L’activité électrique à l’intérieur du cerveau est, normalement, soigneusement équilibrée. Les neurones déchargent de façon individuelle ou en petits groupes pour accomplir une tâche, puis cessent de le faire. Une crise se produit si de nombreux neurones déchargent en même temps de manière incontrôlée. Ces décharges dépendent d’une combinaison de facteurs qui entravent le bon fonctionnement du cerveau.
Une crise se produit si de nombreux neurones déchargent en même temps dans un éclatement incontrôlé. Ces décharges entraînent une combinaison de facteurs qui interfèrent avec la façon normale de fonctionner du cerveau.
- L’excitation et l’inhibition deviennent déséquilibrées; soit qu’il y ait trop d’excitation ou qu’il n’y ait pas suffisamment d’inhibition.
- Un petit groupe de neurones commencent à décharger en même temps.
- Les autres neurones qui se trouvent à proximité ou dans l’ensemble du cerveau commencent à décharger ensemble à cause des connexions anormales entre des neurones ou des groupes de neurones. Ces décharges sont appelées hypersynchronie.
- Les neurones qui participent à la crise d’épilepsie envoient des instructions aux parties du corps qu’ils contrôlent. Puisque le cerveau est le centre de contrôle du corps, l’activité électrique incontrôlée dans le cerveau a des répercussions sur le corps. Les effets de la crise dépendent de l’endroit où survient la crise dans le cerveau.
- Si l’activité électrique est confinée dans une partie du cerveau, cela entraînera une crise d’épilepsie partielle. Si elle s’étend dans l’ensemble du cerveau, cela entraîne une crise d’épilepsie généralisée.
Crise provoquées et non provoquées
Les crises peuvent être provoquées ou non provoquées.
- Les crises provoquées sont le résultat direct et immédiat d’une cause comme une blessure à la tête, une fièvre élevée, une infection, des drogues, le retrait d’un médicament ou l’hypoglycémie. N’importe qui peut avoir une crise unique dans de telles conditions. Les crises provoquées sont moins susceptibles de ce reproduire et ne sont pas considérées comme des crises d’épilepsie.
- Lorsqu’une crise n’est pas provoquée par une cause immédiate et aiguë comme celles dont il est question ci-dessus, il s’agit d’une crise non provoquée. Si un enfant a une ou deux crises non provoquées, ces crises sont considérées comme des crises d’épilepsie.
À propos du seuil épileptogène
Le seuil épileptogène n’est pas une mesure précise. Il s’agit d’un concept, d’une façon de penser en ce qui concerne l’équilibre entre l’excitation et l’inhibition des neurones à l’intérieur du cerveau.
Les crises d’épilepsie de Sarah sont bien contrôlées à l’aide de médicaments antiépileptiques. Elle doit subir un test important demain. Elle se couche trois heures plus tard que d'habitude pour étudier et prend ensuite ses médicaments avant d’aller dormir. Le jour suivant, elle fait une crise d’épilepsie au petit-déjeuner.
En temps normal, Sarah n’aurait pas eu de crise, puisque ses médicaments et ses heures régulières de sommeil maintiennent son seuil épileptogène élevé. La combinaison de la prise des médicaments en retard et de la perte de trois heures de sommeil a réduit son seuil épileptogène à un niveau suffisant pour déclencher une crise.
Voici certains facteurs qui peuvent diminuer le seuil épileptogène d’une personne qui souffre d’épilepsie :
- la fatigue ou l’excitation;
- la maladie avec ou sans fièvre;
- l’alcool.
Bien qu’un seul de ces facteurs ne soit pas, à lui seul, suffisant pour causer une crise, une combinaison de facteurs peut réduire suffisamment le seuil épileptogène pour déclencher une crise. Il est reconnu que des facteurs comme la maladie ou le manque de sommeil sont des déclencheurs de crises d’épilepsie.
Voici certains des facteurs qui peuvent rehausser le seuil épileptogène :
- dormir suffisamment chaque nuit;
- les médicaments antiépileptiques (pour les personnes qui font des crises d’épilepsie).
