Épilepsie réflexe

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Apprenez-en davantage sur les causes et les traitements de l’épilepsie réflexe, une maladie rare dont les crises sont déclenchées par des stimuli précis, comme des feux clignotants.

  • L’épilepsie réflexe se produit lorsque des crises surviennent en réponse à un stimulus précis, comme des feux clignotants, un bruit soudain, certaines tâches langagières ou certains mouvements.
  • L’épilepsie réflexe affecte seulement 6 pour cent de l’ensemble des personnes atteintes d’épilepsie.
  • La forme la plus courante d’épilepsie réflexe est l’épilepsie de sensibilité visuelle ou photosensible dans laquelle le scintillement ou le clignotement de la lumière provoque des crises tonico-cloniques généralisées.
  • L’épilepsie réflexe peut être traitée en évitant ou en réduisant la stimulation, ou, si cela est impossible, à l’aide de médicaments.

Un petit nombre de personnes sont atteintes de ce que nous appelons l’épilepsie réflexe. Les crises sont déclenchées par des stimuli précis. Ceux-ci peuvent comprendre des feux clignotants, un écran d’ordinateur qui scintille, des bruits soudains, une pièce de musique particulière ou la sonnerie du téléphone.

Quels autres noms donne-t-on à l’épilepsie réflexe?

Voici d’autres termes utilisés pour nommer l’épilepsie réflexe :

  • épilepsie avec crises réflexes;
  • épilepsie à déclenchement sensoriel;
  • épilepsie sensible aux stimuli.

Il y a également de nombreux termes pour nommer les types précis d’épilepsie réflexe.

Quelles sont les causes de l’épilepsie réflexe?

Le stimulus d’une crise n’est pas la cause sous-jacente de l’épilepsie. Il envoie plutôt un message particulier à une zone du cerveau sensible et propice aux crises, excite les neurones qui s’y trouvent et cause une crise. Puisque cette zone sensible est différente pour chaque personne, les stimuli ne sont jamais exactement les mêmes d’une personne à une autre.

Différents types d’épilepsie réflexe peuvent être causés par différents éléments. L’épilepsie photosensible comporte un élément génétique, bien qu’aucun gène n’ait été identifié relativement à ce type d’épilepsie. Cependant, l’épilepsie réflexe peut également être causée par des anormalités cérébrales focales.

Quelles sont les caractéristiques de l’épilepsie réflexe?

Il existe de nombreux types d’épilepsie réflexe, selon la zone touchée à l’intérieur du cerveau. Les stimuli des crises peuvent être très précis ou faire partie de vastes catégories. Ils peuvent comprendre les éléments suivants :

  • des feux clignotants ou scintillants, y compris des écrans d’ordinateur ou des jeux vidéo (on parle alors d’épilepsie photosensible,la forme infantile la plus commune d’épilepsie réflexe et tôt ou tard, il se peut qu’elle disparaisse);
  • la vue d’une forme particulière; il s’agit de l’épilepsie réflexe avec forme visuelle;
  • songer à certaines choses;
  • effectuer une certaine tâche, comme taper au clavier; il s’agit de crises induites par des praxies;
  • lire;
  • des stimuli liés au langage, comme écrire, écouter un discours, chanter ou réciter;
  • certains passages de musique; il s’agit d’épilepsie musicogénique;
  • certains sons; il s’agit d’épilepsie audiogénique;
  • des surprises ou des sursauts;
  • manger;
  • faire certains mouvements ou être placé dans une certaine position;
  • toucher une « zone de déclenchement » particulière sur le corps;
  • l’immersion dans l’eau chaude, comme dans la baignoire.

Épilepsie de sensibilité visuelle

L’épilepsie de sensibilité visuelle peut être causée par des feux scintillants, la télévision, des clignotements ou des formes précises. L’épilepsie de sensibilité visuelle est la forme d’épilepsie réflexe la plus commune.

Épilepsie photosensible pure

Environ 40 pour cent des personnes qui ont des crises provoquées par une lumière sont atteintes d’épilepsie photosensible pure, la forme d’épilepsie réflexe la plus répandue. Chez les enfants atteints de ce syndrome, les feux scintillants provoquent des crises tonico-cloniques généralisées. Le syndrome commence habituellement lorsque l’enfant est adolescent et touche davantage les filles que les garçons. La télévision est le stimulus de crise le plus commun, mais toute source de lumière scintillante, comme une lumière qui scintille entre les arbres, peut provoquer une crise.

