Le nerf vague est l’un des douze nerfs crâniens qui transmettent de l’information à destination et en provenance du cerveau. La stimulation électrique intermittente du nerf vague semble réduire ou prévenir les crises.
Comment fonctionne la stimulation du nerf vague?
Le générateur d’influx est implanté dans la poitrine au moyen d’une opération tout juste sous la peau. Ce générateur est programmé pour transmettre, de manière intermittente, de petits courants électriques via un fil rattaché au nerf vague dans le cou. Nous ne savons pas pourquoi la stimulation électrique du nerf vague est efficace pour prévenir les crises. Il se pourrait que ce soit attribuable à des changements dans le tronc cérébral et le thalamus, ou encore au fait que la stimulation électrique puisse intercepter l’activité cérébrale anormale associée aux crises.
Le générateur fonctionne automatiquement 24 heures par jour. Le médecin se sert d’une commande de programmation externe et d’un logiciel pour lire et modifier la force et la fréquence de la stimulation. Après l’implantation initiale du générateur, on le règle habituellement à 30 secondes de stimulation toutes les cinq minutes au début. La force du signal électrique commence habituellement à 0,25 ou à 0,5 milliampères (mA), que l’on augmente ensuite tous les mois de 0,25 mA. La fréquence de la stimulation peut aussi être ajustée pour que la stimulation ait lieu plus souvent.
On donne aussi aux patients un aimant, qui agit en tant qu’interrupteur du générateur. Quand un patient sent le début d’une crise, il peut passer l’aimant au-dessus du générateur d’influx pour que les stimulations augmentent. Pour certaines personnes, cette stimulation additionnelle peut empêcher la crise de progresser, la raccourcir ou en réduire l’intensité. L’aimant peut aussi servir à fermer le stimulateur temporairement.
La vie de la pile du générateur est d’environ six ans, après quoi l’instrument doit être remplacé. Cela nécessite une nouvelle intervention chirurgicale, semblable à la première.
Quels sont les troubles et les personnes, pour qui la stimulation du nerf vague convient le mieux?
La stimulation du nerf vague sert à traiter les crises partielles et généralisées tant chez les adultes que chez les enfants. On l’envisage dans les cas suivants :
- Les médicaments antiépileptiques ne contrôlent pas les crises.
- L’enfant n’est pas un candidat pour une opération au cerveau, soit en raison du risque élevé soit parce qu’il a plusieurs régions épileptogéniques (qui causent les crises) dans le cerveau.
- L’enfant est assez solide pour recevoir l’implant. Ce sont habituellement le neurologue et le chirurgien qui décident de cela.
La stimulation du nerf vague ne doit pas être faite chez les enfants atteints de certains troubles cardiaques, respiratoires ou gastro-intestinaux. Le nerf vague est rattaché au cœur, aux poumons et à l’estomac, et certains problèmes existants dans ces régions peuvent aussi mener à des complications dans la stimulation du nerf vague.
La stimulation du nerf vague réduit les crises, mais il est rare qu’elle les supprime entièrement. Habituellement, on s’en sert avec les médicaments.
En quoi consiste l’intervention?
Une évaluation médicale est nécessaire pour déterminer si le cas de votre enfant se prête au traitement par stimulation du nerf vague.
Une fois qu’on a décidé que la stimulation du nerf vague pourrait aider votre enfant, le chirurgien, l’anesthésiste et d’autres membres de l’équipe médicale vous expliqueront l’intervention en détail. Il importe que vous compreniez l’intervention, ses risques et les soins dont votre enfant aura besoin; n’hésitez pas à poser toute question que vous pourriez avoir. Avec l’aide de l’équipe soignante, vous devrez ensuite expliquer l’intervention à votre enfant et l’aider à comprendre à quoi s’attendre après l’installation de l’implant.
Votre enfant devra être admis à l’hôpital pour qu’on installe l’instrument. Votre enfant devra probablement être endormi sous anesthésie générale, et donc devra cesser de manger huit heures avant. L’opération peut se faire avec un anesthésique local, mais étant donné qu’il est difficile pour les enfants de rester immobiles, la plupart ont besoin d’un anesthésique général.
L’intervention elle-même prend environ une heure. On pratique une incision d’environ 5 cm sur le côté gauche de la poitrine pour y installer le générateur d’influx. Une autre incision d’environ 5 cm est faite dans le cou, où des électrodes de platine souples sont attachées au nerf vague. Étant donné que le nerf vague est aussi lié au cœur, le générateur sera activé dans la salle d’opération, pour que le chirurgien puisse s’assurer que l’instrument n’interfère pas avec le cœur. Pour la même raison, les électrodes sont presque toujours placées sur le nerf vague gauche, qui a moins d’influence importante sur le cœur.
On pourrait renvoyer votre enfant à la maison la même journée, ou le garder pour la nuit en observation. On enseignera à vous et à votre enfant comment prendre soin des incisions avant le congé.
Quels sont les risques?
Il y a peu de complications associées à la stimulation du nerf vague. L’installation du générateur d’influx est une intervention chirurgicale, et donc comporte nombre des risques habituels. Les médecins, la famille et votre enfant (s’il est assez vieux) doivent discuter des risques et des bienfaits, et peser le pour et le contre de chacun avant de décider de faire opérer l’enfant.
