En général, les bébés et les tout-petits – qu’ils aient le diabète ou non :
- pensent en fonction de ce qu’ils voient et entendent;
- commencent à se percevoir comme des êtres à part entière, d’abord en faisant confiance à leur environnement lorsqu’ils sont nourrissons, puis en mettant cet environnement à l’épreuve au cours des quelques années qui suivent;
- améliorent leurs connaissances du monde qui les entoure en explorant constamment, en posant des questions et en apprenant à parler;
- deviennent plus curieux et indépendants, en choisissant quelques activités et en rejetant les autres.
Soins du diabète chez les jeunes enfants
Cibles glycémiques
Les soins du diabète chez les enfants de moins de six ans impliquent un équilibre entre des conditions idéales – proches de lectures de la glycémie (taux de glucose) normales – et des conditions sécuritaires et pratiques.
La plage cible pour ces jeunes enfants vise un taux de glucose avant les repas compris entre 6 et 10 mmol/L. Cette plage permet un bon contrôle de la glycémie tout en réduisant le risque de « taux de glucose faible » grave (hypoglycémie). Une plage plus restreinte de cibles glycémiques pourrait entraîner des épisodes hypoglycémiques graves, car les nourrissons et les tout-petits ne peuvent pas encore reconnaître les symptômes de l’hypoglycémie. Des épisodes répétés d’hypoglycémie grave chez ces enfants pourraient provoquer de légers troubles d’apprentissages ou déficiences intellectuelles par la suite.
Changements dans les habitudes alimentaires
Les enfants très jeunes ont souvent des appétits changeants. Ils ne mangent pas toujours la même quantité de nourriture d’un jour à l’autre. Vous devriez prendre cela en considération dans votre routine de soins du diabète. Si les taux de glucose peuvent être légèrement supérieurs à ceux que vous aimeriez atteindre pour les enfants plus âgés, il y a de grandes chances que le bébé ou le tout-petit ne coure aucun danger même pendant les périodes où il refusera de la nourriture ou sera difficile à l’heure des repas. Les parents seront moins inquiets et frustrés, et le moment des repas sera plus agréable.
Par mesure de sécurité, il faudrait que les jeunes enfants prennent leurs repas et leurs collations à heures régulières, avec au moins trois repas et trois collations par jour. Il est impératif d’instaurer une structure de repas, sans qu’elle soit rigide cependant.
Lorsque les enfants grandissent, ils deviennent plus prévisibles au chapitre de leur alimentation. Ils peuvent également commencer à reconnaître et à décrire leurs symptômes d’hypoglycémie. À ce moment-là, les cibles glycémiques changent également. Il devient à la fois nécessaire et possible d’avoir de la structure au chapitre de la planification des repas.
Déroulement sans heurt du moment de l’injection
Les enfants de tous âges traversent parfois des périodes au cours desquelles ils pleurent, se tortillent et tentent d’éviter les injections d’insuline et les ponctions au doigt. Plus souvent, ils se fâchent parce qu’ils doivent se tenir tranquilles ou que leur jeu est interrompu. Souvenez-vous à quel point il est difficile d’essuyer simplement le nez d’un tout-petit! Il se peut aussi qu’ils réagissent à la crainte et l’anxiété que vous dégagez. Voici quelques astuces utiles pour que le moment de l’injection se déroule sans heurt :
- Essayez d’adopter une approche terre à terre à l’égard des injections d’insuline et des ponctions au doigt. Souvenez-vous que chaque fois que vous donnez de l’insuline ou que vous réalisez une ponction au doigt, vous aidez votre enfant à rester en bonne santé.
- Essayez d’être rapide, calme et rassurant lors de l’exécution de ces routines.
- Réduisez l’anxiété de votre enfant en préparant la dose et le matériel avant de le faire participer à l’opération.
- Si possible, allez à l’endroit où votre enfant joue pour le perturber le moins possible.
- Il se peut qu’il pleure, qu’il proteste et qu’il ait recours à d’autres tactiques pour retarder l’injection ou la ponction. En le faisant participer au processus, vous pouvez réduire ces retards.
- Placez votre enfant (par exemple, sur vos genoux) de façon à pouvoir atteindre la partie de son corps dont vous avez besoin, mais de façon à ce qu’il ne se sente pas pris au piège ou retenu.
- Essayez de demander à votre enfant qu’il fasse semblant de faire une injection ou une ponction à une poupée ou à un animal en peluche pendant que vous lui administrez sa propre injection ou que vous lui faites une ponction au doigt. Ainsi, il ne se sentira pas seul et aura une impression de contrôle.
- L’injection ou la ponction au doigt devrait être rapide. En retardant l’opération, vous prolongez l’expérience pour tout le monde.
- Faites un gros câlin à votre enfant et embrassez-le après l’injection, même s’il ne s’est pas montré coopératif.
Signes d’un nourrisson ou d’un tout-petit atteint du diabète en bonne santé
Comment les parents et autres personnes qui s’occupent de vos enfants savent-ils que tout va bien? Signes à surveiller :
- une croissance et une prise de poids normales, qui sont évaluées par votre équipe lors des grandes étapes du développement. Par ces étapes, on entend les actions de se tourner, de s’asseoir, de ramper, de se tenir debout, de marcher et de parler à l’âge prévu;
- aucun symptôme d’hyperglycémie (couches excessivement mouillées, soif inhabituelle);
- une bonne énergie;
- peu de malaises hypoglycémiques et aucun malaise grave;
- aucune cétone dans l’urine;
- des lectures glycémiques de l’ordre de 6 à 10 mmol/L la plupart du temps;
- un enfant heureux et sécurisé.
Impact du diabète sur un nourrisson, un tout-petit ou un enfant d’âge préscolaire
Les jeunes enfants diabétiques passent par les mêmes étapes de développement que leurs amis qui ne sont pas malades. Toutefois, les routines et les tâches nécessaires pour un bon suivi du diabète peuvent influencer, voire entraver ce développement. Tous les parents des jeunes enfants atteints du diabète s’inquiètent des effets du diabète sur leur développement en tant que personnes, ainsi que de la manière dont ils vont faire face à la maladie lorsqu’ils grandiront.
Les parents s’inquiètent souvent des éléments suivants :
- le fait que leur jeune enfant ne puisse pas parler de ses symptômes d’hypoglycémie (par exemple, le tout-petit souffre-t-il d’hypoglycémie ou a-t-il des crises de colère?);
- le fait de donner des repas et des collations à temps et dans les mêmes quantités (lorsque les tout-petits sont difficiles en matière d’alimentation, cela peut être stressant au moment des repas);
- la gestion de leur propre anxiété et de celle de leur enfant concernant les ponctions au doigt pour les contrôles de glycémie et les aiguilles, s’il a besoin d’injections d’insuline;
- l’instauration d’un plan de traitement qui n’entrave pas les activités quotidiennes normales de l’enfant, y compris les siestes.
Essayez d’équilibrer le besoin de soutien de votre enfant et le risque de surprotection et d’exclusion des activités qui sont normales à cet âge. Complimentez votre enfant lorsqu’il montre le moindre signe de coopération.
N’hésitez pas à consulter l’équipe de soins de santé du diabète de votre enfant si vous avez besoin d’aide pour gérer ces difficultés.