Les nouvelles normes de diagnostic des TSA

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Découvrez le DSM-5, les nouveaux critères introduits en 2013 pour le diagnostic de l’autisme.

À retenir

  • Le DSM-5, publié en 2013, a de nouvelles normes pour la détermination des troubles du spectre autistique.
  • Les nouvelles normes utilisent deux grandes catégories de symptômes – la communication sociale et les comportements répétitifs restreints – pour établir le diagnostic.
  • D’autres conditions à remplir pour l’établissement d’un diagnostic valable de TSA sont la présence de symptômes dès la petite enfance, des répercussions significatives des symptômes sur la vie quotidienne de l’enfant et l’absence d’un diagnostic de déficience intellectuelle ou de retard de développement.
  • Les nouvelles normes sont conçues pour aider les médecins à établir des diagnostics plus précis, fiables et valables tout en reconnaissant que les TSA peuvent avoir des manifestations différentes chez chaque personne.

L’association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association; APA) a mis à jour les normes de diagnostic des troubles du spectre autistique. Publiées en 2013, ces normes figurent dans la cinquième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) de l’APA. Les nouvelles normes sont connues sous le nom de critères du DSM-5 (DSM pour Diagnostic and Statistical Manual). Note du traducteur : La cinquième édition n’a pas encore été traduite en français au moment de la publication de ces lignes.


Aperçu des critères du DSM-5

Les critères du DSM-5 ont été mis au point pour fournir aux professionnels de la santé des normes pour le diagnostic d’une série de troubles et d’affections.

Le DSM-5 remplace des critères antérieurs, de 2000, ceux du DSM-IV (TR). Ces critères étaient quant à eux une version révisée du DSM-IV, publié en 1994.

Le tableau ci-dessous présente les principales différences entre le DSM-5 et le DSM-IV.

DSM-5 (2013)DSM-IV (2000; 1994)
Utilise un seul terme générique : troubles du spectre autistique (TSA)Répertoriait cinq troubles distincts : le trouble autistique, le syndrome d’Asperger, le TED-NS, le trouble désintégratif de l’enfance et le syndrome de Rett
Utilise deux catégories de symptômes pour diagnostiquer les troubles : la communication sociale et les comportements répétitifs restreintsFaisait appel à trois catégories de symptômes pour diagnostiquer les troubles : communication; interaction sociale; comportements et intérêts restreints

Comprend une échelle à trois niveaux reflétant le degré auquel l’enfant est touché dans chaque catégorie et, en conséquence, la quantité de soutien dont l’enfant a besoin

Une personne au niveau 1 (le moins grave) a besoin de soutien régulier, mais une personne au niveau 3 (le plus grave) a besoin d’un soutien très substantiel.

Une amélioration peut permettre à l’enfant de descendre d’un niveau.

Pas d’échelle​

Principales catégories de symptômes de TSA dans le DSM-5

Difficultés dans la communication sociale

  • Un enfant qui a reçu un diagnostic de TSA a ou a eu des difficultés persistantes dans chacun des trois domaines ci-dessous.
    • Manque de réciprocité socio-affective (donner et recevoir du soutien), entre autres :
    • abord social anormal;
    • pas d’échanges conversationnels ordinaires;
    • faire peu part de ses intérêts ou émotions;
    • ne pas s’engager dans des interactions sociales ou ne pas y répondre.
  • Déficits de la communication non verbale nécessaire à l’interaction sociale, entre autres :
    • paroles qui ne concordent pas avec les expressions faciales, les gestes ou d’autres formes de communication non verbale;
    • contact visuel et langage corporel anormaux;
    • difficulté à comprendre et à utiliser la gestuelle;
    • absence d’expressions faciales ou de communication non verbale.
  • Déficits de la compréhension, de l’établissement et de l’entretien de relations, entre autres :
    • difficultés d’adaptation du comportement à des situations différentes;
    • difficultés à participer avec d’autres à un jeu d’imagination ou à se faire des amis;
    • manque d’intérêt pour les pairs.

    Si un enfant a des problèmes de communication sociale, mais qu’il ne présente aucun autre symptôme répondant aux critères des TSA, un dépistage des troubles de la pragmatique sociale et de la communication sociale est indiqué.

    Schémas de comportements répétitifs restreints

    Un enfant atteint de TSA a ou a eu des difficultés persistantes dans au moins deux des quatre domaines ci-dessous.