Plus le scintillement est lent, plus il est susceptible de provoquer une crise. Les télévisions conventionnelles à rayon cathodique scintillent au même rythme que le courant auquel elles sont branchées. En Amérique du Nord, le rythme est de 60 Hz (60 cycles par seconde), et environ 15 pour cent des gens atteints d’épilepsie photosensible y sont sensibles. En Europe, le courant est plus lent et alterne à 50 Hz; environ 50 pour cent des gens atteints d’épilepsie photosensible sont sensibles aux télévisions qui scintillent à ce rythme. Si un enfant s’installe très près de l’écran, il pourrait voir les lignes individuelles affichées à l’écran qui scintillent à la moitié de la vitesse de l’image. Les télévisions et les écrans à affichage à cristaux liquides (LCD) et les nouvelles télévisions à écran plasma à balayage progressif ne devraient pas scintiller, bien que certains utilisateurs signalent des problèmes.

La couleur de la lumière scintillante est également un facteur. Une étude a révélé que les lumières de couleur rouge et cyan (bleu-vert) qui alternent rapidement pourraient causer des crises, même lorsque le niveau global de lumière ne change pas. Les feux rouges scintillants sont plus susceptibles de causer des crises que les lumières d’autres couleurs.

L’une des vagues les plus célèbres de crises d’épilepsie réflexe s’est produite le 16 décembre 1997, au Japon, lorsque près de 700 personnes (la plupart étant des enfants) ont été traitées pour des symptômes d’épilepsie après avoir regardé un épisode de la série de dessins animés Pokémon. Le rapport officiel a déterminé que la séquence qui a causé les crises avait « une faible luminance, stimulus rouge-bleu alternant à 12 Hz ». À la suite de cet incident, certains pays interdisent maintenant que les stations de télévision diffusent des formes qui sont susceptibles de provoquer des crises.

Crises photosensibles et crises spontanées

Les enfants atteints d’épilepsie myoclonique juvénile et d’autres syndromes épileptiques idiopathiques peuvent également avoir des crises photosensibles et des crises spontanées, ce qui signifie qu’ils ont des crises non provoquées et des crises déclenchées par une lumière. Cette condition commence habituellement pendant l’enfance ou l’adolescence.

Crises sensibles aux formes

Environ 30 pour cent des personnes atteintes d’épilepsie réflexe ont des crises sensibles aux formes. Dans le cas de ce syndrome, des formes en lambaux peuvent causer des crises d’absence, des crises myocloniques ou des crises tonico-cloniques. Ces formes peuvent être vus à de nombreux endroits, y compris sur des rideaux, du papier peint, des vêtements, des marches d’escalier roulant ou l’écran de télévision lors d’un gros plan. Puisque ces formes sont très communes, l’enfant et ses parents pourraient ne pas faire le lien entre la forme et les crises.

Crises auto induites

Environ 40 pour cent des gens atteints d’épilepsie photosensible peuvent induire leurs propres crises. S’ils sont sensibles au scintillement, ils peuvent induire les crises en ondulant la main devant leurs yeux ou en fixant du regard une image déroulante verticale à la télévision. S’ils sont sensibles à des formes, ils peuvent être attirés vers les écrans de télévision ou les stores vénitiens. Certaines personnes peuvent induire des crises en roulant lentement leurs yeux vers le haut et en faisant battre leurs paupières. Certaines personnes trouvent que cette sensation est plaisante et les aide à se détendre; il arrive souvent qu’elles veulent que les crises se poursuivent. Par conséquent, il pourrait être difficile de traiter ces personnes.

Épilepsie photosensible idiopathique du lobe occipital

L’épilepsie photosensible idiopathique du lobe occipital est un syndrome rare qui commence habituellement à la puberté. Les enfants atteints de ce syndrome ont des crises partielles déclenchées dans le lobe occipital et elles deviennent souvent des crises généralisées secondaires. Les crises peuvent être déclenchées par l’un des stimuli décrits ci-dessus. Elles commencent par un phénomène visuel, habituellement des taches ou des anneaux brillants et colorés qui se trouvent dans la vision périphérique, qui peuvent être immobiles ou clignoter et qui peuvent pivoter ou bouger lentement. Certains enfants ont une vision très brouillée ou peuvent même perdre la vue pendant la crise. Les yeux et la tête de l’enfant pourraient se tourner d’un côté et il pourrait avoir des nausées ou une douleur à l’estomac, ou vomir. Certains enfants ressentent une douleur à la tête pendant la crise. Les maux de tête sont communs après les crises et la douleur est différente de celle qui est causée pendant la crise.

