Certains enfants atteints de tumeurs cérébrales qui sont traités par chirurgie, radiothérapie ou certains types de chimiothérapie développent des problèmes d’apprentissage. Ces problèmes peuvent être évidents tout de suite ou se développer lentement et apparaître un à deux ans après la fin du traitement. Ces problèmes retardés sont appelés effets neurocognitifs tardifs.
Si votre enfant risque de développer ces problèmes, vous et l’équipe soignante et les enseignants de votre enfant devrez travailler ensemble pour vous assurer que votre enfant reçoit l’aide supplémentaire dont il a besoin. Dans certains cas, une évaluation neuropsychologique pourrait être nécessaire afin de mieux comprendre les capacités de votre enfant et les secteurs qui exigent des services d’éducation spéciaux.
Quelles difficultés et quels effets tardifs un enfant peut-il ressentir après une tumeur cérébrale?
Voici quelques difficultés et effets tardifs que les enfants atteints de tumeurs cérébrales peuvent éprouver :
- Baisse du QI (quotient intellectuel).
- Problèmes d’écriture et de motricité fine.
- Problèmes d’élocution/de langage : Un enfant peut avoir des difficultés à parler clairement ou à retrouver ses mots lorsqu’il parle.
- Problèmes d’attention et de concentration : Un enfant peut être inattentif et/ou hyperactif. Il peut être capable de se concentrer pendant de courtes périodes seulement. Il peut avoir du mal à garder l’information à l’esprit.
- Lenteur : Il est plus long pour l’enfant d’exécuter des tâches ou de comprendre des choses qu’avant, ou comparativement aux autres enfants.
- Mémoire : Un enfant pourrait étudier un sujet à de nombreuses reprises, mais ne pas s’en souvenir le lendemain.
- Planification et organisation : L’enfant pourrait avoir de la difficulté à terminer des tâches, à exprimer des idées à l’oral ou à l’écrit ou à se rappeler du chemin de l’école.
- Problèmes d’épellation.
- Problèmes de lecture.
- Problèmes de mathématiques.
- Exécution des tâches quotidiennes ou des corvées de manière indépendante.
Quelles sont les causes des effets tardifs
Le cerveau est composé de différentes régions qui ont chacune des fonctions bien précises. Les tumeurs dans certaines parties du cerveau peuvent affecter les fonctions de cette région spécifique ou les fonctions qui reposent sur des réseaux élargis qui incluent cette région. Le cerveau possède de nombreuses cellules pensantes (neurones). Ces cellules sont reliées par des voies électriques (axones). Un type d’isolant appelé substance blanche (myéline) entoure ces voies. Elle augmente la vitesse de communication entre les cellules.
Parfois, les radiations ou certaines chimiothérapies endommagent cette isolation, ou matière blanche. En conséquence, les messages qui vont et viennent le long des voies entre les cellules pensantes ne sont pas délivrés aussi rapidement ou efficacement. Certains traitements, comme la radiothérapie, peuvent également endommager les vaisseaux sanguins du cerveau. Des facteurs supplémentaires, tels que des convulsions ou une pression accrue du liquide dans le cerveau (hydrocéphalie), peuvent également endommager les cellules cérébrales et affecter le fonctionnement du cerveau.
Qui présente le plus de risques de développer des problèmes?
La recherche a montré que plusieurs facteurs différents peuvent affecter le risque de développer des difficultés et des effets tardifs. Ceux-ci comprennent :
- Le type de tumeur cérébrale et son siège dans le cerveau.
- Le type de traitement requis. Par exemple, la radiothérapie du cerveau entier endommage davantage un cerveau en développement que les méthodes de traitement par rayonnement focal ou plus ciblées.
- Âge au traitement. Chez les jeunes enfants, le système nerveux est moins développé et plus susceptible d’être endommagé par les traitements.
- Sexe de l’enfant. Plusieurs études ont montré que les filles sont touchées plus souvent et plus gravement que les garçons. Personne ne sait exactement pourquoi.
- Complications associées, telles qu’hydrocéphalie, crise et perte d’audition.
Peut-on prévenir les séquelles?
Les médecins essaient de réduire autant que possible les effets potentiellement toxiques ou négatifs des traitements. Par exemple, ils peuvent essayer de retarder la radiothérapie aussi longtemps qu’ils le peuvent, car elle affecte davantage la cognition et l’apprentissage des jeunes enfants.
Comment traiter les effets tardifs?À l’école
L’expérience a montré que la meilleure façon d’enseigner aux enfants ayant des problèmes cognitifs ou des problèmes d’apprentissage est d’utiliser un enseignement direct et individuel. Si votre enfant ne reçoit pas de ressources supplémentaires à l’école, cherchez à savoir ce à quoi il a droit et essayez de trouver des moyens de vous assurer qu’il l’obtient.
