En général, les bébés prématurés s’en sortent très bien. Avant le développement des unités néonatales des soins intensifs, bien des bébés prématurés ne survivaient pas. L’introduction de la couveuse, de la ventilation artificielle et des autres technologies et techniques médicales, ainsi qu’une compréhension plus complète de la physiologie des bébés nouveaux-nés, ont permis d’augmenter de façon spectaculaire le taux de survie des bébés prématurés. Ainsi, certains bébés prématurés qui n’auraient pas survécu dans le passé peuvent maintenant vivre, mais ils risquent d’avoir des troubles permanents. Les professionnels de la santé font cette distinction en utilisant les termes « morbidité » et « mortalité ».
Mortalité et morbidité
La mortalité est le taux de décès ou le nombre de bébés prématurés admis à une unité néonatale des soins intensifs qui ne survivent pas comparé à ceux qui survivent. Comme on l’a vu précédemment, le taux de mortalité des bébés prématurés s’est amélioré de façon spectaculaire au cours des 20 dernières années.
Aujourd’hui, la grande majorité des bébés ayant accès à la technologie et aux techniques médicales modernes disponibles à l’unité néonatale des soins intensifs survivent. Parallèlement, ces technologies et techniques médicales ont des limites; certains bébés nés trop tôt sont trop petits pour être sauvés, ou pour l’être sans incapacité ou morbidité grave.
La morbidité est le nombre de bébés qui survivent avec des complications permanentes, comparé au nombre d’entre eux qui survivent sans complications permanentes. Les troubles d’apprentissage et de comportement, de mouvement et de coordination, de la vue et de l’ouïe ne sont que quelques-unes de ces complications.
Quoique bien des bébés prématurés aient une vie normale et saine, le taux de réussite concernant la morbidité n’est pas aussi spectaculaire que l’amélioration en ce qui concerne la mortalité. En effet, les deux statistiques sont reliées : la médecine réussit à sauver les bébés prématurés, surtout les grands prématurés, qui ont tendance à avoir plus de complications que les autres bébés prématurés.
En général, le sort des bébés prématurés dépend :
- de l’âge gestationnel, ou du nombre de semaines que le bébé prématuré a passées dans l’utérus;
- du poids du bébé à la naissance;
- du nombre de complications médicales et de leur ampleur.
Le spectre de la prématurité : légèrement prématurés, modérément prématurés et les grands prématurés
Selon leur âge gestationnel et leur poids de naissance, les bébés prématurés sont classés dans trois catégories générales : légèrement prématurés, modérément prématurés et les grands prématurés.
- Les bébés légèrement prématurés sont nés entre 33 et 36 semaines complètes d’âge gestationnel ou ont un poids entre 1500 et 2500 grammes (environ de 3 lb 5 oz à 5 lb 8 oz), ou les deux.
- Les bébés modérément prématurés sont nés entre 28 et 32 semaines complètes d’âge gestationnel et ont un poids de naissance allant de 1000 à 1500 grammes (environ 2 lb 3 oz à 3 lb 5 oz).
- Les grands prématurés sont nés avant 28 semaines complètes d’âge gestationnel ou ont un poids de naissance de moins de 1000 grammes (environ 2 lb 3 oz).
Les bébés légèrement prématurés s’en sortent mieux que les bébés modérément prématurés, qui eux s’en sortent mieux que les grands prématurés, ce qui est logique : excepté les autres complications qui ne sont pas causées par la prématurité, plus le bébé reste longtemps dans l’utérus, plus ses organes sont développés et donc plus il est préparé aux défis du monde extérieur.
Statistiques et individualité du bébé
Puisque ce site traite des complications particulières, les résultats des statistiques relatives à ce trouble sont fournis le cas échéant. Cependant, les statistiques concernant la mortalité et la morbidité sont basées sur des groupes de données et ne tiennent pas compte de l’individualité du bébé.
Le corps est un réseau d’interconnexion. La façon dont deux complications ou plus interagissent peut avoir d’importantes conséquences sur la morbidité et la mortalité, ce qui rend le dénouement d’une maladie difficile à prévoir.
Certains grands prématurés, bien que très peu, s’en sortent étonnamment bien et deviennent des enfants en santé. Inversement, certains bébés légèrement prématurés pour qui ont avait bon espoir développent des complications et des troubles permanents ou ne survivent tout simplement pas.
Cela ne veut pas dire qu’il faut ignorer les statistiques et les résultats; ces renseignements sont extrêmement utiles aux médecins et autres professionnels de la santé dévoués à produire les meilleurs résultats possibles pour les bébés prématurés. Les données concernant la mortalité et la morbidité peuvent aider le personnel médical à prévoir les troubles qui ne se sont pas encore manifestés et ainsi permettre un traitement préventif qui procurera des bienfaits au bébé.
Les résultats des statistiques ne sont pas définitifs. Ils sont plutôt un guide que les professionnels de la santé, les parents et les familles peuvent utiliser. Compte tenu de toutes les combinaisons possibles de complications auxquelles les bébés prématurés peuvent faire face, il peut se révéler complexe, voire impossible, de prévoir les résultats réels. D’autres fois, une complication particulière ou une série de complications peuvent faciliter la prévision des résultats, qu’ils soient bons ou mauvais.
Pour cette raison, le personnel de l’unité néonatale des soins intensifs parlera en termes de probabilité : par exemple, ils peuvent affirmer que 75 % des bébés atteints d’un trouble particulier se remettront complètement sans complications permanentes. Il est impossible de prévoir avec certitude absolue le sort d’un seul bébé.