très rapidement et, par conséquent, il n’est pas toujours facile de constater que l’enfant a une crise partielle simple.
Combien d’enfant ont des crises partielles simples?
Les crises partielles simples sont plutôt communes. De 2% à 12% des enfants épileptiques ont des crises partielles simples.
Quelles sont les causes des crises partielles simples?
Les crises partielles simples sont souvent symptomatiques et sont causées par une blessure, une tumeur ou une malformation congénitale qui touche une partie du cerveau. La source des crises peut être très faible, ce qui fait qu’il n’est pas toujours possible de trouver la cause.
Comment les crises partielles simples sont-elles traitées?
Le traitement contre les crises partielles simples dépend de la cause sous-jacente. Dans certains cas, comme une tumeur cérébrale, une chirurgie pourrait être conseillée en tant que la première étape du traitement. Dans d’autres cas, le médecin peut prescrire des médicaments antiépileptiques. Si l’enfant continu d’avoir des crises alors qu’il prend des médicaments, il est possible de retirer la région touchée du cerveau au moyen d’une chirurgie. Cette option dépend de la mesure dans laquelle le centre des crises se trouve près des régions essentielles du cerveau, comme les régions de la parole et du langage.
En ce qui concerne l’épilepsie infantile bénigne à pointes rolandiques (EIBPR), dont les crises se produisent habituellement pendant la nuit, il se peut qu’il ne soit pas nécessaire de traiter les crises. Ce syndrome cesse habituellement sans traitement lorsque l’enfant vieilli.
Que dois-je faire lorsque mon enfant a une crise d’épilepsie partielle simple?
Une crise partielle simple touche une partie du cerveau seulement et l’enfant demeure habituellement conscient et éveillé tout au long de la crise. Si votre enfant a une crise partielle simple, assurez-vous qu’il est en sécurité. Habituellement, aucune autre intervention n’est requise.
Quelles sont les perspectives pour un enfant qui a des crises partielles simples?
Comme dans le cas de la plupart des types d’épilepsie, les perspectives pour un enfant qui a des crises partielles simples dépendent de la cause sous-jacente. L’EIBPR disparait habituellement lorsque l’enfant est âgé entre 12 et 15 ans.
Si l’enfant subit une chirurgie, les perspectives sont souvent bonnes. Le résultat de la chirurgie dépend de la cause des crises (par exemple, les chirurgies pour les tumeurs de bas grade peuvent connaître davantage de succès que les chirurgies pour les malformations), de la réussite de la chirurgie et de la capacité du chirurgien de retirer au complet le centre des crises. Les médicaments antiépileptiques pourront contrôler les crises de façon plus efficace après la chirurgie.