Crises induites par la pensée

Les crises induites par la pensée sont rares. Elles commencent lorsque l’enfant est âgé d’environ 15 ans. La plupart des gens qui ont ce type de crise sont des hommes. Avec ce syndrome, les activités qui nécessitent une réflexion complexe, comme des jeux de cartes, des jeux de société, le calcul mental ou la prise de décisions complexes, déclenchent des crises.

Crises induites par des praxies

Les crises induites par des praxies sont semblables aux crises induites par la pensée. Cependant, elles nécessitent qu’une partie du corps soit utilisée pour effectuer une tâche. Taper au clavier est un bon exemple de stimulus pour ce type de crise. Ce syndrome cause des crises myocloniques, des absences épileptiques ou des crises tonico-cloniques généralisées.

Épilepsie induite par la lecture et le langage

Épilepsie primaire de la lecture

L’épilepsie primaire de la lecture commence habituellement lorsque la personne est âgée entre 12 ans et 25 ans. Dans cette condition, les crises sont provoquées seulement par la lecture et les personnes atteintes n’ont pas de crises dans d’autres conditions. Habituellement, lorsque la personne lit, sa mâchoire claque ou subi des spasmes et si elle poursuit sa lecture, elle pourrait avoir une crise tonico-clonique généralisée. D’autres types de crise peuvent se produire. Les gens atteints de ce syndrome ont souvent des antécédents familiaux d’épilepsie et des cas d’épilepsie de la lecture dans la famille ont été signalés. L’épilepsie primaire de la lecture peut être une forme précise de l’épilepsie induite par le langage (voir ci-dessous).

Épilepsie secondaire de la lecture

L’épilepsie secondaire de la lecture est très semblable à l’épilepsie primaire de la lecture, sauf que les personnes atteintes de cette condition peuvent également avoir des crises non provoquées.

Épilepsie induite par le langage

En ce qui concerne l’épilepsie induite par le langage, des stimuli comme écrire, taper au clavier, écouter un discours, chanter ou réciter un texte peuvent déclencher des crises. Les personnes atteintes de ce syndrome ont des spasmes aux mâchoires et leur EEG affiche une activité anormale.

Certaines épilepsies symptomatiques peuvent également entraîner des crises d’épilepsie induite par la lecture ou le langage.

D’autres formes d’épilepsie réflexe

Épilepsie musicogénique

Avec l’épilepsie musicogénique, la musique est le stimulus des crises. Les personnes atteintes de ce syndrome ont souvent des stimuli très précis et, par conséquent, leurs crises sont déclenchées par une pièce de musique unique et particulière. Cependant, les chercheurs n’ont trouvé aucune caractéristique commune dans les diverses pièces de musique. Certaines personnes atteintes de ce syndrome ont également des crises non provoquées.

Épilepsie-sursaut

L’épilepsie sursaut (audiogénique) cause des crises qui peuvent être provoquées par des bruits intenses ou des surprises soudaines. Un retard du développement et des problèmes neurologiques sont souvent observés chez les personnes atteintes de ce syndrome.

Crises déclenchées par l’alimentation

Les crises déclenchées par l’alimentation ont été observées chez les enfants et les adultes. Elles sont habituellement liées à l’épilepsie partielle symptomatique. Nous ne savons pas exactement ce qui se passe en ce qui concerne ce type de crise.

Crises induites par proprioception

Il semble que les crises induites par proprioception soient provoquées par certains mouvements ou par une position particulière du corps ou des membres.

Crises induites par stimulation somatosensorielle et crises évoquées par le toucher

Les personnes qui ont des dommages au cortex sensoriel du cerveau peuvent avoir des crises déclenchées par une stimulation somatosensorielle (taper ou frotter une « zone de déclenchement » sur une région particulière du corps »).

Ce syndrome est différent des crises évoquées par le toucher qui sont des crises généralisées qui se produisent habituellement chez les bébés et les tous petits qui n’ont aucun dommage au cerveau. Ces crises peuvent faire partie d’un syndrome d’épilepsie myoclonique idiopathique plutôt bénin.

Épilepsie à l’eau chaude

L’épilepsie à l’eau chaude est commune en Inde, mais elle est rare en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe et au Japon. Avec ce syndrome, les enfants (habituellement des garçons) ont des crises tonico-cloniques complexes partielles ou généralisées lorsque de l’eau chaude est versée sur leur tête ou lorsqu’ils sont immergés dans l’eau chaude, comme dans la baignoire.

Il existe d’autres crises réflexes qui ne sont pas définies dans une catégorie, comme les crises provoquées en regardant un objet précis, comme sa propre main.

Combien d’enfant sont atteints d’épilepsie réflexe?

Environ 6 % des gents atteints d’épilepsie ont des crises réflexes. Elle touche davantage les enfants que les adultes et le nombre de filles et de femmes atteintes est plus élevé que le nombre de garçons et d’hommes.

