Cette page explique les réactions courantes durant le processus de deuil et présente différentes stratégies permettant de surmonter le deuil.
Quels sont les sentiments que j’éprouverai après la mort de mon enfant?
Vous serez probablement submergé par une gamme variée d’émotions. La perte d’un enfant est l’une des pertes les plus difficiles à accepter. En effet, aucun parent ne s'attend de vivre plus longtemps que ses enfants. Vous pourriez éprouver de la tristesse et tout de suite après, de la colère. Vous pourriez sentir un choc, du déni et sombrer dans la dépression. Parfois, vous sentez toutes ces émotions ensembles ou l’une après l'autre. Souvent, elles viennent sans avertir. Vous pourrie aussi sentir un immense soulagement émotionnel si vous cachiez vos émotions tout au long de la maladie de votre enfant.
Le deuil a tendance à suivre un certain processus, bien que chaque personne vive son deuil différemment. William Worden, conseiller de personnes en deuil bien connu, a déterminé que les quatre phases du deuil sont les suivantes :
- acceptation de la réalité de la perte;
- expérience de la douleur du deuil;
- ajustement à un monde où la personne décédée est absente;
- le retrait de l'énergie émotionnelle investie envers la personne décédée et réinvestissement dans une autre relation.
Une personne endeuillée peut passer par ces phases dans l’ordre ou alterner d'une phase à l'autre.
En quoi consistent des réactions normales en temps de deuil?
- pleurer sans avertissement;
- tendance à l’oubli;
- resserrement de la gorge et de la poitrine;
- soupirs;
- confusion, incapacité de faire des tâches simples;
- fatigue, incapacité de se détendre;
- changements aux habitudes de sommeil;
- apathie;
- perte d'appétit ou trop manger;
- sentiment de vide;
- sensation de la présence de la personne décédée;
- rêves fréquents à propos de la personne décédée.
Comment gérer ces sentiments?
Donnez-vous le temps de vous adapter. Ces émotions sont extrêmement désagréables à vivre. Au début, vous pourriez vouloir simplement vous isoler. Soyez indulgent envers vous-même, mais avec le temps, tentez de voir les bons côtés de la vie et de reprendre le contact avec vos proches. N'ayez pas peur de faire savoir aux autres que vous avez besoin d'aide. Dites-leur précisément ce qu’ils peuvent faire pour vous aider, comme passer du temps avec vous, magasiner ou vous aider à prendre soin d’un bébé.
Parlez de vos émotions avec une personne proche de vous, quelqu'un qui peut écouter patiemment et sans vous juger. Songez, cependant, que votre conjoint pourrait être aux prises avec un trop-plein de sentiments lui aussi, et que ni l'un ni l'autre n’êtes en état de réconforter l'autre efficacement. Il pourrait en être de même pour d’autres membres de la famille et des amis.
Reprenez contact avec vos amis quand vous serez prêt. Le fait de forger de nouvelles amitiés peut aider. Lire des livres et de la poésie peut être réconfortant, comme peut l'être l'écriture, peut-être dans un journal ou sous forme de lettres à votre enfant.
Songez à adhérer à un groupe de soutien pour les personnes endeuillées ou à parler à un conseiller de personnes en deuil. Il est probable qu'un membre de l'équipe des soins ou du service des soins palliatifs de l'hôpital fera un suivi régulier avec vous après l'événement. Ils peuvent vous offrir du soutien et suggérer des ressources.
Si vous êtes croyant, votre foi pourrait vous apporter du réconfort, sous la forme de services religieux et de prières. Si vous vous rendez compte que vous en voulez à Dieu, sachez que c’est une réaction normale. Des rituels comme des funérailles sont un autre moyen de rendre hommage à votre enfant.
Ne croyez pas que vous devez être stoïque et vide de toute émotion. Exprimer ses sentiments est une chose saine; montrez à vos autres enfants que c’est un comportement acceptable. Dites quelque chose comme « Aujourd’hui, je suis triste. Et toi? ».
Le deuil est véritablement une expérience personnelle. Tout le monde vit un deuil à sa manière. Il n’y a pas de temps préétabli pour se rétablir. Sachez que ce sera des moments très difficiles au début. L'intensité de votre deuil changera au fil du temps; cependant, le deuil ne devient pas nécessairement plus facile avec le temps. Au lieu « d'en revenir », vous trouverez un moyen de faire la paix avec ce qui s'est passé. Le fait de renier la perte et votre douleur pourrait vous empêcher de surmonter l'épreuve et d'apprendre à vivre sans votre enfant. Vous n'oubliez pas votre enfant, vous trouverez un moyen de vivre qui vous permet d’accueillir les nouvelles expériences.
Parfois, la mort de quelqu’un stimule la personne à adopter une nouvelle cause pour aider les autres, participer à de nouvelles activités ou rencontrer d'autres personnes. Elle peut aussi provoquer un nouveau regard positif sur la vie et faire prendre conscience à la personne à quel point elle est précieuse. Tout compte fait, avec le temps, la personne endeuillée après le décès d'un être cher finit par accepter ce qui s'est passé et apprend à grandir de nouveau.
Conseils pour les parents qui composent avec un deuil
- Prenez soin de votre santé physique.
- Apprenez à gérer votre deuil.
- Tentez de dissiper les sentiments de culpabilité et de honte.
- Acceptez la façon de faire leur deuil des autres enfants.
- Obtenez de l’aide pour vos autres enfants s’ils en ont besoin.
- Trouvez des moyens sains de vous souvenir de votre enfant.
- Trouvez des moyens de passer du temps avec vos enfants, tout en leur donnant l’espace dont ils ont besoin.
- Ne comparez pas votre enfant décédé à vos enfants et ne leur imposez pas le fardeau de remplir le vide laissé par la mort de votre enfant.
Et si le deuil pèse trop lourd?
Si vous sombrez dans une dépression ou n’êtes pas capable de gérer la situation, surtout si vous vous isolez de votre famille et ne pouvez pas agir en tant que parent auprès de vos autres enfants, demandez l'aide d'un conseiller ou d'un groupe pour personnes endeuillées. Des inquiétudes formulées sur votre bien-être et des idées autodestructrices sont d'importants signaux d'alarme.