Si un enfant reçoit des traitements de radiothérapie, des interventions précoces sont importantes. Tentez de rencontrer un neuropsychologue afin d’obtenir le plus d’information possible. En règle générale, les enfants de l’école maternelle et de première année ont besoin de développer leurs aptitudes de base en lecture, en écriture et en calcul le plus possible, même plus que leurs collègues de classe. Du tutorat supplémentaire et d’autres types de soutien sont importants même à ce stade, avant d’observer des changements. Quand les effets de la radiothérapie commenceront à se faire sentir, il deviendra beaucoup plus difficile d’apprendre ces aptitudes.
À l’école, certains enfants pourraient avoir besoin de services d’éducation spéciale. Certains d’entre eux pourraient terminer l’école secondaire et aller à l’université, alors qu’il sera préférable pour d’autres de suivre un programme de formation professionnelle.
À la maison
À la maison, les enfants peuvent tirer profit d’un environnement riche en langage et en chiffres. Pour aider, vous pouvez raconter beaucoup d’histoires, chanter des chansons pour apprendre les chiffres et compter ensemble, en plus de faire des travaux dans des livres d’exercices de mathématiques et de lecture. Les frères et sœurs d’âge scolaire pourraient aussi aider. Les professeurs ou une personne-ressource de l’école pourraient recommander de bonnes ressources à utiliser à la maison.
Les enfants peuvent trouver difficile d’apprendre une deuxième ou une troisième langue. Il pourrait s’agir d’un problème pour les familles qui parlent plus d’une langue ou qui ne parlent pas l’anglais à la maison. L’équipe de traitement pourrait avoir des suggestions afin de composer avec une telle situation.
Évaluation neuropsychologique
Une évaluation neuropsychologique peut aider à fournir des recommandations de base pour votre enfant dans l’environnement d’une classe d’école. Cette évaluation est menée par un neuropsychologue qui travaille à l’hôpital. Parlez à votre équipe de traitement pour qu’elle vous adresse à un neuropsychologue. Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements, consultez la page « Évaluation neuropsychologique » de la présente section. L’école peut mener une évaluation semblable, mais moins détaillée, que l’on appelle une évaluation psychopédagogique. Pour les deux types d’évaluation, on rédigera un rapport qui comprendra des suggestions propres à la situation de votre enfant. Quelques-unes des suggestions suivantes pourraient être appropriées pour certains enfants :
- asseyez l’enfant près de l’avant de la salle de classe pour l’aider à se concentrer et éviter les distractions;
- fournir moins de travaux écrits;
- utiliser des aides visuelles pour enseigner, comme des tableaux et des illustrations;
- fournir de l’aide avec l’organisation de projets;
- utiliser des manuels enregistrés;
- fournir une technologie d’assistance comme des logiciels à commande vocale);
- allouer du temps supplémentaire pour les examens et les travaux à remettre;
- offrir de l’aide pour les principales difficultés;
- préparer un régime d’apprentissage modifié;
- offrir une éducation spéciale;
- demander au professeur de vérifier auprès de votre enfant chaque jour pour voir comment il va;
- offrir des pauses fréquentes.
Finalement, vous pouvez aider votre enfant à trouver un aptitude ou un intérêt où il excelle. Par exemple, la créativité de votre enfant pourrait être demeurée la même ou avoir augmenté. Mettez l’accent sur les réussites de votre enfant.
Les répercussions des problèmes d’apprentissage sur la vie affective
Cela peut être difficile pour votre enfant s’il développe des problèmes cognitifs ou d’apprentissage à la suite de la tumeur ou du traitement. Les tâches qui lui étaient routinières peuvent devenir complexes. Il pourrait voir ses collègues de classe apprendre plus vite que lui. Parfois, s’il se produit certains changements dans son cerveau, votre enfant pourrait trouver difficile de contrôler ses émotions. Ses devoirs peuvent lui occasionner de la frustration et ses activités quotidiennes de l’irritation.
Il peut être utile de parler à votre enfant de ces problèmes, pour voir comment il se sent et comment vous pouvez l’aider à composer avec certaines questions.
Voici d’autres idées qui pourraient aider votre enfant.
- Mettez l’accent sur les autres aptitudes, talents et intérêts de votre enfant. Donnez-lui des occasions de montrer ses aptitudes.
- Représentez votre enfant à l’école. Le fait de créer un environnement scolaire adapté avec son professeur et ses collègues de classe rendra plus facile son retour à l’école. Pour faciliter son apprentissage, assurez-vous qu’un soutien supplémentaire est disponible
- Mettez l’accent sur la personnalité de votre enfant plutôt que sur les notes scolaires. Quand la situation s’y prête, félicitez votre enfant pour ses actions et ses efforts.