On sait peu de choses jusqu’à présent sur les traitements du trouble d’alimentation sélective et/ou d’évitement les plus efficaces, en particulier dans le cas de jeunes patients. Règle générale, le traitement proposé sera le même que celui offert pour traiter les enfants et les adolescents aux prises avec une anorexie mentale.
Traitement médical en milieu hospitalier
Si votre enfant a perdu beaucoup de poids et qu’il est dans un état de santé précaire (une fréquence cardiaque lente ou irrégulière ou une tension basse), il faudra le garder en observation à l’hôpital afin de suivre étroitement l’évolution de sa fréquence cardiaque, de sa tension artérielle et de son poids.
L’ARFID occasionne une perte de poids importante chez l’enfant et l’amène à restreindre de beaucoup son apport alimentaire. En milieu hospitalier, l’enfant recevra les nutriments dont il a besoin pour l’aider à se refaire une santé. Il sera sans doute également moins actif pendant son séjour à l’hôpital.
L’équipe de soins de votre enfant ajustera sa nutrition pendant son séjour à l’hôpital afin qu’il puisse reprendre un poids santé de manière graduelle et constante. L’objectif est d’alimenter votre enfant en nutriments de manière à ce qu’il prenne du poids tout en introduisant à nouveau divers aliments qu’il a pu décider de supprimer durant sa maladie.
À titre de parent ou de soignant, vous serez normalement appelé à participer à l’alimentation de votre enfant en aidant à surveiller ses repas. Le but est de faire en sorte qu’il obtienne son congé de l’hôpital lorsque son état de santé sera considéré comme étant sécuritaire au point de pouvoir quitter l’hôpital (votre enfant ayant retrouvé un poids santé ainsi qu’une fréquence cardiaque et une tension artérielle stables).
Le traitement en consultation externe avec le soutien d’une équipe de soins
Si l’état de santé de votre enfant aux prises avec l’ARFID est stable et ne nécessite pas un séjour à l’hôpital, il sera pris en charge par le programme de traitement des troubles alimentaires en consultation externe. Il sera alors confié à une équipe de spécialistes, composée d’un psychiatre, d’un psychologue, d’une diététicienne, d’un pédiatre spécialisé dans le traitement des enfants ou des adolescents, selon les cas, et d’un infirmier ou d’une infirmière ou d’un travailleur social. Ces professionnels conjugueront leurs efforts afin de mettre en place le plan de soins le mieux adapté aux besoins particuliers de votre enfant.
Votre enfant devra se rendre à l’hôpital pour ses rendez-vous, mais il n’aura pas à y séjourner. Les rendez-vous visent à offrir une psychothérapie à votre enfant afin de régler ses problèmes alimentaires et à assurer un suivi régulier de son poids, de sa fréquence cardiaque et de sa tension artérielle. En outre, le suivi de son poids permet à l’équipe de soins de vérifier le rythme de reprise du poids de votre enfant. La prise de poids est effectivement un élément essentiel du retour de votre enfant à un état de santé optimal.
La thérapie nutritionnelle
La famille est parfois surprise de constater à quel point l’enfant avait besoin de nutriments simplement pour permettre à son organisme de commencer à reprendre du mieux et à retrouver un poids santé. Si votre enfant suit une thérapie, il convient de réintroduire les aliments qu’il avait exclus de son alimentation pendant son trouble alimentaire et de l’amener à consommer divers aliments de chaque groupe alimentaire.
Les interventions comportementales
Les interventions comportementales des techniques d’intervention destinées à amener un individu à modifier son comportement. La « thérapie par exposition » est l’une des techniques employées à cette fin. Elle consiste à exposer l’enfant, dans un contexte où il se sent en sécurité, à un aliment qu’il évite ou envers lequel il éprouve de la crainte, dans le but de l’amener à surmonter ses sentiments négatifs envers cet aliment. Il y a aussi la méthode de l’enchaînement alimentaire, qui consiste à introduire des aliments du même groupe ou sous-groupe alimentaire que ceux que l’enfant consomme déjà, le concept étant qu’il sera plus susceptible de les accepter.
La psychothérapie
Certains enfants ou ados aux prises avec l’ARFID éprouvent des épisodes dépressifs ou de l’anxiété. Lorsque cela nuit à leur saine alimentation, ils pourraient bénéficier de la participation à une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou à d’autres thérapies destinées à traiter les causes sous-jacentes de leur trouble. La TCC est une psychothérapie axée sur l’atteinte d’objectifs dont le but est d’aider l’individu à modifier ses schèmes de pensée ou son comportement à la source de ses problèmes de santé mentale.
La prise de médicaments
L’enfant anxieux ou dépressif au point que cela compromet son fonctionnement normal ou l’empêche de prendre activement part à sa thérapie destinée à l’affranchir de son trouble alimentaire, on pourrait lui prescrire des médicaments en sus de sa psychothérapie. Les antidépresseurs sont les médicaments prescrits le plus souvent à cette fin; il arrive parfois qu’on prescrive des antipsychotiques pour aider l’enfant à surmonter un problème d’anxiété sévère ou pour contrer la distorsion de ses schèmes de pensée.
En savoir plus
Pour plus d’informations sur trouble d’alimentation sélective et/ou d’évitement (ARFID), consultez les pages suivantes:
L’ARFID: présentation générale
L’ARFID: signes avant-coureurs
L’ARFID: complications médicales
L’ARFID: comment aider votre enfant à la maison
Ressources
NEDIC – Centre d’information sur les troubles alimentaires (Canada)
NEDA – Association nationale des troubles alimentaires (États-Unis)
L'académie américaine de pédiatrie – Eating Disorders in Children
BEAT – Lutter contre les troubles alimentaires (Royaume Uni)
Troubles alimentaires Kelty (Centre de ressources sur la santé mentale Kelty, Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique)
Le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario –Troubles de l'alimentation