Il existe une foule de formes de psychothérapie visant à soulager la douleur chez les enfants : l’éducation, le counseling, l’imagerie, l’hypnose, la rétroaction biologique, les stratégies comportementales. Ces traitements s’attaquent aux facteurs affectifs, intellectuels et comportementaux qui influent sur la douleur et l’incapacité.
La douleur n’est pas seulement causée par l’ampleur des blessures physiques ou la gravité de la maladie. Elle comporte toujours une composante psychique : ce que perçoivent les enfants et les familles, ce qu’ils font, ce qu’ils ressentent. Par exemple, si l’enfant croit que sa douleur signifie qu’il est grièvement blessé ou qu’il a contracté une maladie grave, sa souffrance sera plus intense. Au contraire, s’il se fait mal pendant qu’il dispute une partie de hockey serrée, il se peut qu’il ne remarque rien avant de quitter la glace ou même avant la fin de la partie.
Personne ne s’étonnera donc d’apprendre qu’on peut influer sur le degré de douleur ressenti et sur notre réaction émotionnelle en modifiant sa perception, son comportement ou ses émotions.
Les méthodes psychologiques visent à soulager la douleur et à atténuer son effet sur la vie du malade. Il arrive souvent que la douleur envahisse tous les aspects de la vie du patient et l’empêche de pratiquer normalement ses activités : aller à l’école, faire de l’exercice, passer du temps avec ses amis. Comme il a moins de distractions dans sa vie, il passe plus de temps à penser à sa douleur, ce qui crée un cercle vicieux.
Dans le cas de toute maladie chronique, y compris la douleur chronique, on devrait toujours chercher à ce que le patient mène une vie qui soit la plus normale possible — qu’il redevienne maître de son existence. Les méthodes psychologiques s’attaquent aux volets du raisonnement, du comportement et des sentiments. Elles sont aussi utiles parce que l’enfant peut y faire appel chez lui, à l’école ou en jouant. Autrement dit, le jeune en proie à la douleur a l’impression d’être le maître de sa vie, plutôt que les professionnels de la santé ou sa souffrance.
Tenir les enfants au courant
L’une des méthodes d’atténuation de la douleur les plus puissantes consiste à expliquer à l’enfant — en termes adapté à son âge — ce qui se passe, ce que signifie sa douleur et ce qu’il peut faire pour la maîtriser. Par exemple, il faut expliquer à tous les enfants ce à quoi ressemblera leur intervention médicale. Il faut en discuter en toute honnêteté, compte tenu du niveau de compréhension et d’intérêt de l’enfant. Si une intervention est douloureuse, les parents doivent l’avouer à leur enfant. Ils doivent lui décrire ce qui se passe en termes généraux : « on nettoie ta plaie », « l’infirmier applique une crème ou un médicament anesthésiant qui va t’engourdir la peau », etc.
Il est important de dire à l’enfant ce qu’il verra, sentira et entendra peut-être pendant l’intervention. Essayez d’employer des termes qui ne l’effraieront pas, inspirés des expériences qu’il a vécues ou des sensations qui lui sont familières. Par exemple, vous pourriez dire de la seringue qu’elle est pointue et qu’elle donne une sensation de picotement : « moi, ça me rappelle un dard d’insecte. Je me demande si toi, tu auras la sensation que c’est un petit dard ou que tu sentiras un peu de froid? » Ainsi, votre enfant se concentre sur la sensation elle-même plutôt que sur la peur d’avoir mal.
La plupart des techniques décrites dans cette section se recoupent. Elles sont toutes conçues pour atténuer la douleur par la relaxation. Nombre d’entre elles peuvent être utilisées en combinaison, ce qui soulagera la douleur encore davantage.
Consultez un membre de l’équipe de soins de santé ou de gestion de la douleur. Il vous précisera quelles techniques de cette section conviennent à votre enfant. Dans certains cas, certaines techniques ne sont pas adaptées à votre enfant. Les membres de l’équipe de soins de santé — psychologues, psychiatres, infirmiers, algologues (spécialistes de la douleur) — peuvent vous aider, votre enfant et vous-même, à vous familiariser avec l’application la plus pertinente et la plus efficace des techniques recommandées.