Avant l’opération, le chirurgien vous parlera des risques possibles de l’intervention. Votre enfant ressentira aussi des changements physiques, qui s’amélioreront avec le temps. Les complications graves sont très rares. Votre enfant fera l’objet d’un étroit suivi après l’opération, où on surveillera des signes de complications; si on en détecte, elles seront traitées immédiatement.
Plusieurs types de risques sont associés à l’opération : les risques de l’anesthésie générale, les risques de l’opération, les risques neurologiques et l’absence d’effets.
Il y a un risque minime associé à l’anesthésie générale.
La complication la plus courante pendant l’opération sont les nausées et les vomissements, qui feraient en sorte que le contenu de l’estomac soit aspiré dans les poumons. Pour cette raison, votre enfant ne doit ni manger ni boire pendant un nombre prescrit d’heures avant l’opération. L’enfant doit cesser de manger et boire habituellement de six à huit heures avant l’opération, mais l’anesthésiste vous donnera les détails exacts. On pourrait aussi donner à votre enfant des médicaments avant l’opération, pour réduire le contenu de l’estomac.
Au nombre des complications moins fréquentes, on trouve des changements dans le rythme cardiaque et la tension artérielle, des réactions allergiques et le manque d’oxygène.
Les effets immédiats postopératoires peuvent comprendre un mal de gorge, des maux de tête et de la fatigue.
Avant l’opération, l’anesthésiste et le chirurgien de votre enfant vous expliqueront en détail les risques. L’anesthésiste sera présent avant, pendant et après l’opération pour surveiller les signes vitaux et apporter toute aide nécessaire pour faire en sorte que l’expérience se fasse sans heurt et de manière sécuritaire.
Risques associés à la chirurgie
Toutes les opérations, en fait, toutes les interventions invasives, comportent un certain niveau de risque. Il y a le risque d’infection, de saignements (hémorragie) et d’accumulation de liquide (œdème). Le chirurgien et l’équipe soignante prendront toutes les précautions nécessaires pour faire en sorte que les risques soient aussi faibles que possible et pour traiter les complications à mesure qu’elles surviennent.
Risque que la chirurgie échoue
Parfois, malgré une évaluation pré-opératoire approfondie, l’opération et la stimulation du nerf vague peut ne pas réussir à enrayer ou à réduire les crises. Cela se produit dans environ un tiers des cas.
Quels sont les effets secondaires?
Le nerf vague est situé près du nerf qui contrôle les cordes vocales. Quand on met le stimulateur en fonctions, la voix de l’enfant est parfois rauque ou différente. Quand on ferme le stimulateur, la voix de l’enfant redevient normale. C’est l’effet secondaire le plus courant de la stimulation du nerf vague.
Aux nombres des autres effets secondaires possibles, on trouve la douleur, la toux, des picotements au côté gauche du cou, un souffle court, des maux d’estomac, des nausées, et, plus rarement, un écoulement de bave excessif.
Certains effets secondaires se présentent uniquement pendant la stimulation, et d’autres, en tout temps. Certains problèmes ne pourraient survenir qu’au début et ensuite diminuer à mesure que le corps s’habitue à l’instrument.
Quels sont les bienfaits potentiels?
Un des bienfaits potentiels est bien évidemment la réduction des crises. Au nombre des effets bénéfiques, on trouve aussi une vigilance accrue, une meilleure mémoire, une meilleure humeur et une communication orale et une cognition supérieures. Égalmement, le risque de traumatismes physiques à la suite de chutes pendant les crises peut être réduit.
Utilisation de la stimulation du nerf vague
Après l’installation du générateur d’influx, le médecin commencera la stimulation au moyen d’une télécommande branchée à un ordinateur portatif. Le médecin commencera par une faible dose de courant, administrée toutes les cinq minutes à raison de 30 secondes chacune. La force et la durée de la stimulation augmenteront graduellement à chaque visite chez le médecin, pour obtenir un contrôle optimal des grises. La stimulation est faite automatiquement, 24 heures par jour.
Votre enfant recevra aussi un aimant spécial avec le générateur d’influx. Les enfants qui ont des auras (une sensation qui signale le début d’une crise) peuvent utiliser l’aimant pour augmenter l’impulsion, ce qui peut réduire ou cesser une crise imminente. Vous pouvez aussi utiliser l’aimant si vous voyez que l’enfant est sur le point d’avoir une crise. L’aimant peut aussi fermer le générateur d’influx temporairement et en vérifier le fonctionnement. Le médecin voudra faire en sorte que vous et votre enfant comprenez comment utiliser l’aimant avant que vous ne quittiez l’hôpital.
Votre enfant devra continuer de prendre ses médicaments. La dose sera constante pendant les premiers mois pendant qu’on augmente graduellement le courant produit par le générateur. Une fois qu’on aura réglé le courant à son niveau optimal, le médecin de votre enfant envisagera de réduire les médicaments et discutera d’un nouveau calendrier avec vous.
Suivi régulier
Un suivi régulier est nécessaire pour vérifier le générateur et la pile, et pour faire en sorte que le traitement fonctionne bien et qu’il ne soit pas inconfortable. La durée de vie de la pile est d’environ six ans, après quoi on devra remplacer l’instrument. Pour ce faire, il faudra une nouvelle intervention chirurgicale, semblable à la première.