Cela signifie qu’une personne qui souffre d’épilepsie peut être en mesure de réduire le risque d’avoir une crise en dormant suffisamment et en prenant ses médicaments antiépileptiques tels que prescrits. Cela est plus facile pour les adultes que pour les enfants. Puisque le corps d’un enfant change de jour en jour, il peut être difficile de trouver l’équilibre qui convient.
Les crises d’épilepsie endommagent-elles le cerveau?
La discussion à savoir si une crise unique ou de brèves crises peuvent causer des dommages cérébraux se poursuit. Nous ne savons pas encore si une crise unique peut causer la mort de cellules ou si ce sont les effets cumulatifs qui causent des dommages.
Nous savons ce qui suit.
- Alors que les enfants qui ont de multiples crises pendant une longue période risquent de subir des effets à long terme, les enfants qui n’ont qu’une crise ou de brèves crises au cours de leur vie ne subissent habituellement aucun effet à long terme.
- Dans les études sur les animaux, les crises d’épilepsie qui durent plus de 30 minutes et les crises fréquentes et récurrentes semblent causer la mort de certaines cellules et peuvent avoir des conséquences sur l’apprentissage et la mémoire. Nous ne savons pas encore ce que ces études sur les animaux signifient pour les soins aux enfants.
- Si l’épilepsie chez les enfants est causée par des anormalités sous-jacentes dans le cerveau, ce problème ou ces anormalité peuvent également causer des problèmes sur le plan de l’apprentissage et du comportement.
Mon enfant peut-il mourir à cause d’une crise?
Il est très rare qu’un enfant meurt en raison d’une crise. Toutefois, les personnes atteintes d’épilepsie, en particulier l’épilepsie symptomatique ou cryptogénétique, ont un risque plus élevé de mourir que celles qui n’en sont pas atteintes. Les risques varient grandement et dépendent de chaque enfant. Parlez au médecin au sujet de la situation de votre enfant.
Le risque de décès est plus élevé dans les cas suivants :
- l’enfant souffre d’un grave désordre neurologique sous-jacent;
- l’enfant souffre d’un état de mal épileptique prolongé; cependant, l’état de mal épileptique est moins susceptible de causer la mort chez les enfants que chez les adultes;
- l’enfant se blesse pendant une crise, par exemple une blessure à la tête, une noyade, des brûlures ou une suffocation.
En l’absence de ces facteurs, les risques que l’enfant meurt sont très faibles. La plupart du temps, le décès est lié à une cause sous-jacente de l’épilepsie. Si un enfant est en bonne santé, le risque de décès est faible. Parlez avec le médecin de votre enfant au sujet des risques précis à son sujet.
Mort subite inexpliquée (MSI) de l’épileptique
La MSI signifie la mort sans raison évidente d’une personne épileptique. Cela est rare, particulièrement chez les enfants, et difficile à prévoir. La plupart du temps, la personne est retrouvée morte dans son lit le matin.
La MSI n’est pas toujours liée à une crise d’épilepsie récente. Dans certains cas, rien n’indique que la personne a eu une crise récente.
Les facteurs de risque de MSI comprennent de fréquentes crises convulsives généralisées (tonico-cloniques), l’utilisation de multiples médicaments contre les convulsions et l’inobservation du régime de médication (tel que manquer des doses). Les facteurs de risque de MSI chez les enfants n’ont pas été clairement définis. Toutefois, des recherches sont en cours dans ce domaine.
D’autres renseignements sur la MSI et du soutien pour les familles touchées sont disponibles à SUDEP Aware.
Réduire les risques
Assurez-vous que votre enfant prend des précautions raisonnables pour sa sécurité. Comme tous les enfants, ceux qui sont épileptiques ne devraient jamais nager ou prendre un bain seuls et devraient porter un casque de protection lorsqu’ils font des activités comme de la bicyclette, du rouli-roulant, du patin à roues alignées ou de l’équitation. Finalement, assurez-vous que les gardiennes, les enseignants et les entraîneurs savent quoi faire si votre enfant a une crise d’épilepsie.
La plupart des experts estiment que la meilleure façon de prévenir la MSI est de collaborer avec le médecin afin d’éviter les crises en prenant le moins de médicaments possible. On encourage également les personnes épileptiques à prendre leurs médicaments correctement, ainsi qu’à déterminer et à réduire au minimum les déclencheurs de crise.