Qu’est-ce qu’une TAIF/N?
La thrombocytopénie allo-immune fœtale ou néonatale (TAIF/N) survient lorsque le système immunitaire de la mère attaque les plaquettes du fœtus ou du nouveau-né. Les plaquettes sont un type de cellules sanguines à la surface desquelles les protéines adhèrent t qui participent à la coagulation du sang. Lorsque le fœtus ou le nouveau-né possède un nombre insuffisant de plaquettes, il court un risque accru d’hémorragie. Dans la plupart des cas, les effets de la TAIF/N sont légers. Cependant, si un saignement se produit dans le cerveau, des effets à long terme sont possibles.
Autres noms pour la TAIF/N
La TAIF/N est également appelée TNAF (thrombocytopénie néonatale par allo-immunisation fœtomaternelle), NAT ou NATP (purpura thrombocytopénique néonatale allo-immune).
Pourquoi la TAIF/N se produit-elle?
Les plaquettes portent de nombreuses protéines à leur surface. Chaque personne hérite de ses parents un ensemble différent de protéines. Parfois, un bébé hérite d’une protéine qui se trouve sur les plaquettes de son père, mais qui est absente des plaquettes de sa mère. Lorsque cela se produit, le système immunitaire de la mère peut réagir en développant un anticorps pour lutter contre la protéine héritée du père. C’est ce qu’on appelle une réponse allo-immune.
L’anticorps peut passer du sang de la mère à celui du bébé à travers le placenta et s’attacher aux plaquettes du bébé. Cet anticorps détruit les plaquettes du bébé, ce qui entraîne un nombre insuffisant de plaquettes et un risque accru de saignement pour le bébé.
Les anticorps de la mère peuvent rester dans le sang du bébé pendant des semaines et des saignements peuvent survenir chez le bébé avant la naissance (fœtale), pendant la naissance ou après la naissance (néonatale).
Un certain nombre de protéines qui peuvent causer la TAIF/N, mais la plus courante est l’antigène plaquettaire humain (HPA) 1a.
La TAIF/N n’a aucune relation avec ce que la mère fait ou consomme. La maladie n’a jamais été liée à une exposition environnementale ou alimentaire.
À quelle fréquence survient la TAIF/N?
La TAIF/N est rare, soit environ une naissance sur 2 000.
Comment la TAIF/N est-elle diagnostiquée?
Les médecins peuvent soupçonner qu’un bébé souffre de la TAIF/N s’il présente :
- des saignements ou des ecchymoses
- un faible nombre de plaquettes lors d’un test sanguin après la naissance
- une éruption ponctuelle spécifique (appelée pétéchies)
Le diagnostic de la TAIF/N peut être confirmé en prélevant des échantillons de sang de la mère, du père et éventuellement du bébé. Si le nombre de plaquettes du bébé est très faible, les médecins peuvent vérifier la présence de saignements dans le cerveau à l’aide d’ultrasons.
Pourquoi les tests sanguins pendant la grossesse n’indiquent-ils pas que le bébé pourrait avoir la TAIF/N?
Parce que la TAIF/N est rare. Les médecins ne font généralement pas de dépistage pour la déceler. Les médecins peuvent d’abord soupçonner qu’un bébé est atteint de TAIF/N quand ils sont naissent avec des eccymoses ou une éruption cutanée.
Comment la TAIF/N est-elle traitée?
Les bébés atteints de TAIF/N peuvent devoir être admis à l’unité néonatale de soins intensifs pour une surveillance étroite.
Le traitement principal de la TAIF/N est la transfusion plaquettaire. Ces transfusions aideront à prévenir et à traiter les saignements.
Comment faire en sorte que la TAIFN n’affecte pas les futures grossesses?
Il est possible que la TAIF/N affecte de futures grossesses. Cela dépendra des protéines plaquettaires que le bébé héritera de sa mère et de son père.
Si une femme conçoit de nouveau, son médecin devrait l’orienter vers un hôpital spécialisé en médecine fœto-maternelle. Si une femme est connue pour être à risque de TAIF/N, sa grossesse devrait être suivie par une équipe multidisciplinaire de spécialistes, y compris un obstétricien et un hématologue ayant une expertise en TAIF/N.
Les médecins surveilleront de près la grossesse et pourront commencer le traitement dès l’âge de 12 à 16 semaines de gestation. Ce traitement comprend l’immunoglobuline intraveineuse (IgIV) et peut-être des stéroïdes. Le traitement repose sur plusieurs facteurs qui devraient faire l’objet d’une discussion avec le médecin. Le traitement sera probablement nécessaire pour prévenir un faible nombre de plaquettes chez le fœtus et le nouveau-né.
Est-ce que la TAIF/N affecte la mère pendant la grossesse?
La TAIF/N n’affecte pas directement la santé de la mère, mais une fois la TAIF/N diagnostiquée chez un bébé, les futures grossesses de la mère devraient être suivies par un spécialiste qui pourrait recommander des traitements préventifs pour la mère.
Le frère ou la soeur de la mère devraient-ils subir un test de dépistage de la TAIF/N?
Les sœurs d’une femme peuvent avoir la même combinaison de protéines plaquettaires et doivent donc être testées. Les autres membres de la famille n’ont pas besoin d’être testés.
À quoi vous attendre
Si un bébé est atteint de TAIF/N, peut-il encore être allaité?
Si le pédiatre du bébé juge que le bébé se porte assez bien pour être nourri par la mère, alors l’allaitement est sécuritaire.
Un bébé atteint de TAIF/N risque-t-il de maintenir un faible nombre de plaquettes en vieillissant?
Non, le faible nombre de plaquettes d’un bébé ne devrait durer que quelques semaines après sa naissance.
Être atteint de TAIF/N signifie-t-il qu’un bébé aura un faible système immunitaire quand il sera plus âgé?
Non. Il n’existe aucun lien connu entre la TAIF/N et le système immunitaire faible.
Où puis-je obtenir plus d’informations?
Consultez le site à l’adresse www.naitbabies.org (en anglais seulement).
Ce document a été créé par International Collaboration for Transfusion Medicine Guidelines (ICTMG), un groupe d’experts en transfusion du monde entier réunis pour élaborer des consignes fondées sur des données factuelles pour la pratique de la médecine transfusionnelle. Pour plus d’informations, consultez le site Web à l’adresse www.ictmg.org (en anglais seulement).