    • Mouvements, utilisation d’objets ou discours répétitifs, entre autres :
      • gestes répétés comme des battements des mains ou des pichenettes;
      • alignement répété de jouets ou rotation répétée d’objets;
      • répétition automatique de paroles ou d’autres sons (écholalie) ou emploi d’expressions bizarres ou inhabituelles.
    • Insistance rigide sur la monotonie, entre autres :
      • détresse extrême à la suite de petits changements ou difficultés dans les transitions, par exemple un déménagement;
      • suivi rigide de routines, par exemple le besoin d’emprunter le même itinéraire ou de manger la même nourriture chaque jour;
      • schémas ritualisés de comportement verbal ou non verbal, comme des salutations ritualisées ou des schémas de pensée rigides.
    • Fixations, intérêts très restreints, entre autres :
      • intérêt anormalement intense ou fixe pour des choses, comme une préoccupation ou un attachement profond envers des objets inhabituels;
      • intérêt excessivement circonscrit (limité) ou obsessionnel pour des choses comme les lignes de bus, les chiffres ou les lettres.
    • Hyperréactivité (réaction excessive) ou hyporéactivité (indifférence) aux images, aux sons ou aux sensations, ou intérêt inhabituel pour les éléments visuels et sonores du milieu environnant, entre autres :
      • indifférence apparente à la douleur ou à la chaleur et au froid;
      • fortes réactions négatives à des textures ou à des sons donnés;
      • tendance excessive à sentir ou à toucher des objets;
      • fascination visuelle pour les lumières ou le mouvement.

Autres normes dans le DSM-5

Il existe trois autres normes pour établir un diagnostic valable de troubles du spectre autistique.

Symptômes dans la petite enfance

Les symptômes des TSA doivent être présents dès la petite enfance, même s’ils ne sont reconnus que quand l’enfant grandit et se trouve dans des situations qui dépassent ses capacités. Cette directive encourage un diagnostic plus précoce et reconnaît un éventail de symptômes et de capacités de l’enfant qui grandit.

Déficience considérable

Les symptômes doivent provoquer des altérations cliniquement significatives dans les domaines social et professionnel (vie quotidienne) ou dans d’autres domaines importants de la vie de l’enfant.

Difficultés non attribuables à une déficience intellectuelle ou à un retard de développement

Les symptômes et les causes des difficultés relevant de troubles du spectre autistique ne peuvent pas être mieux expliqués par une déficience intellectuelle ou un retard de développement général.

Un enfant peut être atteint de TSA ainsi qu’une de ces autres affections :

Raison de l’établissement des nouvelles normes

Les chercheurs ont jugé plus logique de regrouper l’éventail des troubles qui se trouvaient dans le DSM-IV sous l’appellation unique de TSA parce que ces troubles ont en commun des causes, des symptômes, des effets et des liens génétiques. Maintenant, quand les médecins établissent un diagnostic, ils ne doivent considérer qu’une seule affection, les TSA, au lieu de plusieurs troubles possibles.

Les nouvelles normes sont également conçues pour aider les médecins à établir des diagnostics plus précis, fiables et valables. Les différentes catégories et l’échelle à trois niveaux sont un moyen plus scientifique et précis pour le diagnostic des TSA, mais restent sensibles aux manifestations de l’affection chez chaque patient.

Inquiétudes liées au DSM-5

Les critères du DSM-5 ont reçu un accueil mitigé. Certains craignent qu’ils soient interprétés trop largement ou qu’ils dissuadent les familles de faire établir un diagnostic. Pour d’autres, ils risquent d’empêcher les médecins de poser un diagnostic de TSA chez des patients de haut niveau ou de nuire à la compréhension de l’affection dans toute sa complexité et dans toutes ses manifestations, qui peuvent être différentes d’une personne à l’autre.

Promesse du DSM-5

Il y a moins de critères dans le DSM-5, mais ils sont plus stricts, plus complets et plus précis. En fin de compte, cependant, quels que soient les termes utilisés dans un diagnostic de TSA, ils ne définissent pas une personne. Chaque enfant est unique.

Pour en savoir plus sur les TSA et les services pour aider les familles et les enfants, consultez notre centre de ressources sur les troubles du spectre autistique​.

Dernières mises à jour: novembre 15 2013