Comment savoir qu’un enfant est atteint d’épilepsie réflexe?

L’épilepsie réflexe est définie comme le déclenchement de crises en réponse à un stimulus précis. Si vous soupçonnez que votre enfant est atteint d’épilepsie réflexe, vous pourriez aider son médecin à faire un diagnostic en prenant en note les éléments suivants :

  • ce que faisait votre enfant lorsque la crise s’est produite;
  • si les crises semblent souvent se produire dans les mêmes circonstances;
  • les stimuli soupçonnés.

Votre enfant passera probablement un EEG. Pendant l’EEG, le stimulus de crise possible pourrait être testé. Par exemple, si votre enfant est atteint d'épilepsie photosensible, on lui montrera une lumière scintillante ou des formes précises afin de confirmer si elles provoquent une crise. Toutefois, il est important de noter qu’il est possible d’obtenir un EEG anormal en réponse à une lumière scintillante sans qu’une crise d’épilepsie réflexe soit provoquée.

Comment l’épilepsie réflexe est-elle traitée?

Si le stimulus de crise de votre enfant peut facilement être évité ou si votre enfant est conscient de symptômes subtils qui pourraient indiquer qu’il est sur le point d’avoir une crise, il se peut qu’il n’ait pas besoin de prendre des médicaments antiépileptiques. Cependant, il peut être difficile d’éviter certains stimuli de crise dans la vie quotidienne. De plus, certains enfants atteints d’épilepsie réflexe ont également des crises spontanées. Dans ces cas, les médicaments antiépileptiques peuvent contrôler les crises.

La façon la plus importante de contrôler l’épilepsie réflexe est d’éviter ou de modifier le stimulus. L’équipe de traitement de votre enfant aidera à élaborer une stratégie pour qu’il puisse éviter les crises.

Si votre enfant est atteint d’épilepsie photosensible, il pourrait mettre les stratégies suivantes à l’essai.

  • Éviter les sources de lumières scintillantes.
  • Se couvrir un œil et s’éloigner de la lumière scintillante s’il ressent des fibrillations ou des spasmes au visage, aux paupières ou à une autre partie de son corps.
  • Porter des lunettes de soleil ou des lunettes polarisantes.
  • Regarder une petite télévision dans une pièce bien éclairée.
  • Utiliser une commande à distance pour éviter de s’approcher de la télévision.
  • Éviter de regarder un stimulus de crise potentiel avec les deux yeux; couvrir un œil et changer d’œil à l’occasion.

Vous pourriez examiner la possibilité de vous procurer une télévision LCD ou à écran plasma à balayage progressif, bien que ces appareils soient plus dispendieux qu’une télévision conventionnelle à rayon cathodique. Si vous vivez dans un pays dont le courant électrique est de 50 Hz, il est possible d’acheter des télévisions à rayon cathodique dont l’écran se rafraîchit à 100 Hz plutôt qu’à 50 Hz. Notez de plus que de nombreux écrans d’ordinateur peuvent être installés afin que le rafraîchissement s’effectue à différents rythmes; si votre enfant à des crises en réponse à l’écran d’ordinateur, vous pourriez être en mesure de changer le rythme de rafraîchissement de l’écran afin d’aider à éviter les crises.

Si votre enfant est atteint d’épilepsie primaire de la lecture, les stratégies suivantes pourraient être utiles.

  • Éviter de lire pendant de longues périodes.
  • Prendre de courtes pauses afin de penser à autres choses.
  • Utiliser des textes audio au lieu de lire.
  • Si les crises se produisent en réponse à des formes ou des mouvements des yeux, masquer une partie du texte.

Si l’enfant a des crises auto-induites, il se peut que ces crises soient plus difficiles à traiter. Les personnes qui ont des crises auto-induites peuvent les apprécier et vouloir qu’elles ne s’arrêtent pas. Si tel est le cas, l’enfant pourrait devoir subir une évaluation psychologique en bonne et due forme et participer à des séances de counselling.

Quelles sont les perspectives pour un enfant atteint d’épilepsie réflexe?

Les perspectives pour un enfant atteint d’épilepsie réflexe varient grandement en fonction de la cause des crises et si l’enfant a également des crises spontanées. Les perspectives sont bonnes si les crises sont contrôlées assez facilement, en évitant les stimuli de crise ou en prenant des médicaments. Environ un quart des enfants atteints d’épilepsie photosensible perdent tôt ou tard leur photosensibilité, habituellement lorsqu’ils sont âgés dans la vingtaine.

Dernières mises à jour: février 04 2010